lundi 3 décembre 2012

NOUS SOMME ANTI-POUTINE

EN RESUME
 Un échec et une impasse. Ils étaient loin, très loin des « millions ». La contestation anti-Poutine est dans l’impasse. Il se confirme qu’elle ne déborde guère une certaine couche aisée de la capitale, d’obédience libérale. Les meetings de province plus populaires n’ont réuni que peu de monde. Le parti communiste était peu visible à Moscou. Le parti libéral « Iabloko » a pris ses distances. Les gauches russes se divisent, une partie d’entre elles ne veulent plus « marcher » avec la droite libérale et nationaliste et dénoncent « l’hégémonie bourgeoise » sur le mouvement. Elles veulent mobiliser sur les questions sociales. Ce qu’on a appelé la « révolution blanche » ou « orange », déclenchée contre Vladimir Poutine pour cause de « falsification » des scrutins législatifs du 4 décembre 2011 et présidentiel du 4 mars 2012 semble en train de s’essouffler. Il n’y a toujours pas de « vague de fond » populaire.[1]
La police a parlé de 22.000 manifestants à Moscou, l’un des porte-parole de l’opposition Serguei Oudaltsov (Front de Gauche) de près de 50.000 mais les organisateurs (repris dans les médias occidentaux) ont parlé de 100.000 ( !) La réalité était très loin en dessous de ces derniers chiffres. Images et témoins en font foi. En province, on n’a compté que quelques centaines de participants aux divers meetings. Même s’il y eut 50.000 au total, nous sommes dans un pays de 145 millions d’habitants ! Et Moscou en compte entre 12 et 15 millions…  Or, il y avait eu, lors des rassemblements d’hiver et de printemps, rien qu’à Moscou, entre 50, 80, 100.000…selon les estimations. Le mouvement, déjà limité, est donc en perte de vitesse.
Il faut donc cesser de  se raconter des histoires et de se fier à nos télés, qui ont longtemps trompé l’opinion occidentale en lui faisant croire à un « rejet massif » de Vladimir Poutine, président réélu le 4 mars 2012 avec une indéniable majorité ! Et ce, bien que sa popularité, très forte, soit en train de baisser.[2] Nombre d’Occidentaux, et d’opposants russes prennent leurs désirs pour des réalités : il n’y a pas de soulèvement populaire en Russie, rien de comparable à ce qui existe en Espagne, en Grèce ou dans le monde arabe. Début 2011, une véritable hystérie s’était répandue dans les milieux oppositionnels, annonçant une « contagion arabe » et un « scénario égyptien » pour Vladimir Poutine. Le président Dmitri Medvedev s’était lui-même inquiété.[3]
Ce n’est pourtant pas que la Russie soit en parfaite santé, loin de là !  Il y a des mécontentements diffus, disparates, et certes une crise sociale et identitaire profonde mais sur fond de croissance économique,  qui a permis ces dernières années une forte élévation du niveau de vie, ce qui exclut  « la catastrophe » constamment annoncée par les opposants. Sous réserve d’une débâcle mondiale qui aurait d’inévitables conséquences en Russie !
Il vrai que la Russie « n’a pas de projet ».Elle navigue à vue, le Kremlin est dans le brouillard, c’est également le cas de la « place des marécages » toute proche,  où se rassemblaient les contestataires.
Peut-être le mouvement rebondira-t-il lors du prochain rendez-vous du 20 octobre, à supposer que les organisateurs parviennent à se mettre d’accord sur la date ? C’est ce qu’espère son leader le plus populaire, Serguei Oudaltsov, apprécié pour son profil de militant honnête et sans compromission, mais non pour ses options « révolutionnaires » et son sens du réel. C’est lui qui, de concert avec Boris Nemtsov, ancien dirigeant eltsinien, ultralibéral, a organisé cette « marche des millions » du 15 septembre.  Ils étaient entourés d’autres leaders libéraux, tel l’ancien premier ministre Mikhaïl Kassianov, du précurseur de la contestation, l’ancien champion d’échecs et leader de l’ « Autre Russie » Garry Kasparov,  de la jeune écologiste Evguenia Tchirikova « l’étoile verte de la Russie », du « blogger » proche des nationalistes Alexei Navalnyi,  de Polina Deripaska, patronne du puissant  « Forward Media Group » et épouse d’Oleg Deripaska « le roi de l’aluminium » et figure de proue de l’oligarchie industrielle. D’autres vedettes du grand business étaient attendues et ne sont pas venues.
Comme d’habitude on a vu le mélange hétéroclite de « bourgeois moscovites » de tendance libérale (les blancs et les bleus) d’écologistes (verts) de nationalistes arborant les couleurs monarchistes tsaristes blanc-jaune-noir, de « gauchistes » aux drapeaux rouges, rassemblés dans le « Front de Gauche », de communistes de gauche du « Rotfront », d’anarchistes aux drapeaux noir et rouge, de nationaux-bolchéviques d’Edouard Limonov, désormais réunis dans le mouvement « Autre Russie » et arborant le même drapeau monarchiste que les autres nationalistes. Deux slogans fédèrent la contestation : « La Russie sans Poutine » et « Des élections honnêtes ». Pour la première fois, des mots d’ordre « économiques et sociaux » ont été acceptés, sous pression de l’aile gauche du mouvement : le gel des tarifs des services publics, la restauration du droit de grève, la hausse des dépenses pour l’enseignement et la santé.  Mais l’objectif de « refaire les élections » ne peut être atteint pour la simple et bonne raison que, si falsifications et manipulations il y eut, elles n’ont pas modifié fondamentalement les scrutins, tous les sondages s’accordant à reconnaître les majorités acquises par le parti « Russie Unie » et, surtout, par le président Vladimir Poutine.
INCIDENTS ENTRE ANARCHISTES ET NEOFASCISTES
Une bagarre – événement prévu et déjà habituel- a éclaté entre anarchistes et nationalistes d’extrême-droite. Parmi ceux-ci, il y avait  le chef du « Mouvement contre l’immigration illégale », interdit à Moscou et victime de mesures répressives, le néonazi Alexandre Belov. C’est l’un des meneurs des « Marches russes » du 4 novembre qui avaient commencé en 2005 avec des croix gammées et  des saluts fascistes, depuis lors interdits, de même que les groupes les plus violents comme la milice paramilitaire « Unité Russe » (RNE) et l’ « Union Slave » (SS) dont les militants clandestins et recyclés dans de nouvelles organisations ont également été vus dans les manifestations de ces derniers mois. Remarqué dans la manif du 15 septembre : l’emblème de la roue solaire d’usage sous le nazisme et qu’ont adopté des néonazis russes. On remarquera d’ailleurs que les millions de travailleurs immigrés « musulmans », du Caucase et d’Asie centrale, ne se joignent guère à cette « contestation » en partie menée par des milieux d’affaires qui surexploitent cette main d’œuvre au rabais ! Et pour cause : certains opposants « nationalistes » sont ceux qui mènent les « combats de rue » souvent meurtriers contre des étrangers.
A Saint-Petersbourg, deux mondes étrangers l’un à l’autre ont défilé. D’un côté, les libéraux de « Iabloko » avec les gays et les lesbiennes, de l’autre les nationalistes et les partisans du national-bolchévik Limonov. Au total, ils étaient entre quelques centaines et deux mille.[4]
L’INVESTISSEMENT ETATSUNIEN N’EST PAS PROBANT
Comme précédemment, la « marche » a bénéficié d’une large audience préalable dans les médias occidentaux, ce qui aurait suffi à en faire un événement dont le Kremlin doit tenir compte, si l’affluence à la Marche n’avait pas été aussi faible. Le pouvoir reste bien entendu « sous surveillance » internationale : le phénomène Internet interdit toute « autarcie ». Le moindre événement, le moindre incident, s’il est largement diffusé et mis à profit par des forces politiques lointaines peut « créer du souci », voir servir à ridiculiser le président Vladimir Poutine et affaiblir sa position d’ « arbitre » des clans dirigeants. On l’a vu avec l’audience formidable accordée à la performance des Pussy Riot.[5]
Les personnalités sur lesquelles mise l’Occident sont Boris Nemtsov, Mikhaïl Kassianov – tenants d’une ligne néolibérale dans le passé- ainsi qu’Alexei Navalnyi, populaire parmi les bloggers, champion de la lutte anti-corruption et qui assure le lien entre les libéraux et l’extrême-droite nationaliste des « Marches russes » auxquels Navalnyi participe. Tous trois, de même que l’ « étoile verte » Evguenia Tchirikova ont séjourné aux Etats-Unis et sont en liaison avec leur ambassadeur à Moscou Jonathan Mac Faul, très engagé aux côtés de cette opposition. Mais l’ambassadeur doit sans doute « faire rapport » au Département d’Etat quant aux faibles résultats, à ce jour, de ses efforts.
Les soutiens occidentaux aux opposants (Département d’état américain, Union Européenne , Parlement européen, Amnesty International) se sont accentués avec l’affaire Pussy Riot, les trois femmes du groupe punk condamnées à deux ans de colonie de travail et dont la libération a également été exigée par les manifestants. Comme on sait, la personnalité emblématique de l’opposition, l’oligarque et ancien patron du groupe pétrolier « Youkos » Mikhaïl Khodorkovski, emprisonné depuis 2003, a été adopté par Amnesty International comme « prisonnier de conscience ». [6]
Par contre, le national-bolchévik et romantique Edouard Limonov, personnage-clé des alliances entre libéraux et radicaux dans le passé, s’est apparemment mis « en marge », avec son mouvement d’une « Autre Russie » s’affichant désormais comme « gauche nationaliste » distant de ses anciens amis libéraux, dont Garry Kasparov, co-fondateur avec lui en 2005 de la première mouture du petit mouvement « Autre Russie » lancé par la NED[7] et qui défraya la chronique mondiale lors de ses affrontements avec la police en 2007-2008.
LES RESERVES DU PARTI COMMUNISTE
On a remarqué la présence, mais discrète du Parti Communiste de Guennadi Ziouganov, principal parti d’opposition (20% aux élections) qui pourrait théoriquement mobiliser ses centaines de milliers de membres et ses millions d’électeurs. Or, ils sont largement absents ! Sauf (mais très peu) dans plusieurs villes de province où c’est le PC qui a organisé  de petits meetings à coloration « anticapitaliste ».
Ce parti (KPRF) a pris de longue date ses distances envers le mouvement contestataire qu’il apprécie comme opposition à Vladimir Poutine mais qu’il redoute comme tentative de « révolution orange » financée par le bloc euro-atlantique. Plusieurs communistes ont d’ailleurs reproché à la direction du parti ses « ambiguités », tandis que l’extrême-gauche dénonce son manque d’engagement concret, le considérant comme un parti « du système ».
De l’avis du secrétaire général Guennadi Ziouganov, nullement découragé, les protestataires sont désormais orientés en majorité « à gauche » : 60 à 70%. Mais la confiance a diminué dans les leaders du mouvement.[8] Les communistes se félicitent de la forte présence d’enseignants pour qui « l’école n’est pas un marché » et qui réclament une « Russie sans bourgeois ».
Le parti « Iablko », membre de l’Internationale libérale, a également pris ses distances mais pour d’autres raisons : parce que la contestation, d’après lui, prend un aspect « rouge-brun ». ( mélange d’extrême-gauche et  d’extrême-droite) Ce parti avait lui-même exclu de ses rangs Alexei Navalnyi pour cause de « nationalisme radical ».
FORUM DES GAUCHES RUSSES : LA DIVISION. LE LEADERSHIP DE SERGUEI OUDALTSOV MIS EN CAUSE.
C’est conscients de cet écart entre une contestation « bourgeoise » et la réalité du pays que les gauches ont tenu un forum de 300 militants de sept régions le 8 septembre. La question débattue était l’élection prochaine d’une Coordination des Oppositions. Celle-ci serait, d’après les participants, « sous hégémonie libérale bourgeoise » et son élection entâchée d’irrégularités ou de manipulations.
Serguei Oudaltsov, adepte de cette Coordination,  au nom du Front des Gauches qui rassemble une kyrielle de petits groupes et partis (communistes de gauche, trotskistes, guevaristes, anarchistes etc…) en appelle malgré tout à l’unité de toutes les forces d’opposition contre le pouvoir « autoproclamé » : «  Les bandits et les voleurs (qui dirigent la Russie) sont dangereux, chaque jour qui passe sous leur direction, ce sont des morts de nombreuses personnes et la dégradation du pays (…) La révolution démocratique bourgeoise mûrit dans le pays ». (Oudaltsov trace ici un parallèle avec la révolution de février 1917 qui renversa le régime tsariste et qui précéda la révolution socialiste d’Octobre ») Il faut dire qu’Oudalsov est persuadé que le renversement du capitalisme et le retour des soviets peuvent avoir lieu en Russie, ce dont les gauches plus « réalistes » doutent énormément.
Alexandre Bouzgualine, du mouvement « Alternatives », l’un des représentants en vue de la pensée marxiste en Russie, pense que le pouvoir « autoproclamé » (selon Oudaltsov) est constitué « de clans sérieux, administratifs et économiques » qui jouissent à ce jour « du soutien d’une partie significative de la Russie ». Il faut donc mieux tenir compte du rapport des forces dans la société.
Boris Kagarlitsky, directeur de l’Institut de la Globalisation et des questions sociales (ancien dissident sous Brejnev et leader intellectuel reconnu) estime, à l’encontre des autres opposants, que Poutine « n’est pas autoproclamé  mais élu par des millions de gens. ». Les dirigeants de l’opposition sont eux-mêmes « autoproclamés ». Il en appelle au boycott de leur « coordination ».
Edouard Limonov, de « l’Autre Russie » qui a succédé à son parti « national-bolchévik » (interdit) estime que tant Poutine que ses opposants poursuivent une politique « bourgeoise » et que « le wagon rouge de ce train bourgeois doit être décroché ».
Serguei Biets, du parti communiste ouvrier (dissidence de gauche du PC) observe que, par rapport aux années 1990, la proportion de travailleurs dans les meetings protestataires a sensiblement diminué, au profit de couches bourgeoises. C’est ce qui assure la domination de la droite dans la contestation.
Ajoutons que de nombreuses petites protestations sociales ont lieu à travers le pays – contre des licenciements, pour des hausses de salaires, contre la réduction des budgets à l’éducation et à la santé.[9]
Ces protestataires sociaux se retrouvent rarement dans « LA » grande contestation démocratique et, surtout, moscovite.
VERS DES REORIENTATIONS POLITIQUES ?
La débâcle du mouvement protestataire coïncide avec des défections au sein du parti du pouvoir « Russie Unie », dont certains déserteurs pourraient rejoindre une nouvelle formation libérale.[10]  Tant le pouvoir que l’opposition seront amenés, dans les mois qui viennent, à repenser leurs stratégies. La division gauche-droite va s’accentuer dans la mouvance contestataire. « Il est temps d’en finir avec les meetings » estime la célèbre journaliste et romancière Ioulia Latynina, opposante radicale au « poutinisme » et adepte d’un libéralisme musclé, aux antipodes d’un Serguei Oudaltsov.[11] Un journaliste russe proche des milieux libéraux, Boris Toumanov, porte un jugement sévère sur les leaders de la contestation : «  Il serait trop facile d’attribuer cette passivité (de la population) aux amendes draconiennes prévues par la loi adoptée en juin dernier pour punir les manifestants en cas de troubles ou de rassemblement non autorisé. Il se fait que l’égocentrisme et l’incompétence des leaders de l’opposition les rendent inaptes à établir un programme d’action réaliste susceptible de servir de base à un mouvement politique. »[12]
Les libéraux et leurs amis occidentaux devront mettre en avant de nouvelles personnalités. Il est probable qu’outre Mikhaïl Khodorkovski, dont la libération est réclamée dans les milieux d’affaires, l’oligarque milliardaire Mikhaïl Prokhorov, qui a obtenu 7,7% des voix aux présidentielles de mars 2012, créateur de la « Plateforme civique » et l’ancien ministre des finances Alexei Koudrine, qui anime un Comité d’initiatives civiques, deviennent les garants d’un renouveau de la droite néolibérale, successivement défaite par le krach de 1998 et par le tournant « étatiste » en 2003, d’un président Poutine qui n’en a pas moins poursuivi, sous le contrôle du Kremlin, les œuvres de privatisations et de restrictions des prestations  sociales de l’état.
De son côté, la gauche « souverainiste » au sein du pouvoir cherchera à obtenir du président Vladimir Poutine une réorientation « régulatrice » de la libéralisation économique, au moment où la Russie fait son entrée dans l’Organisation Mondiale du Commerce, source d’inquiétude pour les industries nationales et des millions de travailleurs menacés de perdre leurs emplois. C’est toute la conception de la « modernisation de rattrapage » qui doit se préciser, entre autres questions « identitaires » d’un pays  toujours en panne de repères, vingt ans après la fin de l’URSS et la « thérapie de choc ».
Voilà sans doute des enjeux qui, avec ceux d’une situation internationale chaotique, dépassent de quelques degrés les  discours stériles où s’est  embourbée la « Place des Marécages ».
Jean-Marie Chauvier

IMAGES DE LA MARCHE DU 15 SEPTEMBRE 2012
LES REPORTAGES DE LA TV OFFICIELLE (PREMIER PROGRAMME)
http://www.1tv.ru/news/
On voit peu de manifestants, le commentateur insiste sur le fait qu’il y en a beaucoup moins  que précédemment. On voit à la tribune le leader des « bloggers » Alexei Navalnyi.
On voit une bagarre entre nationalistes et anarchistes.
AUTRE REPORTAGE, PLUS TARDIF ET  REPRESENTATIF
http://www.1tv.ru/news/
L’accent est mis sur les nouvelles revendications sociales du meeting.
La polémique sur le nombre de manifestants. La police a parlé de 14.000 manifestants, le leader du Front
On voit le leader libéral Boris Nemtsov, qui appelle à l’unité entre droites, gauches et nationalistes.
Dans les autres villes montrées, on ne voit que quelques centaines de manifestants.
REPORTAGES DE « KRASNOIE TV » (TV ROUGE)
sur internet, communiste. Curieusement, on ne montre pas les manifestants du PC mais seulement ceux du « Rotfront » proche du PC.
LE NOUVEAU GROUPE « ROTFRONT », GAUCHE COMMUNISTE
http://www.krasnoe.tv:80/node/15836
Ces manifestants ont refusé de suivre le « Front de Gauche » dirigé par Sergeui Oudaltsov, « les représantants des organisations de gauche (sauf Oudaltsov) n’ont pas pu prendre la parole au meeting.
15 сентября 2012 года в Москве состоялся многотысячный Марш Миллионов. Учитывая тот факт, что организаторы Марша не допускали до выступления представителей левых организаций, партия Российский объединённый трудовой Фронт организовала серию митингов в самой колонне.
На митинге, предваряющем шествие, выступили:
  • Александр Батов, председатель Московского городского комитета РОТ Фронта; 
* Борис Кагарлицкий, левый политолог, директор Института глобализации и социальных вопросов; 
* группа “Неведомая земля” (г. Самара); 
* Айнур Курманов, заместитель председателя профсоюза “Жанарту” (Казахстан); 
* Олег Двуреченский, Красное ТВ; 
* Юрий Горбач, завод “Метровагонмаш” (Мытищи), профсоюз “Защита труда”.

LES GAUCHES BOYCOTTENT LES ELECTIONS A LA COORDINATION DES OPPOSITIONS : « CES GENS (LIBERAUX ET OUDALTSOV) NE NOUS REPRESENTENT PAS »

Boris Kagarlitsky explique (interview en russe) pourquoi « les gauches » (mais pas toutes !) ne reconnaissent plus le leadership de Serguei Oudaltsov (Front de Gauche) et refuseront de participer aux élections de la Coordination des Oppositions, à leur avis dominé et manipulé par la droite libérale (entre autres : il faut payer pour être candidat aux élections) Sur le fond, Kagarlitsky estime que l’opposition doit soulever les questions sociales et chercher à sortir du cadre « libéral ». Il faut aussi un mouvement pour des objectifs « constructifs » et non pour le changement d’une personnalité. Il faut que les gens soient défendus contre la crise. http://www.krasnoe.tv:80/node/15812



[1] Sur les origines du mouvement et ses diverses composantes, voir JM Chauvier : http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2011-12-22-Revolution-blanche-drapeaux-rouges
[2] En août, selon le Centre Levada, 49% des Russes souhaiteraient que l’actuel mandat du président Poutine soit le dernier. http://french.ruvr.ru/2012_08_23/Vladimir-Poutine-sondage/
[3] Voir JM Chauvier « Les « désordres arabes » : alerte en Russie », Le Monde diplomatique, Valise diplomatique 8 mars 2011 http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2011-03-08-Russie
[4] Kommersant, 15 septembre 2012.
[5] Voir JM Chauvier  « De quoi les Pussy Riot sont-elles le signe ? » http://www.mondialisation.ca/de-quoi-les-pussy-riot-sont-elles-le-signe/
[6] Sur l’aide américaine aux opposants, cf JM Chauvier http://www.mondialisation.ca/que-font-les-tats-unis-pour-aider-la-contestation-en-russie/
Lire également Diana Johnstone : « Décadence de la protestation politique » (notamment sur le rôle d’Amensty International) http://www.mondialisation.ca/russie-le-declin-de-la-protestation-politique/
[7] NED : National Endowment for Democracy. Fondation conservatrice étatsunienne créée par Ronald Reagan en 1983, pour combattre le communisme, et qui finance aujourd’hui des centaines d’organisations « non gouvernementales » à travers l’ex-URSS, également très active en Amérique latine. De nombreux groupes d’opposition en Russie et en Ukraine sont redevables à la NED des emplois et des moyens matériels qu’ils peuvent mobiliser dans leurs « luttes démocratiques ».
[8] Site officiel du KPRF, 17 septembre, http://kprf.ru/dep/110213.html
[9] Voir à ce propos le site de l’Institut de l’Action Collective, Moscou, IKD, http://www.ikd.ru/
[10] cf « Courrier de Russie » 11 septembre 2012 htt

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