lundi 7 janvier 2013

Nonagénaire expulsée : la ministre Michèle Delaunay accuse la maison de retraite

Nonagénaire expulsée : la ministre Michèle Delaunay accuse la maison de retraite

Publié le 07.01.2013, 13h44 | Mise à jour : 14h57
La ministre chargée des Personnes âgées, Michèle Delaunay, a estimé lundi que la maison de retraite qui a expulsé une nonagénaire pour défaut de paiement avait agi «en violation du droit et de la dignité humaine».

La ministre chargée des Personnes âgées, Michèle Delaunay, a estimé lundi que la maison de retraite qui a expulsé une nonagénaire pour défaut de paiement avait agi «en violation du droit et de la dignité humaine». | LP/OLIVIER CORSAN

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La ministre chargée des Personnes âgées, Michèle Delaunay, a estimé lundi que la maison de retraite de Chaville (Hauts-de-Seine), qui a expulsé une nonagénaire pour défaut de paiement, avait agi «en violation du droit et de la dignité humaine».
Selon elle, «tous les feux sont au rouge». «Une personne vulnérable a été expulsée sur décision du directeur à la veille d'un week-end, en période hivernale», a-t-elle souligné, rappelant que la chambre d'un résident «est son domicile, sur le plan légal».

La préfecture des Hauts-de-Seine a saisi lundi matin l'Agence régionale de (ARS) pour enquêter sur l'expulsion de cette dame de 94 ans de sa maison de retraite. «L'ARS se rend sur place en tout début d'après-midi et doit me rendre compte de la situation précise, même si les données sont déjà très étayées», a précisé Michèle Delaunay.

La direction nie toute volonté «d'expulsion»

«Il ne s'agit pas d'une expulsion. Nous avons raccompagné la vieille dame chez l'un de ses fils (qui s'occupe administrativement de son dossier, ndlr) pour qu'il réagisse. Trouvant porte close, nous avons été pris de court», a expliqué Richard Claverie, coprésident des maisons de retraite Villa Bonsoleil, assurant que la famille était au courant. «Trouvant porte close, on aurait dû la ramener chez nous et ne pas la laisser dans un hôpital. C'est une décision maladroite que je regrette», a-t-il ajouté.

Car selon le coprésident, une ambulance a été envoyée à l'hôpital de Châteaudun, où la vieille dame est prise en charge, afin de la ramener à Chaville. Mais l'un de ses fils s'oppose à son retour à la maison de retraite, souligne Richard Claverie. «Notre ambulancier a la consigne d'attendre mais de ne rien faire», a-t-il précisé.

40 000 euros de loyers impayés


Cette dame de 94 ans a été mise à la porte de l'établissement vendredi pour 40.000 euros de loyers impayés. Un premier préavis avait été envoyé en recommandé à l'un de ses fils fin novembre 2012, suivi d'un second courrier début janvier expliquant qu'il devait réagir avant le 6 janvier, selon la direction. Ces deux courriers sont restés sans réponse d'après la direction qui assure avoir tenté de contacter l'homme par téléphone sans succès.

Finalement, la maison de retraite a donc décidé d'emmener la nonagénaire au domicile de son fils, à Brou (Eure-et-Loir). Ce-dernier n'étant pas là, la vieille dame a été recueillie au service des urgences de l'hôpital de Châteaudun.

La direction de l'établissement a également engagé une action devant le juge des référés de Nanterre qui a ordonné le paiement des arriérés. Le tarif de base dans cette structure s'élève à 124 euros par jour, selon la direction.

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