vendredi 18 janvier 2013

jeunebook news : le samedi 19 janvier 2013

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le samedi 19 janvier 2013

Algérie : un Français tué, d'autres otages toujours en danger

V.F, T.d.L et A.Ba. | Publié le 18.01.2013, 06h49 | Mise à jour : 19.01.2013, 02h32

Vue générale du site gazier d'In Amenas

Vue générale du site gazier d'In Amenas | AFP / FAROUK BATICHE

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L'opération des forces spéciales algériennes était toujours en vendredi soir autour du complexe gazier où sont retranchés les assaillants islamistes qui ont pris mercredi en otages des centaines d'employés algériens et étrangers. Selon des combattants, l'attaque intervient en représailles à l'intervention militaire française au Mali.

Après l'assaut massif mené par les forces algériennes jeudi, les pays dont des ressortissants ont été pris en otage redoutent un bilan très lourd.

Mais la confusion autour du sort des otages règnait toujours vendredi sur le site Tiguentourine près d'In Amenas, dans le Sahara, à 1.300 km au sud-est d'Alger. Selon l'agence algérienne APS, 650 otages ont été d'ores et déjà libérés, dont 573 Algériens et plus de 100 des 132 otages étrangers. «Trois (...) de nos concitoyens, également présents sur le site lors de l'attaque des terroristes, ont la vie sauve», a déclaré le ministre des Affaires étrangères . Plusieurs otages étrangers, sept selon les ravisseurs, se trouvent toujours entre les mains du groupe armé proche d'Al-Qaïda

Côté victimes, Laurent Fabius a confirmé qu'un otage français avait été tué lors de l'assaut des forces spéciales algériennes. Les Etats-Unis ont annoncé la d'un de leurs ressortissants. Plus tôt, plusieurs sources avaient affirmé qu'une douzaine d'otages avaient été tués, dont au moins un Français. Au moins 18 activistes, dont un ressortissant français, seraient également morts.

Retrouvez les évènements de la journée de vendredi :

1h30. Un Américain a été tué, annonce le département d'Etat, confirmant une information d'une télévision américaine. «Nous pouvons confirmer la mort du ressortissant américain Frederick Buttaccio lors de la prise d'otages en Algérie», déclare dans un bref communiqué la porte-parole de la diplomatie américaine, Victoria Nuland, exprimant «les plus profondes condoléances» des Etats-Unis «à sa famille et à ses amis».

23h20. Les Etats-Unis évacuent des blessés par avion militaire. «Il y a eu un C-130 qui est parti avec des patients médicalisés à bord. Il n'y avait pas d'Américain parmi eux», affirme un responsable américain de la Défense sous couvert d'anonymat, qui n'est pas en mesure de préciser le nombre et la nationalité de ces ex-otages. Dans la matinée, la télévision algérienne privée Ennahar TV a affirmé qu'un avion américain s'était posé sur «l'aéroport d'In Aménas pour évacuer les ressortissants américains».

D'anciens otages ont raconté leur évasion à un touriste français

Depuis la Tunisie où la gendarmerie algérienne l'a reconduit, Jo Calmette, un retraité du Cap d'Agde (Hérault), a raconté par téléphone s'être trouvé «par hasard» à 15 km du site gazier de Tigantourine, quand il a vu arriver jeudi le groupe d'une vingtaine d'anciens otages, parmi lesquelles une infirmière française. Selon lui, «des techniciens algériens de la base ont pris l'initiative de découper un grillage. Et, à la faveur de la nuit, il y a une vingtaine de personnes qui se sont évadées, dont cette Française». Récupérés par l'armée algérienne qui encerclait la base, les ex-otages ont alors regagné en car In Amenas, où tous ont été regroupés à la gendarmerie, lui ont-ils raconté.

Parmi eux, cette «infirmière urgentiste, qui a l'habitude de l'Afrique, une habituée du terrain», en poste sur le site gazier, s'est entretenue avec M. Calmette. «Il y avait aussi un Américain, un Anglais, un autre Occidental dont je ne suis pas sûr de la nationalité, quelques Japonais et les autres étaient les techniciens algériens qui avaient monté l'opération», a-t-il raconté. Selon le retraité héraultais de 64 ans, habitué des randonnées en 4x4 dans le Sahara, l'infirmière «n'avait pas l'air particulièrement inquiète, elle gérait au téléphone tranquillement son rapatriement vers Paris».


VIDEO. Otages en Algérie : les témoignages de rescapés



22h20. Après Washington, Tokyo s'inquiète. Après la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, son homologue japonais Fumio Kishida exhorte Alger à faire preuve d'une «précaution extrême» pour la vie des otages. Sans nouvelles de dix de ses ressortissants, le gouvernement japonais a convoqué dans la soirée l'ambassadeur d'Algérie à Tokyo afin de protester contre l'intervention de l'armée algérienne pour libérer des otages. Le Premier ministre nippon Shinzo Abe a même abrégé une tournée en Asie du Sud-Est.

21h35. Clinton demande à Alger une «précaution extrême» pour sauver les otages. La secrétaire d'Etat Hillary Clinton demande à Alger de faire preuve d'une «précaution extrême» pour sauver la vie des otages, affirmant qu'ils sont «toujours en danger» et dans une situation «extrêmement difficile». D'après elle, le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal «a dit clairement que l'opération était toujours en cours, que la situation restait changeante et que les otages restaient en danger». Hillary Clinton ne donne aucun bilan d'éventuelles victimes américaines, mais présente les «condoléances des Etats-Unis à toutes les familles qui ont perdu des êtres chers dans cet assaut brutal».

20h39. Un otage français a été tué lors «de l'opération de libération» menée par l'armée algérienne, selon le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. «L'un de nos compatriotes, M. Yann Desjeux, avait malheureusement perdu la vie. Trois autres de nos concitoyens, également présents sur le site lors de l'attaque des terroristes, ont la vie sauve». «Je présente, au nom du gouvernement, mes condoléances les plus sincères à la famille de Yann Desjeux et à celles des autres victimes qui ont péri du fait de cette prise d'otages», ajoute le ministre. Yann Desjeux, la cinquantaine, était un ancien militaire. Il s'était reconverti et gérait un petit restaurant «La Mouche qui louche» à Anglet (Pyrénées-Atlantiques).

19h55. Les sept otages étrangers encore détenus sont trois Belges, deux Américains, un Japonais et un Britannique, selon des sources au sein des «Signataires par le sang», groupe proche d'Al-Qaïda, auteur de l'attaque. Ces mêmes sources précisent que les ravisseurs sont venus du Niger et non de Libye comme l'ont affirmé jeudi des sources algériennes.

19h40. Sept otages étrangers seraient encore aux mains des ravisseurs. Le commando islamiste auteur de la prise d'otages détiendrait encore sept ressortissants étrangers, selon des sources islamistes au sein du groupe auteur de l'attaque, «les Signataires par le sang», à l'Agence mauritanienne Nouakchott Information (ANI).

19h30. 12 otages tués depuis le début de l'opération de l'armée.
«En plus des 18 terroristes mis hors d’état de nuire, 12 employés algériens et étrangers ont péri», affirme l'agence officielle algérienne APS. Aucune précision sur le nombre et la nationalité des victimes étrangères n'est avancée. L'APS indique qu'il s'agit d'un bilan provisoire.

VIDEO. Otages en Algérie : Manuel Valls appelle à la prudence sur les informations


18h40. Washington ne négociera pas avec des «terroristes», fait savoir le département d'Etat américain alors que selon l'agence de presse mauritanienne ANI, l'un des objectifs des assaillants est d'échanger des otages contre deux islamistes emprisonnés aux Etats-Unis.

18h30. Un chef de parti islamiste algérien critique l'intervention française au Mali. L’intervention militaire française au Mali a pour objectif de «mettre les pays du Maghreb arabe devant le fait accompli et d’entraîner toute la région dans des affrontements», a déclaré ce vendredi le chef de file du parti islamiste MSP, toléré par le pouvoir. Selon lui, la situation est délicate pour l'Algérie. Il estime que les frappes aériennes «ne semblent pas suffisantes pour retracer une carte géopolitique qui sied à la France et à ses alliés».

18h05. La TV algérienne obsédée par la justification de l'intervention des forces spéciales. La TV officielle algérienne accorde une large part de son JT de 18 heures aux témoignages de rescapés, mettant systématiquement en avant l'importance de l'intervention des forces de l'ordre, alors qu'aucun bilan chiffré n'a été pour l'heure été fourni. «J'ai vu un terroriste abattu», raconte cet ex-otage. «Sans l'arrivée de l'armée, je serais mort», ajoute cet expatrié tremblotant. La TV algérienne, qui ne donne aucun chiffre et demeure très avare en déclarations provenant d'officiels, diffuse également les images de deux blessés britanniques, deux Japonais et quatre Philippins. Alors qu'il leur est demandé à chacun ce qu'ils pensent de l'intervention militaire, tous répondent que sans elle, ils seraient morts.







18h04. Sauvés par une porte. «On était 260 dans un bâtiment. On a entendu l'accrochage et nous avons naturellement pris peur», raconte un rescapé algérien à la télévision algérienne. «Il y avait une porte que les terroristes n'avaient pas repérée, on l'a cassée et on est sorti» ajoute-t-il, précisant que les militaires les ont récupérés immédiatement.

VIDEO. Des rescapés remercient l'armée algérienne



VIDEO. Le journal d'une chaîne de télévision algérienne



17h50. Le site mis hors service.
Le PDG de la société algérienne Sonatrach, qui exploite le site gazier avec ses partenaires britannique BP et norvégien Statoil, a annoncé sa mise hors service pour éviter les risques d'explosion.

17h45. Les ambassadeurs reçus à Alger. Selon nos informations, le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci a reçu ce vendredi les ambassadeurs des pays ayant des ressortissants parmi les otages : les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, le Japon, la Norvège, le Canada, etc...

17 heures. Cent des 130 otages étrangers ont été libérés, selon l'agence algérienne APS.
«Près d'une centaine de ressortissants étrangers, sur les 132 otages pris par le groupe terroriste qui a attaqué mercredi le site gazier de Tigantourine ont été libérés», indique l'APS, citant une source sécuritaire.

16h40. La crise des otages en Algérie reste «en cours» et est «sensible», déclare un haut responsable américain, en affirmant sous couvert de l'anonymat que «notre plus grande priorité est la sécurité des otages».

15h50. Les premières images des rescapés


15h10. Les ravisseurs veulent également échanger des otages contre deux prisonniers aux Etats-Unis. En plus d'une négociation en vue de l'arrêt des frappes françaises au Mali, le groupe de Mokhtar Belmokhtar propose «d'échanger les otages américains détenus par son groupe contre un Egyptien et une Pakistanaise emprisonnés aux Etats-Unis pour des accusations liées au terrorisme», explique l'agence ANI. Belmokhtar a fait cette offre dans une vidéo qu'il a enregistrée et qui «sera distribuée aux médias». Omar Abdel-Rahman (le cheikh aveugle) a été condamné à la prison à vie aux Etats-Unis en 1995 pour complot en vue d'attaquer des cibles new-yorkaises et d'assassiner l'ancien président égyptien Hosni Moubarak. Aafia Siddiqui est elle une scientifique pakistanaise emprisonnée aux Etats-Unis pour avoir tenté de tirer sur des soldats américains en 2008 en Afghanistan, alors qu'elle était détenue pour ses liens présumés avec Al-Qaïda.

15h05. Les ravisseurs veulent négocier l'arrêt de l'intervention au Mali
. Le chef du groupe islamiste auteur de la prise d'otages en Algérie demande «à la France et à l'Algérie de négocier pour l'arrêt de la guerre menée par la France dans l'Azawad (le nord de Mali)», rapporte vendredi l'agence mauritanienne ANI.

14h54. Certains employés se sont abrités sur le site. Le bilan exhaustif n'est pas encore établi car certains employés étrangers du site gazier se sont abrités dans divers points du site, explique l'agence de presse algérienne APS.

14h45. Alger estime avoir empêché un « véritable desastre». Les forces spéciales algériennes, qui ont cerné rapidement les lieux, ont tenté durant toute la matinée de jeudi de parvenir à un dénouement pacifique, mais les terroristes avaient, selon les informations qui leur étaient parvenues, envisagé d’abattre tous les otages et de commettre un véritable carnage dans le site, a précisé la même source. L'armée a décidé de donner l’assaut terrestre pour neutraliser ce groupe qui s’apprêtait à prendre la fuite avec les otages et qui était «à deux doigts de commettre l’irréparable», justifie Alger. L'intervention a été effectuée dans une «situation extrêmement complexe» et a évité un «véritable désastre aux centaines d’otage et aux installations du site gaziers», conclu une source sécuritaire citée par l'agence officielle de presse APS qui ne précise toujours pas le bilan de cette opération..

14h39. Le groupe est «très lourdement armé, y compris de missiles, de lance-roquettes et autres armes de guerre», indique une source sécuritaire algérienne affirmant que ce groupe est «très déterminé».

14h32. 573 otages algériens et «plus de la moitié des 132 otages étrangers» ont été libérés,
selon un bilan provisoire établi de source officielle à Alger. Au total, «près de 650 otages» ont été libérés.

14h15. Paris reconnaît que la situation était «particulièrement complexe» pour Alger, «compte tenu de l'ampleur de la prise d'otages». «Les autorites algériennes ont estimé qu'elles n'avaient pas d'autre choix que de donner l'assaut (...). Paris a été régulièrement informé par Alger», déclare le porte-parole du ministère, Philippe Lalliot, alors que l'opération a soulevé des questions à Tokyo, Londres, Oslo et Washington qui ont dit regretter ne pas avoir été mis au courant des intentions algériennes. «La situation est encore très confuse. On n'a pas aujourd'hui de bilan officiel sur ce qui s'est passé», ajoute lors d'un point-presse le porte-parole, qui indique «ne pas avoir de nombre officiel de Français concernés» ni d'informations «sur ce qui a pu leur arriver».

L'assaut, seule option selon les experts
L'Algérie, fidèle à sa doctrine, a donné l'assaut sur le site gazier d'In Amenas, une opération qui était sans doute sa seule option malgré des réserves occidentales, jugent vendredi des experts. Le pays suit « depuis longtemps une stratégie qui consiste à ne laisser aucune chance au terrorisme », explique Frédéric Gallois, ex-patron du GIGN (Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale, spécialisé dans ce type d'opérations). « Les Algériens sont mieux placés que quiconque pour savoir qu'on ne négocie pas avec eux. Cela fait vingt ans qu'on est en guerre », dit le romancier Yasmina Khadra, ancien officier algérien. Une guerre qui a fait près de 200.000 morts. A ses yeux, les preneurs d'otages d'In Amenas sont en « mission suicide », « pour faire un maximum de victimes et peut-être faire sauter le site gazier, ce qui explique la réaction immédiate des forces algériennes ». Tranchant avec Londres, Washington ou Tokyo, Paris a également relevé le caractère « complexexe » de l'opération, mettant en garde contre les critiques faciles.


14 h 10. Le Sahel est un «enjeu pour la communauté internationale tout entière». Le ministère des Affaires étrangères s'abstient de critiquer l'attitude de l'Algérie dans le dénouement sanglant de la prise d'otages en invoquant une situation «particulièrement complexe compte tenu de l'ampleur de la prise d'otages». Selon le porte-parole du ministère Philippe Lalliot: «Les autorites algériennes ont estimé qu'elles n'avaient pas d'autre choix que de donner l'assaut. Paris a été régulièrement informé par Alger» alors que l'opération soulève des questions à Tokyo, Londres, Oslo et Washington qui ont dit regretter ne pas avoir été mis au courant des intentions algériennes. Cette prise d'otages confirme que «la présence de groupes terroristes» au Sahel est un «enjeu pour la communauté internationale tout entière» estime le porte-parole.

13 h 45. L'otage autrichien en sécurité. L'otage autrichien, qui était retenu par un commando islamiste, se trouve en sécurité, annonce le ministre autrichien des Affaires étrangères, Michael Spindelegger. «Nous avons tout à l'heure appris cette nouvelle réjouissante du ministre algérien des Affaires étrangères» déclare Michael Spindelegger. «Nous avons informé la famille», ajoute le ministre autrichien.

13 h 20. «Pas de sanctuaire pour les terroristes», assène Léon Panetta. «Quelles que soient les motivations des preneurs d'otages, il n'y a aucune justification au fait de kidnapper et de tuer des innocents», déclare le secrétaire d'Etat américain à la Défense, qui se trouve à Londres dans le cadre de sa tournée européenne. «Les terroristes doivent savoir qu'ils ne trouveront aucun sanctuaire, aucun refuge. Ni en Algérie, ni en Afrique du Nord, nulle part», ajoute-t-il.

13 heures. «Il y a maintenant entre sept et dix terroristes retranchés dans l'usine», un second site du complexe toujours cerné vendredi à la mi-journée par les forces de l'ordre, selon une source sécuritaire algérienne. Un hélicoptère survole aussi le site, selon un photographe de l'AFP.

12h47. Dix-huit terroristes morts sur une trentaine. «Dix-huit terroristes ont été tués hier», déclare une source sécuritaire algérienne, indiquant que le groupe d'assaillants qui avait attaqué mercredi à l'aube cet important complexe gazier était fort d'une trentaine d'hommes.

12h46. «Moins de 30» Britanniques «en danger» jeudi soir et ce nombre depuis «diminué de façon vraiment significative», ajoute David Cameron.

VIDEO. Cameron : l'armée traque les «terroristes» et cherche des otages



12h45. «L'armée poursuit encore des terroristes et cherche des otages», annonce le Premier ministre britannique David Cameron. Le site gazier où la prise d'otages a eu lieu mercredi «est très grand et complexe», ajoute-t-il devant les députés britanniques. L'armée algérienne «traque toujours les terroristes et probablement des otages dans d'autres endroits du site».

12h35. L'opération se poursuit. «Je viens de m'entretenir avec le Premier ministre algérien qui m'a confirmé que l'opération se poursuit», déclare Jean-Marc Ayrault lors de la présentation de ses voeux à la presse, à Matignon.

VIDEO. Algérie : Ayrault évoque le décès de «plusieurs otages»




L'industrie pétrolière très inquiète

La prise d'otages sanglante sur l'important site gazier de Tiguentourine suscite des inquiétudes sur la sécurité de toute l'industrie pétrolière et gazière algérienne, cruciale dans un pays qui tire près de la moitié de sa richesse nationale de ses hydrocarbures. « L'intervention militaire au Mali risque de déplacer plus de djihadistes, dont beaucoup vont probablement chercher refuge au Magreb, particulièrement dans le sud de la Libye », note Richard Cochrane, analyste chez IHS spécialisé sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. « Cette migration va augmenter le risque d'attaque, particulièrement contre les actifs et les employés occidentaux à travers la région », s'inquiète-t-il.

Selon l'Agence Internationale de l'Energie (AIE), la prise d'otages « fait peser un nuage noir sur les perspectives du secteur de l'énergie du pays ». L'attaque près d'In Amenas pourrait même être un « point de bascule », selon Barclays. les compagnies pétrolières internationales donnant une « grande importance à la protection de leurs employés ». Plusieurs compagnies pétrolières occidentales --la major britannique BP, la norvégienne Statoil (toutes deux touchées par la prise d'otages) et l'espagnole Cepsa-- ont commencé jeudi à évacuer des employés d'Algérie.


12h30. «Plusieurs otages» sont morts. Jean-Marc Ayrault confirme le décès de «plusieurs otages», sans précision sur leur nombre et leur nationalité.

VIDEO. Algérie : Ayrault confirme des décès d'otages


12h25. Les assaillants menacent de mener «d'autres opérations». «Tout en tenant compte des souffrances du peuple algérien, nous promettons au régime en place plus d’opérations», affirme le porte-parole des «Signataires par le sang», groupe de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar auteur de l'attaque et de la prise d'otages. Il appelle les Algériens «à se tenir à l’écart des lieux d’implantation des compagnies étrangères», car, menace-t-il, «nous surgirons par où personne ne s’y attendra».

AUDIO. Le témoignage d'un otage algérien



12h20. Opération militaire en cours.
«Il y a encore un groupe (d'assaillants) retranché» dans le complexe d'In Aménas, indique une source sécuritaire algérienne, expliquant qu'il est «difficile de parler alors que l'opération est en cours».

12h10. Trois vols ont évacué des centaines de personnes. Le groupe pétrolier britannique BP annonce que trois vols ont quitté l'Algérie jeudi avec onze de ses employés ainsi que «plusieurs centaines» de salariés d'autres entreprises et qu'un quatrième vol est prévu vendredi.

Midi. La grande Muette.
Il faudra «un minimum de quinze jours à un mois» pour connaître le déroulement de la prise d'otages d'In Amena en Algérie, estime l'ancien patron du Renseignement à la DGSE, Alain Juillet. «Les Algériens ont un principe: quand ils font une opération, ils n'en parlent pas» ajoute-t-il.

11h40. Enquête ouverte à Paris.
Le parquet de Paris ouvre une enquête pour «enlèvement suivi de mort» sur la prise en otages. La justice française diligente ce type d'enquête dès lors que des Français sont susceptibles d'être victimes de faits commis à l'étranger. L'enquête de flagrance vise les chefs d'«enlèvement suivi de mort en relation avec une entreprise terroriste» et «association de malfaiteurs en vue de préparer un ou plusieurs crimes d'atteinte aux personnes», précise une source judiciaire.




11h25. Le bilan de l'assaut jugé «fantaisiste». Le bilan de l'assaut militaire donné par les islamistes est «fantaisiste», déclare une source sécuritaire algérienne. Un porte-parole des islamistes, cité par l'agence mauritanienne ANI, a assuré que l'opération avait fait une cinquantaine de morts jeudi, 34 otages et 15 ravisseurs, et menacé les otages survivants. Les autorités algériennes confirment que l'assaut a fait des morts mais sans donner de bilan.

11h20. Les otages bardés d'explosifs. Les otages étaient bardés d'explosifs quand l'armée algérienne a ouvert le feu sur un convoi de cinq véhicules transportant des ravisseurs et des prisonniers, jeudi sur le site d'In Amenas, confirme le ministre irlandais des Affaires étrangères. Le ministre Eamon Gilmore s'exprime sur CNN après avoir parlé à la famille de Stephen McFaul, 36 ans, originaire d'Ulster, qui a profité de la confusion de l'assaut pour s'échapper. «On m'a dit qu'ils étaient obligés de porter des ceintures explosives», ajoute le ministre.



11h15. CIS Catering rassuré pour ses salariés algériens. «Les 150 collaborateurs algériens de CIS Catering sont tous sains et saufs et ils sont en cours de rapatriement sur Alger et Assi Messaoud» déclare Régis Arnoux, le président de CIS Catering sur BFM TV. «Globalement pour l’entreprise il y a eu du courage, il y a eu de la solidarité mais il y a eu également de la chance», précise le chef d'entreprise français. «Les forces algériennes ont entouré tout le périmètre y compris la zone de l’usine et actuellement ils fouillent maison par maison, local par local, pour vérifier s’il n’y a pas des terroristes encore cachés.» Le président de CIS se dit déterminé «dès l’instant où le calme sera revenu à maintenir notre présence, notre collaboration en Algérie».

11h10. Des islamistes encore dans le complexe.
Un groupe d'assaillants islamistes reste retranché dans le complexe gazier pris d'assaut la veille par les forces spéciales algériennes, selon une source sécuritaire algérienne.

10h50. Un avion pour évacuer les Américains. Un avion de l'armée américaine se pose sur le site d'In Amenas, selon des témoins cités par France Info. L'avion doit permettre l'évacuation des ressortissants américains pris en otages par les islamistes. Les Etats-Unis n'avaient pas été informés par les autorités algériennes de l'opération pour libérer les otages, déclare un responsable à Washington.




10h25. Trente-quatre Philippins évacués vers la Grande-Bretagne. Trente-quatre Philippins travaillant sur le site gazier en Algérie ont réchappé à la prise d'otages et à l'assaut massif mené par l'armée. Ils ont été amenés par avion en Grande-Bretagne, indique Manille. L'un d'eux souffrait de blessure par balle, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Raul Hernandez. Un autre Philippin s'était échappé, avec un Japonais avant l'assaut. Des informations font état de deux morts philippins lors de l'opération mais le porte-parole refuse de confirmer.

9 h 55. «Ca tirait beaucoup par séquences», raconte un Français rescapé
Un ressortissant français, resté caché sous son lit pendant 40 heures et rescapé de la prise d'otages en Algérie, raconte la calvaire des otages pendant l'assaut massif contre le commando islamiste des ravisseurs. «Ca tirait beaucoup par séquences, cela dépendait», témoigne sur Europe 1 Alexandre Berceaux, l'un des Français employés par la société CIS Catering, qui affirme se trouver «sur la base Sonatrach d'In Amenas».
Le témoin précise: «Il y a des terroristes qui sont morts, des expatriés, des locaux», sans pouvoir préciser si l'opération militaire se poursuit. Lors de la prise d'otages mercredi matin, relate-t-il, «j'ai entendu énormément de coups de feu. L'alarme qui nous dit de rester au lieu où nous sommes était en route. Je ne savais pas si c'était un exercice ou si c'était vrai». «Personne ne s'y attendait. Le site était protégé. Il y a des forces militaires sur place». Encore sous le choc, il pense avoir été sauvé par des militaires algériens. «C'étaient des militaires habillés en vert. Ils étaient avec des collègues, c'est comme cela que j'ai reconnu sinon je n'aurais jamais ouvert.»
Alexandre Berceaux conclut : «J'avais l'information qu'il y avait un blessé dans la réserve du restaurant hier matin. On a d'abord trouvé trois Anglais qui étaient cachés dans le faux plafond plus cette personne blessée, partie directement à l'hôpital. Je pense qu'il y a encore des personnes cachées. Là ils sont en train de faire les comptes.»


9h40. Paris s'abstient de critiquer Alger. Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls se refuse à toute critique sur l'opération menée sur le site gazier: «Nous ne savons pas si l'opération est terminée, je reste extrêmement prudent quant à l'analyse qu'il faut faire de cette situation.» Il poursuit: «Quand on est confronté au terrorisme, quand on le combat ensemble, j'invite à la prudence sur les critiques.» Enfin Manuel Valls déclare ne pas avoir d'information sur l'éventuelle présence d'un jihadiste français dans le commando.

9h30. Nouveau conseil de défense à l'Elysée. Un nouveau conseil de défense consacré à la prise d'otages en Algérie et à la situation au Mali regroupe plusieurs membres du gouvernement et hauts responsables à l'Elysée autour de François Hollande. Outre le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, les ministres de la Défense Jean-Yves Le Drian, des Affaires étrangères, Laurent Fabius et de l'Intérieur, Manuel Valls, participent à ce conseil qui se tient presque quotidiennement depuis le déclenchement des opérations militaires françaises au Mali il y a une semaine.

9h15. Les entreprises françaises restent en Algérie.
Les entreprises françaises implantées en Algérie renforcent leur sécurité mais n'envisagent pas de quitter le pays assure la présidente du Medef, Laurence Parisot sur France 2. La présidente du Medef indique qu'il y avait plus de 500 entreprises françaises en Algérie, dont beaucoup dans les secteurs de l'énergie et des mines. Ces sociétés «sont en train, nous le savons depuis 24 heures, de renforcer encore plus toutes leurs procédures pour sécuriser au maximum leur personnel et leur site», explique t-elle.

VIDEO. «Très peu de Français» sur le site gazier, selon Valls




8h50. Pas de bilan précis de l'attaque, selon Valls. Manuel Valls indique ne pas avoir de bilan précis après l'attaque de l'armée algérienne «parce que c'est loin, parce que c'est confus, parce que la base est très étendue (...) parce qu'il y avait des centaines de personnes, d'abord des Algériens et aussi évidemment des salariés occidentaux, dont quelques Français, parce que c'est une opération de l'armée, parce que les terroristes sont extrêmement bien armés, très déterminés, fanatiques». Le ministre de l'Intérieur se refuse à toute critique: «Nous ne savons pas si l'opération est terminée, je reste extrêmement prudent quant à l'analyse qu'il faut faire de cette situation.» Le ministre déclare ne pas avoir d'information sur l'éventuelle présence d'un jihadiste français dans le commando.

8h35. Tokyo convoque l'ambassadeur d'Algérie. L'inquiétude est vive concernant les quatorze Japonais salariés de l'entreprise nippone JGC toujours portés manquants. Dans ce contexte de tensions, Tokyo convoque l'ambassadeur d'Algérie pour obtenir des informations et des explications sur la situation sur le site. A Londres, les autorités déclarent que l'incident terroriste est toujours en cours.

8h15. «Deux Français revenus», selon Valls. Le ministre de l'Intérieur, invité sur RTL, affirme qu'il y avait «très peu de Français» sur le site gazier. «Nous avons des nouvelles de deux d'entre eux qui sont revenus, pour ce qui concerne les deux autres, s'il y en avait deux autres, nous n'avons pas à ce stade plus d'informations, nous espérons en avoir dans la matinée», poursuit Manuel Valls.




7h45. L'usine toujours encerclée après l'assaut. Si l'assaut mené par l'armée nationale populaire a pris fin jeudi soir au niveau de la base de vie où le plus grand nombre d'otages étaient retenus, l'usine de Tiguentourine reste encerclée par les forces spéciales selon l'agence APS. Des otages sont encore retenus au niveau de cette usine de traitement de gaz.




7h25. Quatorze Japonais portés manquants. Quatorze Japonais, salariés de l'entreprise nippone JGC, sont portés manquants et trois sont saufs après l'assaut. Visiblement courroucé par cette opération, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, contacte depuis Bangkok son homologue algérien Abdelmalek Sellal pour demander l'arrêt immédiat de cette action. Shinzo Abe émet «une ferme protestation» contre le déclenchement de intervention.

6h50. Le Premier ministre japonais abrège sa tournée. Le Premier ministre japonais Shinzo Abe décide vendredi d'abréger sa tournée en Asie en raison de la prise d'otages, parmi lesquelles des Japonais, sur un site gazier en Algérie. Selon le ministère des Affaires étrangères, Shinzo Abe sera de retour samedi matin à Tokyo au lieu de samedi soir comme prévu initialement. Le Premier ministre avait quitté Tokyo mercredi pour le Vietnam, la Thailande et l'Indonésie, son premier déplacement à l'étranger depuis son élection.

Le complexe gazier en plein désert du sud-algérien





6h35. Les Occidentaux inquiets. Les capitales occidentales ne cachent pas leur inquiètude sur le sort de leurs ressortissants retenus par les jihadistes liés à Al-Qaïda. «Je pense que nous devons nous préparer à la possibilité de mauvaises nouvelles à venir», a averti le Premier ministre britannique David Cameron, déplorant ne pas avoir été informé à l'avance par Alger. Washington a également regretté que les Etats-Unis n'aient pas été informés des projets des autorités algériennes. Le Japon a émis «une ferme protestation» et demandé à Alger de «cesser immédiatement» son opération.

VIDEO. Les Etats-Unis veulent des «éclaircissements»



4h20. Une vingtaine de Phillipins retenus sur le site. Une vingtaine de Philippins se trouvent parmi les otages du commando islamiste sur le site gazier, selon les informations dont dispose le ministère des Affaires étrangères à Manille. Un otage philippin est parvenu à s'échapper, avec un Japonais, avant l'assaut massif donné jeudi par les forces algériennes. «Il est en route vers Alger pour être soigné», ajoute le porte-parole, précisant que l'homme s'était blessé légèrement lors de son échappée. Manille tente de savoir si des Philippins se trouvent parmi les tués ou les blessés, après l'assaut.

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