vendredi 7 décembre 2012

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Affaire Borrel : l’armée savait

Par Europe1.fr avec AFP
Publié le 21 décembre 2011 à 23h00 Mis à jour le 21 décembre 2011 à 23h00

Un militaire français a annoncé mercredi que l'armée savait dès 1995 pour l'assassinat du juge Bernard Borrel.
Un militaire français a annoncé mercredi que l'armée savait dès 1995 pour l'assassinat du juge Bernard Borrel. © MAXPPP
Un militaire français assure que la police djiboutienne a été informée de l’assassinat.
L’armée française a eu connaissance de l’assassinat du juge Borrel. C’est la révélation qui vient à nouveau relancer cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre. Magistrat détaché à Djibouti, Bernard Borrel a été retrouvé mort le 19 octobre 1995, le corps en partie carbonisé, en contrebas d'un ravin, à 80 km de Djibouti.

"On n’était pas censé entendre les écoutes"

"Un jour, j'ai entendu dire au centre qu'un homme avait été immolé par le feu par des personnes du nord du territoire à l'aide de jerricanes d'essence. C'était un Français qui avait été brûlé non loin du Goubet. C'était dans la ville d'Arta", a déclaré à la juge un appelé en poste au sein d'une unité chargée des écoutes au sein de l'armée française à Djibouti à l'époque des faits.
"On n'était pas censé entendre les écoutes mais on vivait en permanence avec des militaires qui procédaient aux écoutes. C'était vers 11h-12h, je ne sais même pas si nous n'étions pas à table. L'information venait de sortir", a ajouté le témoin.
"C'était une information provenant de la surveillance des communications internes de la police djiboutienne", a-t-il dit.

Borrel ne s'est pas suicidé

Selon le militaire français qui témoigne, la Prévôté (détachement de la gendarmerie) après avoir eu l’information est alors "intervenue", précisant qu'il ne sait pas de quelle façon.
"Aujourd'hui je peux donc affirmer que Bernard Borrel ne s'est pas suicidé. Il a été tué et des militaires étaient au courant", a-t-il enchaîné.

Déclassifier le secret-défense

Après ce témoignage, la veuve du juge Borrel, Elisabeth, a donc de nouveau demandé que tous les documents classés secret défense relatifs à la mort de son mari soient déclassifiés.
"Le chef de l'Etat m'avait assuré en 2007 que le secret-défense serait levé. Or rien n'a été fait. Il faut que tous les documents datés d'avril 1994 (date d'arrivée du juge à Djibouti, ndlr) à 1997 soient déclassifiés" a réaffirmé Elisabeth Borrel.

"Il y a forcément une trace"

Pour l'ancien appelé, "il y a forcément une trace" de l'écoute de la police djiboutienne "sauf si elle a été délibérément supprimée", a-t-il dit, précisant que les informations du jour étaient transmises par télex au ministère de la Défense.

Après le suicide, l’assassinat

Cette information est révélée alors que Nicolas Sarkozy devait s’entretenir mercredi dans l'après-midi avec le président de la République de Djibouti, Ismaël Omar Guelleh. Ce dernier est directement mis en cause dans cet assassinat ainsi que son entourage selon le témoignage d'un ex-membre de la garde présidentielle Mohamed Saleh Alhoumekani.
L'enquête française, menée à Paris par la juge Clément, privilégie désormais la thèse d'un assassinat après de nouvelles expertises, après avoir, dans un premier temps, privilégié la thèse du suicide.
Parallèlement à l'investigation criminelle, deux autres enquêtes judiciaires ont été menées en France dont l'une pour pressions sur la justice.
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