lundi 10 décembre 2012

Une Union européenne divisée reçoit son prix Nobel de la Paix à Oslo Une Union européenne divisée reçoit son prix Nobel de la Paix à Oslo © AFP Le comité Nobel remet lundi à Oslo le prix Nobel de la Paix à l'Union européenne. Une attribution qui, au moment de son annonce en octobre, avait provoqué nombre de réactions déconcertées à travers le monde. Par FRANCE 24 (texte) L’Union européenne (UE) reçoit, ce lundi 10 décembre à Oslo, en Norvège, le prix Nobel de la Paix pour sa contribution à la "réconciliation, à la démocratie et aux droits de l’Homme en Europe". Le prix va être remis conjointement au président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, au président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et au président du Parlement européen, Martin Schulz. Les dix derniers lauréats du prix Nobel de la paix 2012: Union européenne (UE) 2011: Ellen Johnson Sirleaf et Leymah Gbowee (Liberia), et Tawakkol Karman (Yémen) 2010: Liu Xiaobo (Chine) 2009: Barack Obama (Etats-Unis) 2008: Martti Ahtisaari (Finlande) 2007: Al Gore (Etats-Unis) et le panel de l'ONU sur le climat 2006: Muhammad Yunus (Bangladesh) et la Grameen Bank 2005: Agence internationale de l'énergie atomique et son directeur Mohamed ElBaradei (Egypte) 2004: Wangari Maathai (Kenya) 2003: Shirin Ebadi (Iran) Seule une petite vingtaine de dirigeants européens, dont le président français, François Hollande, et la chancelière allemande, Angela Merkel, ont confirmé leur présence, lundi, dans la capitale norvégienne. Poussé par l’aile eurosceptique de son parti, le Premier ministre britannique, David Cameron, a en revanche décliné l’invitation, et déclaré ironiquement qu’"il y aurait suffisamment de monde pour récupérer le prix". Un choix controversé L’attribution, le 12 octobre, du prix hautement symbolique à l’UE, minée par une crise économique menaçant la paix sociale, a fait grincer quelques dents. Le Polonais Lech Walesa, prix Nobel de la Paix en 1983, s’est notamment dit "surpris" et "déçu". "Certes, l’UE tente de changer le monde et l’Europe de manière pacifique, mais elle se fait payer pour ça", alors que les militants se contentent de s'engager dans leurs actions, a-t-il expliqué à des journalistes polonais. Trois autres nobélisés, le Sud-Africain Desmond Tutu, lauréat en 1994, la Nord-Irlandaise Mairead Maguire, primée en 1976, et l'Argentin Adolfo Pérez Esquivel, lauréat en 1980, ont dénoncé un prix "illégal". "L’Union européenne n’est clairement pas le ‘champion de la paix’ qu’Alfred Nobel [créateur du prix Nobel, NDLR] avait en tête quand il a rédigé son testament […] Le comité Nobel norvégien a redéfini et remodelé le prix d'une manière qui n'est pas conforme à la loi", ont estimé les trois personnalités dans une lettre ouverte commune, rendue publique fin novembre. Un avis partagé par le prestigieux Bureau international de la paix, nobélisé en 1910. Dans son testament, Alfred Nobel, mort en 1896, estimait que le prix devait récompenser "celui qui aura agi le plus ou le mieux pour la fraternisation des peuples, l'abolition ou la réduction des armées permanentes ainsi que pour la formation et la diffusion de congrès de la paix". L’UE a contribué à pacifier l’Europe La Syrie, "une tache pour la conscience mondiale" À l'occasion de la remise du prix Nobel de la paix à l'UE, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a pris la parole devant une vingtaine de chefs d'État et de gouvernement. "La situation actuelle en Syrie est une tache pour la conscience mondiale et la communauté internationale a une obligation morale de s'y attaquer", a-t-il déclaré. Le comité Nobel a justifié son choix d’attribuer le prix à l’UE en citant son rôle majeur dans la stabilisation d’un continent ravagé par deux guerres mondiales. Le comité a également encensé la politique d’élargissement de l’UE qui, depuis les années 1980, est parvenue à intégrer, en échange de réformes démocratiques, d’anciennes dictatures comme la Grèce, l’Espagne et le Portugal ou, plus récemment, d’ex-pays communistes d’Europe de l’Est. À l’instar de la Croatie qui deviendra, en 2013, le 28e pays de l’Union. Fin novembre, les responsables européens ont déclaré que les 8 millions de couronnes suédoises (925 000 euros) seraient reversés au fonds "EU Nobel Prize Children’s Project", destiné à aider les enfants victimes de la guerre. Ironie du sort : c'est en Norvège, largement eurosceptique, que l'UE reçoit son prix. Par deux fois, en 1972 et en 1994, ce pays a refusé d'adhérer à l'Union européenne. Le prix Sakharov décerné aux Iraniens Jafar Panahi et Nasrin Sotoudeh UNION EUROPÉENNE Le prix Sakharov décerné aux Iraniens Jafar Panahi et Nasrin Sotoudeh La zone euro frappée par un taux de chômage record ZONE EURO La zone euro frappée par un taux de chômage record Moody's n'exclut pas d'abaisser la note de l'Union européenne CRISE ÉCONOMIQUE Moody's n'exclut pas d'abaisser la note de l'Union européenne

Une Union européenne divisée reçoit son prix Nobel de la Paix à Oslo

Une Union européenne divisée reçoit son prix Nobel de la Paix à Oslo
© AFP

Le comité Nobel remet lundi à Oslo le prix Nobel de la Paix à l'Union européenne. Une attribution qui, au moment de son annonce en octobre, avait provoqué nombre de réactions déconcertées à travers le monde.

Par FRANCE 24 (texte)
 
L’Union européenne (UE) reçoit, ce lundi 10 décembre à Oslo, en Norvège, le prix Nobel de la Paix pour sa contribution à la "réconciliation, à la démocratie et aux droits de l’Homme en Europe". Le prix va être remis conjointement au président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, au président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et au président du Parlement européen, Martin Schulz.
Les dix derniers lauréats du prix Nobel de la paix

2012: Union européenne (UE)
2011: Ellen Johnson Sirleaf et Leymah Gbowee (Liberia), et Tawakkol Karman (Yémen)
2010: Liu Xiaobo (Chine)
2009:
Barack Obama (Etats-Unis)

2008: Martti Ahtisaari (Finlande)
2007
: Al Gore (Etats-Unis) et le panel de l'ONU sur le climat
2006:
Muhammad Yunus (Bangladesh) et la Grameen Bank

2005: Agence internationale de l'énergie atomique et son directeur Mohamed
ElBaradei (Egypte)

2004: Wangari Maathai (Kenya)
2003: Shirin Ebadi (Iran)
Seule une petite vingtaine de dirigeants européens, dont le président français, François Hollande, et la chancelière allemande, Angela Merkel, ont confirmé leur présence, lundi, dans la capitale norvégienne. Poussé par l’aile eurosceptique de son parti, le Premier ministre britannique, David Cameron, a en revanche décliné l’invitation, et déclaré ironiquement qu’"il y aurait suffisamment de monde pour récupérer le prix".
Un choix controversé
L’attribution, le 12 octobre, du prix hautement symbolique à l’UE, minée par une crise économique menaçant la paix sociale, a fait grincer quelques dents. Le Polonais Lech Walesa, prix Nobel de la Paix en 1983, s’est notamment dit "surpris" et "déçu". "Certes, l’UE tente de changer le monde et l’Europe de manière pacifique, mais elle se fait payer pour ça", alors que les militants se contentent de s'engager dans leurs actions, a-t-il expliqué à des journalistes polonais.
Trois autres nobélisés, le Sud-Africain Desmond Tutu, lauréat en 1994, la Nord-Irlandaise Mairead Maguire, primée en 1976, et l'Argentin Adolfo Pérez Esquivel, lauréat en 1980, ont dénoncé un prix "illégal". "L’Union européenne n’est clairement pas le ‘champion de la paix’ qu’Alfred Nobel [créateur du prix Nobel, NDLR] avait en tête quand il a rédigé son testament […] Le comité Nobel norvégien a redéfini et remodelé le prix d'une manière qui n'est pas conforme à la loi", ont estimé les trois personnalités dans une lettre ouverte commune, rendue publique fin novembre. Un avis partagé par le prestigieux Bureau international de la paix, nobélisé en 1910.
Dans son testament, Alfred Nobel, mort en 1896, estimait que le prix devait récompenser "celui qui aura agi le plus ou le mieux pour la fraternisation des peuples, l'abolition ou la réduction des armées permanentes ainsi que pour la formation et la diffusion de congrès de la paix".
L’UE a contribué à pacifier l’Europe
La Syrie, "une tache pour la conscience mondiale"
À l'occasion de la remise du prix Nobel de la paix à l'UE, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a pris la parole devant une vingtaine de chefs d'État et de gouvernement.
"La situation actuelle en Syrie est une tache pour la conscience mondiale et la communauté internationale a une obligation morale de s'y attaquer", a-t-il déclaré.
Le comité Nobel a justifié son choix d’attribuer le prix à l’UE en citant son rôle majeur dans la stabilisation d’un continent ravagé par deux guerres mondiales. Le comité a également encensé la politique d’élargissement de l’UE qui, depuis les années 1980, est parvenue à intégrer, en échange de réformes démocratiques, d’anciennes dictatures comme la Grèce, l’Espagne et le Portugal ou, plus récemment, d’ex-pays communistes d’Europe de l’Est. À l’instar de la Croatie qui deviendra, en 2013, le 28e pays de l’Union.
Fin novembre, les responsables européens ont déclaré que les 8 millions de couronnes suédoises (925 000 euros) seraient reversés au fonds "EU Nobel Prize Children’s Project", destiné à aider les enfants victimes de la guerre.
Ironie du sort : c'est en Norvège, largement eurosceptique, que l'UE reçoit son prix. Par deux fois, en 1972 et en 1994, ce pays a refusé d'adhérer à l'Union européenne.

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