Le Point.fr
- Publié le 04/09/2012 à 11:55 - Modifié le 04/09/2012 à 20:27
Un récit de la mort du chef d'al-Qaida par un ancien de l'unité d'élite américaine déplaît au Pentagone. Et délie les langues.
La villa d'Abbottabad, au Pakistan, où Oussama Ben Laden a été tué.
© Asif Hassan
/ AFP
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Révèle-t-il, pour autant, des informations classées secret-défense ? Absolument pas, selon son avocat Robert Luskin, qui assure que le manuscrit a été visé, avant publication, par un service juridique. Reste que le récit - "de première main", insiste la couverture - semble contredire en certains points la version livrée par la Maison-Blanche après l'opération. L'auteur (qui signe sous le pseudonyme de Mark Owen, mais dont la véritable identité, Matt Bissonnette, a été révélée par les médias américains) affirme ainsi que le leader d'al-Qaida était désarmé lorsque les membres du commando ont fait irruption dans sa villa d'Abbottābād, au Pakistan.
Contradictions
Ben Laden n'aurait donc pas tenté de résister à l'assaut les armes à la main. Il aurait été touché à la tête après l'avoir passée dans l'encadrement de la porte de sa chambre. Et aurait été achevé de plusieurs autres balles, alors qu'il se convulsait déjà à terre. Interrogés par l'Agence France-Presse, des responsables américains ont expliqué qu'il était en effet désarmé au moment où il a été touché, mais que l'équipe sortait bien d'un échange de tirs. Et qu'il ne s'agissait en aucun cas d'une exécution."Mark Owen" raconte également que le corps d'Oussama Ben Laden aurait servi de siège à un membre des Seals lors de son transport en hélicoptère. Un autre lui aurait tiré la barbe pour parvenir à la meilleure photographie d'identification possible. Ce qui semble là encore contredire la version de la Maison-Blanche selon laquelle la dépouille du leader d'al-Qaida a été traitée avec respect. Interrogé par l'AFP, un ancien agent de l'unité affirme toutefois, sans se prononcer sur la véracité du témoignage de Matt Bissonnette, qu'il arrive en opération que les hommes soient obligés de voyager avec les cadavres de leurs camarades. Et même de s'asseoir sur eux, faute de place.
Selon le coauteur du texte, le journaliste Kevin Maurer, il n'a jamais été question pour Matt Bissonnette de causer du tort à l'armée. Au contraire ! Il s'agissait pour lui de "partager l'histoire des hommes et des femmes incroyables qui défendent l'Amérique partout dans le monde". "Mark a un respect inébranlable pour l'armée américaine, et en particulier pour les hommes avec qui il a servi", explique-t-il ainsi au New York Times.
Retour de bâton
D'autres anciens sont pourtant plus nuancés sur les motivations de l'auteur. Lundi, le même journal révélait qu'un second ouvrage, un e-book cette fois, devait être publié. Intitulé No Easy Op ("Pas une opération facile"), il est le fruit du site spécialisé sofrep.com, fondé par un autre ancien membre des Seals, Brandon Webb. Ce dernier a expliqué au quotidien qu'il s'était entretenu au cours de l'année avec Matt Bissonnette. Celui-ci aurait été exclu des Seals après avoir exprimé son souhait de quitter l'armée pour créer une entreprise. "Comment a-t-il été remercié pour son honnêteté et ses 14 ans de service ? Il a été ostracisé sans préavis, et mis dans un avion pour la Virginie alors qu'il était en opération d'entraînement", écrit Brandon Webb dans un extrait cité par le journal. Ébranlé par la manière dont il avait été traité, Matt Bissonnette aurait eu moins de scrupules à écrire un livre dont il savait qu'il déplairait à ses anciens collègues.Cette publication pourrait, selon les auteurs de No Easy Op, conduire à un changement de politique au sein de l'armée américaine, qui voit d'un mauvais oeil ses agents "fanfaronner" avec "leurs exploits". Pourraient ainsi, à l'avenir, leur être fermées les portes des médias. Mais aussi d'Hollywood, à qui il arrive de travailler main dans la main avec le Pentagone.
Par Marion Cocquet
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