Guide de réflexion
sur les stratégies d’apprentissage à l’université
Actualiser mon potentiel
intellectuel pour des études
de qualité
Guide de réflexion
sur les stratégies d’apprentissage à l’université
Actualiser mon potentiel
intellectuel pour des études
de qualité
François Ruph
Services aux étudiants et aux diplômés
Design et infographie : Simard Communication Marketing inc.
Production : Services aux étudiants et aux diplômés
Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT)
Distribution : COOP le Signet
Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT)
445, boulevard de l'Université
Rouyn-Noranda (Québec) J9X 5E4
Téléphone : 819-762-0971 poste 2702
Courriel : coopdir@uqat.ca
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e impression : décembre 2007
©
2003 Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT)
ISBN : 2-923064-02-X
Tous droits réservés
La forme masculine utilisée dans ce document désigne, lorsqu’il y a lieu, aussi bien les
femmes que les hommes
A
Avanvt-paropnos t-propos
C’est avec plaisir que je vous présente « Le guide de réflexion sur
les stratégies d’apprentissage à l’université ». Pratique et efficace, il
vous permet de diagnostiquer vos difficultés et de vous référer
directement au chapitre qui vous concerne. Nous espérons qu’il
saura vous aider tout au long de vos études universitaires. De plus,
si vous désirez approfondir vos connaissances dans le domaine de
l’efficience cognitive, vous pouvez suivre un cours d’enrichissement
crédité, ouvert sans restriction à tous les étudiants de l’université.
Quelques mots sur l’auteur :
Monsieur François Ruph est professeur
au département des sciences de l’éducation et directeur de l’Unité
de recherche en éducation cognitive. Récipiendaire du Prix 2000
de l’Association pour l’éducation permanente dans les universités
du Canada (AEPUC) pour sa thèse de doctorat, monsieur Ruph s’intéresse
depuis de nombreuses années à l’efficience. Il est d’ailleurs
le concepteur de
« l’Atelier d’efficience cognitive » et sa thèse de doctorat
portait sur le sujet.
Si vous avez des questions, des commentaires ou tout simplement
besoin d’aide durant votre séjour à l’Université du Québec en
Abitibi-Témiscamingue, les Services aux étudiants et aux diplômés sont
là pour vous! N’hésitez pas à nous contacter ou à venir nous voir.
Services aux étudiants et aux diplômés
Local C-129 (Rouyn-Noranda)
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Sans frais : 1 877 870-8728 poste 2671
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www.uqat.ca
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Actualiser mon potentiel intellectuel
Identifier mon potentiel à actualiser
Chapitre 1
Comment développer un fort sentiment de compétence
Chapitre 2
Comment me motiver pour étudier avec plaisir
Chapitre 3
Comment mieux gérer mon stress
Chapitre 4
Comment mieux contrôler mon impulsivité
Chapitre 5
Comment mieux gérer mon attention et ma concentration
Chapitre 6
Comment mieux mémoriser
Chapitre 7
Comment mieux organiser, planifier et gérer mes ressources
Chapitre 8
Comment mieux exploiter l’information
Chapitre 9
Comment mieux communiquer mes idées
Chapitre 10
Comment mieux résoudre mes problèmes
Annexes
1. Exemple d’échéancier synoptique
2. Exemple de planification d’une tâche : l’essai comme travail de session
3. Exemple d’organisation pour le matériel d’un cours
4. Exemple d’organisation de la prise de notes de cours
5. Exemple d’aide-mémoire sur le contrôle du langage interne
applicable à la gestion du stress
6. Exemple de schéma arborescent des connaissances sur la mémoire
7. Les travaux écrits : aide-mémoire méthodologique
Bibliographie
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A
Actucalisteru moan polteinstiele intrelle ctuel
Une tête bien faite vaut mieux qu'une tête bien pleine.
(Montaigne, Essais [1580])
Le meilleur charpentier est celui qui fait le moins de copeaux.
(Proverbe allemand)
Pourquoi apprendre à mieux apprendre?
Les étudiants qui réussissent bien ont généralement les qualités suivantes :
1. Ils connaissent un grand nombre de stratégies d’étude et d’apprentissage.
2. Ils savent pourquoi ces stratégies sont importantes et quand les appliquer.
3. Ils sélectionnent et gèrent habilement ces stratégies, sont très réfléchis et planifient leurs activités.
4. Ils voient l’intelligence comme une capacité qu’on peut développer.
5. Ils croient à l’importance d’un effort déployé avec soin.
6. Ils sont motivés intrinsèquement, sont orientés vers la tâche et visent à la maîtriser.
7. Ils ne craignent pas les échecs - en fait, ils réalisent que les échecs sont essentiels au succès; par conséquent,
ils ne sont pas anxieux à propos des tests mais les voient plutôt comme une opportunité d’apprentissage.
8. Ils ont des images concrètes et multiples de leur devenir possible dans un futur proche et lointain, autant ceux
qui sont craints que ceux qui sont souhaités.
9. Ils connaissent beaucoup de choses sur beaucoup de sujets et ont un accès rapide à ces connaissances.
10. Ils ont été soutenus dans le développement de ces qualités par leurs parents, l’école et la société en général.
Les étudiants qui ont appris à se réguler eux-mêmes utilisent plus de stratégies avec plus de souplesse,
trouvent plus facilement des ressources dans leur environnement, et sont plus conscients de leur fonctionnement
personnel en situation d’apprentissage. A contrario, les étudiants qui se régulent peu
croient plus volontiers que la régulation de leur apprentissage est l’affaire du professeur et s’appuient
sur l’autopunition pour se forcer à surpasser ce qu’ils considèrent comme un environnement d’études
coercitif et limitatif
1.
Mon succès aux études implique plus qu’une aptitude naturelle et de bons enseignants, mais aussi
l’initiative, la persévérance et l’autogestion de ma part. L’acquisition de cette compétence à réguler
mon apprentissage par moi-même est important en soi si je crois que le but ultime de mes études est
de me préparer à apprendre par moi-même tout au long de ma vie et de ma carrière professionnelle.
Mais, comme tout le monde, j’ai des richesses qui dorment et des défauts que j’ignore ignorer : c’est
cette part de mon potentiel intellectuel dont je n’ai pas encore conscience, que j’ai tout intérêt à
découvrir et à actualiser.
Pour actualiser mon potentiel intellectuel, je dois viser trois objectifs :
1. Enrichir mes connaissances sur l’apprentissage des humains en général et sur moi-même comme apprenant;
enrichir mes connaissances sur les exigences particulières des tâches d’études de niveau universitaire; enrichir
mes connaissances sur les stratégies requises pour les réussir.
2. Apprendre à mieux gérer ma motivation pour les études en général et pour chaque travail en particulier, en
développant mes habiletés à me fixer des buts précis et réalistes, à gérer mes attentes, mes attitudes, mon
stress et mon impulsivité.
3. Développer mes habiletés à gérer mon fonctionnement intellectuel dans l’action (attention, concentration, compréhension,
mémorisation, communication, résolution de problème) et à adapter mes stratégies d’apprentissage
en fonction de la tâche, du contexte d’enseignement et des circonstances (temps disponible, préoccupations
personnelles, niveau de difficulté de la matière, type d’enseignement, méthode d’évaluation, importance
du travail, etc.).
1
Zimmermann, B.J. (2000). Self-regulatory
cycles of learning.
In G.A. Straka (dir.),
Conceptions of self-directed learning.
Theoretical and conceptional considerations.
Münster : Waxmann.
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Le plan du guide
Vous trouverez en premier lieu une liste de symptômes des problèmes
d’apprentissage typiques des études supérieures. Cette
liste vous permettra de vous diriger d’emblée vers les sections du
guide les plus pertinentes à votre cas personnel.
La suite du guide est organisée selon les principales catégories de
stratégies d’apprentissage fondamentales : les stratégies dites
affectives (sentiment de compétence, automotivation, gestion du
stress et contrôle de l’impulsivité); les stratégies dites de gestion de
ses ressources (gestion de l’attention et de la concentration,
mémorisation, planification et gestion du temps, organisation de
son environnement d’études); les stratégies de traitement de l’information
(exploitation de l’information, communication, résolution
de problème).
Chaque partie comporte une
introduction sommaire au groupe
de stratégies concerné (pour savoir de quoi je parle et me donner
plus le goût de fouiller le sujet); un
guide de réflexion composé
d’énoncés sur des connaissances, des attitudes et des stratégies
d’apprentissage associées à la réussite universitaire (pour m’aider
à m’évaluer et à me prescrire des changements de comportement);
des
explications plus détaillées, des conseils et des modèles
(pour m’aider à mieux comprendre les principes sous-jacents et à
les mettre en pratique).
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I
Idedntifeier nmont piotfenitieel àr ac tualiser
Voici une liste de symptômes typiques des problèmes d’ordre affectif et cognitif qu’un étudiant
est susceptible de vivre au cours de ses études. Si vous vous reconnaissez dans l’un ou l’autre de
ces énoncés, allez voir au chapitre du guide correspondant s’il n’y a pas quelques conseils dont
vous pourriez tirer avantage.
Les problèmes de confiance en soi
Je manque de confiance en moi – je doute de la réussite de mes études – j’ai des pensées défaitistes
– je me culpabilise pour mes difficultés et mes échecs – je m’autocritique de façon très négative – j’ai
le sentiment d’être moins bon que les autres étudiants – etc.
Voir chapitre 1 : Comment développer un fort sentiment de compétence.
Les problèmes de motivation
J’ai le sentiment d’être mal orienté – je n’ai pas vraiment de vocation – mes buts sont vagues – j’ai
le sentiment de perdre mon temps – j’ai tendance à négliger mes études – je n’accorde pas la priorité
à mes études - je me laisse aller – j’éprouve de la difficulté à me mettre au travail – je manque de
persévérance - je remets systématiquement le travail scolaire au lendemain – etc.
Voir chapitre 2 : Comment me motiver pour étudier avec plaisir.
Les problèmes de stress
Je vis beaucoup d’anxiété face aux examens – j’ai tendance à paniquer lors des tests – je reste bloqué
devant les difficultés – les travaux me stressent – je suis gêné de parler devant la classe – j’ai peur
d’avoir à faire des exposés – j’ai le sentiment d’être débordé - etc.
Voir chapitre 3 : Comment mieux gérer mon stress.
Les problèmes d’impulsivité
Je ne prends pas toujours le temps de réfléchir – je me précipite - je réponds trop vite aux questions
– j’agis d’instinct mais je le regrette souvent – je fais des erreurs stupides – j’agis vite sans penser aux
conséquences – je dois souvent recommencer mon travail - etc.
Voir chapitre 4 : Comment mieux contrôler mon impulsivité.
Les problèmes d’attention et de concentration
Ça me prend du temps avant de me plonger dans une tâche et d’être efficace – j’ai de la peine à rester
longtemps concentré - j’ai de la difficulté à résister aux distractions comme des bruits, du mouvement,
des bavardages – je suis souvent dérangé par des pensées parasites - mes préoccupations personnelles
m’empêchent de me concentrer – je « tombe dans la lune » quand je lis – j’ai tendance à
m’endormir pendant les cours – je m’emballe facilement, j’ai trop d’idées qui se bousculent et ça me
fait décrocher – le travail intellectuel me fatigue vite - etc.
Voir chapitre 5 : Comment mieux gérer mon attention et ma concentration.
Les problèmes de mémoire
J’ai souvent des trous de mémoire – j’ai de la difficulté à retenir ce que j’étudie - mes connaissances
s’évaporent après les examens – j’ai souvent l’impression de réapprendre des choses que je croyais
acquises – j’oublie rapidement ce que je viens de lire – j’apprends par coeur, sinon je ne retiens rien
– je confonds tout surtout lors des examens – avant un examen, j’ai l’impression de ne plus rien savoir
- etc.
Voir chapitre 6 : Comment mieux mémoriser.
Suite au verso.
Les problèmes de temps et d’organisation
J'ai tendance à remettre au lendemain – j’étudie toujours à la dernière minute – j’ai de la difficulté à
respecter mes propres horaires – j’ai toujours le sentiment de manquer de temps – je suis fréquemment
en retard pour la remise de mes travaux – je bâcle souvent mon travail faute de temps – j’arrive
régulièrement en retard en classe – je suis toujours débordé de travail en fin de session – je suis
souvent mêlé dans mes papiers – ça me prend du temps pour retrouver un document précis – j’oublie
fréquemment les dates de remise des travaux – je réalise souvent trop tard pour bien me préparer
que j’ai un examen - etc.
Voir chapitre 7 : Comment mieux organiser, planifier et gérer mes ressources.
Les problèmes de compréhension
Je lis mais souvent je ne comprends pas – il m’arrive régulièrement de sauter une information importante
– je comprends fréquemment les consignes de travers – j’ai de la difficulté à sélectionner ce qui
est important dans un texte – je ne sais pas trop quelle sorte de notes prendre dans mes cours –
j’éprouve de la difficulté à produire un résumé – j’ai de la difficulté à faire des synthèses – j’ai de la
difficulté à classer mes informations – je confonds souvent des notions - j’ai le sentiment d’être noyé
dans trop de matière – je ne vois pas de liens entre la matière et mes projets personnels - etc.
Voir chapitre 8 : Comment mieux exploiter l’information.
Les problèmes de communication
J’ai des difficultés à me faire comprendre – je ne sais pas comment choisir ce qu’il faut dire et ne pas
dire – j’en dis souvent trop – je n’en dis jamais assez – mes textes manquent de structure – je me
répète souvent – j’omets souvent des informations essentielles – je n’emploie pas les bons mots – j’ai
tendance à
« dériver » vers d’autres sujets – j’oublie souvent une partie des consignes - je fets de nonbreuses
fote d’ortografe, de grandmère, de seintaxe, de ponctuasion - etc.
Voir chapitre 9 : Comment mieux communiquer mes idées.
Les problèmes de résolution de problème
Je ne sais pas comment aborder le problème – je ne tiens pas toujours compte de toutes les données
du problème posé – je réponds souvent à côté - je fais des erreurs stupides - je me perds, je n’avance
pas, je tourne en rond – je saute sur la première solution qui me vient en tête – etc.
Voir chapitre 10 : Comment mieux résoudre mes problèmes.
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Comment développer un fort sentiment
de compétence
Le sentiment de compétence pour les études supérieures
Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas,
c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles.
(Latin. Sénèque, Lettres à Lucilius [env. 64])
Le lendemain s'instruit aux leçons de la veille.
(Latin. Publilius Syrus, Sentences, 1
er siècle av. J.-C.)
Les avantages de développer un fort
sentiment de compétence
• Accroître ma confiance en moi
• Diminuer mon stress face aux études et aux examens
• Développer mes ambitions et mon goût pour les défis
• Développer une forte motivation pour mes études
• Augmenter mon niveau de persévérance face aux difficultés
Le sentiment de ma compétence à affronter une situation avec succès joue un rôle fondamental dans mes réactions
affectives, ma motivation, mon engagement et ma persévérance face aux difficultés. Il influence les buts
que je me fixe, la valeur que j’accorde à l’atteinte de ces buts et mes expectatives de réussite. Il influence, par
exemple, mon orientation vers un domaine d’études, le choix de mes cours, mes expectatives quant aux résultats,
mon anticipation des difficultés, mon niveau d’anxiété face à un échec éventuel. Il influence ma motivation
initiale, l’effort intellectuel et les stratégies que je déploie pour atteindre les résultats souhaités.
Mon sentiment de compétence est cependant affecté par des facteurs circonstanciels et variables comme mon
état de santé et ma disponibilité psychologique, et des facteurs constitutifs de ma personnalité profonde plus stables
comme la somme de mes expériences antérieures relatives à ce genre de situation, les causes auxquelles
j’attribue mes échecs et mes réussites, ainsi que mes conceptions de l’apprentissage universitaire et mes croyances
dans le domaine de connaissances en jeu.
Or, une bonne part des facteurs déterminant ma perception des situations et mon sentiment de compétence
échappent généralement à mon attention et à mon contrôle conscient. Mes réactions émotives sont contrôlées
par des souvenirs et des représentations profondément enfouis dans ma mémoire et plus ou moins accessibles
à l’introspection. Ma peur induit des pensées négatives et défaitistes, des images et des scénarios pessimistes ou
catastrophiques, un langage interne dépréciateur et culpabilisant qui viennent miner ma confiance en moi et
empirer mon sentiment de vulnérabilité. Inutile de préciser que la part d’attention que j’accorde au contrôle de
ces pensées se fait au détriment du traitement des données de la situation elle-même en mobilisant une bonne
part des capacités de ma mémoire de travail.
Heureusement, je peux toujours développer mes compétences à apprendre, et du même coup le sentiment de
ma compétence à affronter avec succès les défis et les exigences des programmes universitaires. Il est donc de
mon intérêt de faire une estimation aussi précise que possible des compétences requises et visées par le programme
que j’ai choisi. Je dois considérer le développement de ces compétences comme un des buts de mon
apprentissage, parallèlement à l’acquisition des connaissances spécifiques au domaine. Surtout lors de la première
session, il est important que je m’accorde du temps pour m’adapter aux études universitaires et développer
mes compétences à apprendre.
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1
Guide de réflexion sur mon sentiment de compétence aux études
Utilisez les énoncés suivants pour évaluer votre sentiment de compétence aux études supérieures. Toute
évaluation faible indique une attitude, une habileté ou une habitude qu'il me serait peut-être bénéfique de
développer.
• J’aime avoir une grande marge de manoeuvre pour ce qui est de ma façon d’apprendre et de démontrer
mes compétences.
• J’ai une entière confiance dans ma capacité à atteindre les résultats que je me suis fixés.
• J’ai fait une estimation aussi précise que possible des compétences requises pour réussir : connaissances
préalables, habiletés d’étude (prise de notes, lecture, écriture, langue seconde), compétences
méthodologiques (résolution de problème, gestion de projet, recherche documentaire, traitement
informatique), compétences relationnelles (savoir communiquer, savoir travailler en équipe), etc.
• Je conçois l’acquisition de ces compétences comme un des buts de mon apprentissage, même s’il
n’est pas mentionné explicitement dans le programme d’études.
• Au début de mes études, j’accorde un temps significatif à mon adaptation et au développement de
mes compétences à apprendre.
• Les évaluations de cours ne m’inquiètent pas, quelles qu’en soient les modalités.
• Je considère l’évaluation de mes connaissances et de mes compétences comme nécessaire à ma
progression.
• Je suis fier d’exposer devant la classe ce que j’ai découvert ou réalisé.
• J’aime les défis personnels et j’ai des attentes élevées à mon égard, mais réalistes (pas de pensées
magiques).
• Je me donne comme défi de faire mieux que la fois précédente, d'obtenir un meilleur résultat.
Développer mes compétences pour les études
Il n’y a pas de limite à ma capacité de progresser dans ma manière
d’apprendre. Je peux toujours augmenter
mon efficience cognitive
:
apprendre mieux, plus vite, plus efficacement, avec moins
d’efforts et plus de plaisir.
Je peux toujours accroître la qualité de mes apprentissages, bien
au-delà de mes examens, et me constituer une solide base de connaissances
et de compétences dans la discipline que j’ai choisie,
base sur laquelle je pourrai m’appuyer pour mon développement
professionnel ultérieur.
Et surtout, je peux améliorer ma capacité à réfléchir et à résoudre,
seul et en équipe, de façon originale et créative, les problèmes
inhérents à mon domaine, et apporter ainsi ma contribution au
développement collectif.
Comment développer mes compétences aux études?
En utilisant ce guide en fonction de mes besoins, mes forces et
mes faiblesses.
Rarement
Fréquemment
En prenant le temps d’
observer mes attitudes et ma façon d’étudier.
En
évaluant leur efficience en termes de plaisir, de temps, d’efforts,
de stress, de résultats, de qualité d’apprentissage, de compréhension,
de rétention, de développement de ma compétence
professionnelle.
En
comparant mes stratégies, mes méthodes, mes trucs avec
celles des autres étudiants, particulièrement ceux qui réussissent
bien.
En
cherchant des conseils auprès des professeurs, des tuteurs,
des services offerts par l’université (bibliothèque, services linguistique,
informatique, aide à l’apprentissage, modules, etc.)
En
consultant des livres spécialisés sur l’apprentissage à l’université,
sur le fonctionnement du cerveau, sur la résolution de problèmes,
sur la créativité.
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Comment me motiver pour étudier
avec plaisir
La motivation
Ce qui vaut la peine d'être fait vaut la peine d'être bien fait.
(Devise du peintre Nicolas Poussin [1594-1665])
L'arbre devient solide sous le vent.
(Latin. Sénèque, De Providentia [env. 54].)
Les avantages de bien gérer ma
motivation
• Donner un sens personnel à mes études
• Éprouver de l'intérêt et du plaisir à étudier
• Améliorer la qualité de mes apprentissages
• Persévérer face aux difficultés
La motivation, c’est cette force interne qui me pousse à agir et m’entraîne dans la vie sans pour autant que les
raisons en soient toujours claires à mes yeux. La motivation oriente mon attention vers des personnes, des situations
ou des tâches particulières. La motivation est la source d’énergie qui me permet de mener une tâche à bien.
Elle est étroitement associée à ma personnalité et à mon histoire propre.
En ce qui concerne les études universitaires, la motivation est associée à mon orientation vers un domaine d’études
précis, à un projet conscient et volontaire, à mon engagement dans l’effort d’apprendre, à la discipline que
je m’impose pour atteindre mes buts, à la persévérance face aux difficultés et aux échecs que je rencontre.
La motivation est un facteur crucial de la réussite à l’université. La motivation soutenue pour des études
supérieures dépend de plusieurs facteurs. Certains sont personnels, comme les buts que je me suis fixés, la valeur
que ces études ont à mes yeux, mes expectatives quant à la réussite, ma volonté, ma discipline, ma persévérance.
D’autres sont liés à l’environnement d’études, comme la qualité de l’enseignement, les exigences du programme,
les perceptions et les attentes des professeurs, les relations entre pairs, les ressources disponibles, les politiques
d’accueil, d’encadrement et de soutien aux étudiants. Alors que je n’ai pas le contrôle de cette seconde catégorie
de facteurs, je peux toujours agir sur les premiers.
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2
Guide de réflexion sur mes stratégies de motivation
Utilisez les énoncés suivants pour évaluer vos stratégies de motivation. Toute évaluation faible indique une
attitude, une habileté ou une habitude qu'il me serait peut-être bénéfique de développer.
Mes buts personnels à long terme sont clairs et précis
• Je choisis un champ d’études et mon futur domaine d’activité professionnelle en fonction de mes
affinités profondes et de mes compétences.
• Je suis à l’écoute de mes désirs profonds : images mentales, réactions physiques, rêves personnels.
• J’ai une vision claire de ce que j’attends de mes études, pour mon développement personnel et professionnel.
• J’explore toute l’information disponible sur les carrières offertes dans le domaine que j’ai choisi.
• J’ai un maximum d’informations sur les compétences requises, autant explicites (savoir-faire) qu’implicites
(personnalité, savoir-être) de la profession envisagée.
• Je rencontre des gens de la profession, je connais leur travail.
• Je confronte les contraintes inhérentes à la profession avec mes préférences, désirs et goûts.
• J’ai fait ou fait faire un bilan de mes compétences actuelles afin de mesurer le chemin à parcourir.
• Je n’hésite pas à consulter les services d’orientation.
• J’ai un maximum d’informations sur les buts, objectifs et exigences du programme choisi.
• J’aime étudier dans le champ disciplinaire que j’ai choisi.
• J’ai des attentes élevées concernant mes résultats.
• Je suis prêt à consentir des efforts substantiels pour atteindre ces résultats.
• Mes études sont une priorité dans ma vie personnelle.
Je me fixe des buts personnels pour chacun des cours
• J’aborde chaque cours avec une attitude positive et déterminée à en obtenir le maximum.
• Je suis proactif : j’ai déjà fait un survol des objectifs et des contenus avant même le début du cours,
et je me suis fixé des buts personnels.
• Quand c’est possible, je préfère déterminer moi-même mes buts d’apprentissage et les moyens de
les atteindre.
• Je me fixe des buts personnels bien au-delà des exigences du professeur.
• Je négocie au besoin mon autonomie en visant des buts qui dépassent les exigences du cours.
• Je me fixe des buts d’apprentissage précis pour chaque cours, en fonction de mes buts personnels à
long terme, en fonction de mes acquis antérieurs, et en tenant compte des exigences du programme
d’études, du cours et du professeur.
• Je rédige par écrit mes intentions et ma liste personnelle des objectifs d’apprentissage prioritaires.
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• Je planifie les activités d’études qui me permettront d’atteindre ces objectifs.
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• J'ai mon propre système d’évaluation indépendant qui me permet de jauger l’efficacité de ces activités.
• Je me fixe un seuil minimum de résultats, qui tienne compte de mes compétences actuelles.
• J’ai un projet personnel précis qui me tient à coeur et auquel je peux rattacher les travaux exigés dans
chaque cours.
• Au-delà de l’évaluation, je vise une compréhension en profondeur de chaque matière et de sa place
dans le développement de mes compétences.
• Je vise cependant la note maximale.
J’ai une attitude positive face aux défis, aux problèmes et aux difficultés
• Je cherche toujours à allier amour de la matière, plaisir d’apprendre et sens profond, avec le désir
d’exceller.
• Je trouve toujours une façon positive d’aborder chaque matière, et d’y trouver du plaisir à apprendre,
quelle que soit la méthode et la qualité de l’enseignement.
• Je persévère face aux difficultés et je ne me décourage pas.
• Quand mes résultats dans un cours ne sont pas à la hauteur de mes attentes, je remets en cause mes
stratégies d’apprentissage plutôt que la matière, le professeur ou mon intelligence.
• Je prends un échec comme une source de réflexion sur ma façon de mener mes études.
• Je me fais un point d'honneur de ne pas lâcher avant d'avoir fourni le maximum.
• J’ai toujours à coeur de produire un travail impeccable, quel que soit l'intérêt personnel que j'ai pour
celui-ci.
• Je fais preuve d'une grande autodiscipline. Il n'est pas nécessaire de me pousser dans le dos pour
me mettre au travail.
• Je connais et j’utilise sans fausse honte tous les services d’aide à l’apprentissage qui me sont offerts
par l’université (aide à la rédaction et à la correction des travaux écrits, initiation et aide informatique,
initiation et aide à la recherche en bibliothèque et sur Internet, atelier d’efficience cognitive, tutorat,
etc.).
J’ai de bonnes stratégies pour me motiver face aux tâches rebutantes
• Je cherche des façons positives de me représenter les tâches routinières ou rebutantes.
• Je me centre sur les bénéfices indirects des tâches que je n’aime pas : en être débarrassé, cultiver
ma patience, renforcer ma capacité d’autodiscipline.
• Je donne une tournure humoristique à la situation plutôt que de me plaindre.
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• Je cherche un sens personnel à la tâche : développement professionnel, application pratique à une
problématique qui me concerne personnellement.
• Je soutiens mon moral en pensant au but lointain que je veux atteindre.
• Je travaille dans un lieu confortable et une ambiance agréable.
• Je transforme les tâches rebutantes en jeu ou en concours.
• J’exécute ces tâches avec des amis autour d'une bonne table.
• Je me récompense toujours quand j’ai fourni un effort valable, quel qu’en soit le résultat.
• Je me félicite quand j’ai atteint le résultat visé.
• Je me fais une liste des corvées et je les barre au fur et à mesure (bon débarras).
• Je commence mon travail par ce qui me tente le moins pour finir avec ce qui me motive le plus.
• Je me planifie une journée pour régler les tâches peu motivantes, je l’inscris dans mon agenda et je
n’y pense plus le reste du temps.
• Je fais les tâches qui me plaisent au moment où ça me tente le plus, plutôt que selon un horaire
rigide.
• Mais je prévois une échéance limite pour celles qui ne me plaisent pas.
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Apprendre à contrôler ma motivation
MOTIVATION INTRINSÈQUE, EXTRINSÈQUE,
D’ACCOMPLISSEMENT
La recherche sur ce qui motive les étudiants distingue trois grands
types de motivation :
1) Ma motivation est dite
intrinsèque quand c’est dans l’exécution
de la tâche elle-même que je trouve plaisir et satisfaction.
Apprendre quelque chose par la lecture, dans un cours, par imitation,
par essai-erreur, peut être un plaisir en soi. C’est le type
de motivation le plus favorable à la mémorisation de connaissances,
à la curiosité, à la recherche et à la créativité. Il est associé
en général à un apprentissage réel, durable, orienté vers le
sens et la compréhension en profondeur.
2) Ma motivation est dite
extrinsèque quand c’est le désir
d’obtenir une récompense sans rapport avec la tâche, ou la
peur d’une conséquence fâcheuse, qui est ma principale source
d’énergie. Faire plaisir à mes parents, avoir un bon « job », faire
carrière dans une profession qui paie bien, obtenir du prestige
et des honneurs, ou au contraire avoir peur de décevoir,
d’échouer, de rester un quidam, sont des motivations externes
à l’activité d’apprentissage proprement dite. Ce type de motivation
est peu favorable à un apprentissage de qualité. Il est
associé en général à un mode d’apprentissage superficiel,
volatil, orienté exclusivement vers le passage des examens et
l’obtention du diplôme. La motivation par la crainte est à l’origine
également d’une bonne dose de stress.
3) Ma motivation est dite
d’accomplissement quand mon désir
principal est de démontrer ma valeur personnelle dans la
maîtrise d’une matière spécifique. Obtenir des résultats élevés,
exceller dans mon domaine, être reconnu par mes pairs, ça
aide au maintien de ma discipline personnelle et ça soutient
mon effort et ma persévérance. C’est un type de motivation qui
me pousse à obtenir des résultats supérieurs tout en favorisant
un apprentissage de qualité. Je tire mon plaisir de la satisfaction
anticipée d’atteindre mes buts, mais attention à la perversion
de l’effort pour l’effort.
15
MOTIVATION ET BUTS PERSONNELS
2
J’apprends plus facilement quand j’aime ce que j’apprends et comment
je l’apprends. Mes chances de réussir sont maximales quand
je sais avec précision ce que je veux, où, quand, comment et
pourquoi, que le but de mes études a du sens, que la vision de mon
avenir est claire, que j’ai fait un choix de carrière qui convient à
mes intérêts et à mes aptitudes, que ces études sont ma priorité
dans ma vie actuelle et que je crois fermement que je vais réussir.
Comme le plaisir et la passion sont de meilleurs guides que l’argent
et la célébrité, j’ai tout intérêt à écouter mes désirs profonds,
mes rêves personnels, mes ambitions.
Mais je dois faire preuve de clarté et de réalisme dans le choix de
mon but final, comme acquérir une connaissance précise des carrières
offertes par le domaine, et m’imaginer dans l’exercice de la
profession choisie. Explorer l’information disponible et obtenir le
maximum de données sur les exigences en terme de compétences
explicites et implicites de la profession envisagée. Lire sur la profession,
rencontrer des gens du métier, ne pas idéaliser. Confronter
les contraintes inhérentes à la profession avec mes préférences,
mes désirs et mes goûts. Faire le bilan de mes compétences
actuelles et de celles que je devrai développer. Consulter les services
d’orientation (ils ont des informations et des tests de compétences).
Même chose pour les buts intermédiaires, comme viser des résultats
réalistes mais ambitieux pour chaque cours et choisir un
cheminement dans le programme compatible avec mes autres
occupations, comme la famille et l’emploi. Concevoir mon apprentissage
de façon proactive, ne pas attendre ni dépendre des professeurs
pour planifier mes activités d’études. Rédiger mes intentions
et établir la liste personnelle de mes objectifs d’apprentissage
prioritaires, tout en tenant compte des exigences du programme
d’études. Penser à un système autonome et personnel de vérification
de mes connaissances, pour juger de mon efficacité. Allier
motivation intrinsèque (plaisir, sens, passion, amour) et accomplissement
(recherche de l’excellence). Réduire les motivations
extrinsèques, particulièrement celles qui ont une incidence négative
sur ma santé, comme la cigarette, le café, l’alcool.
MOTIVATION ET ATTITUDES FACE AUX DIFFICULTÉS
Je n'ai pas toujours le pouvoir d’accommoder la réalité à mes
voeux. Mais je peux toujours changer ma façon de la percevoir et
d’y réagir. De façon bien naturelle, j’ai tendance à fuir les tâches
déplaisantes et les situations problématiques. Je peux les ignorer
jusqu’à ce qu’elles me sautent dans la face, je peux les fixer avec
des solutions à rabais qui ne règlent rien et ne font qu’aggraver le
problème, je peux en reporter la résolution de jour en jour et vivre
avec un nuage noir dans la tête, je peux me plaindre et me faire
plaindre. Ou je peux les confronter d’emblée en les considérant
comme une occasion de développement personnel.
Il y a toujours une façon positive et optimiste de considérer la situation.
Un cours ennuyeux : je lis au lieu d’écouter. Un travail de
session exigeant : je cherche un sujet qui va m’intéresser au plus
haut point. Un échec : je l’analyse pour en identifier la cause et
changer ma stratégie d’études. Trop de travail : je réfléchis à mes
priorités. Sentiment d’être isolé : je me rallie à un projet d’équipe.
Un exposé à faire qui m’intimide : je me concentre sur la clarté du
message…
Et surtout, gare aux pensées défaitistes, à l’autocritique, à la culpabilisation.
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3
C
Chaphitrea 3 pitre 3
Comment mieux gérer mon stress
Le stress et les études universitaires
On ne cueille pas de roses sans être piqué par les épines.
(Sanskrit. Pilpay, Apologues, Les 2 voyageurs, 3e siècle av. J.C.)
Le courage croit en osant et la peur en hésitant.
(Latin. Publilius Syrus, Sentences, 1er siècle av. J.C.)
Les avantages de bien gérer mon stress
• Avoir une plus grande maîtrise de mes émotions
• Conserver l'usage de mes facultés intellectuelles en toutes
circonstances
• Renforcer mon aptitude à confronter les défis
• Développer la confiance en moi
Apprendre à l'université, c’est exigeant. Certaines matières sont difficiles; les fins de session sont souvent très
chargées; certains professeurs sont très exigeants; d’autres sont difficiles à suivre; il y a l'insécurité des examens,
les exposés à faire devant le groupe, les travaux dont on ne connaît pas toujours les critères d’évaluation. Et puis
il y aussi des charges personnelles, comme une famille à élever, un emploi à temps partiel. Tout cela contribue à
élever mon niveau de stress au cours des études universitaires, lequel peut engendrer un état soutenu de tension
intérieure chez certaines personnes plus réceptives. Cet état de tension, s'il persiste, amènera à long terme
fatigue, dysfonctionnements et problèmes de santé.
La pensée et les émotions sont étroitement liées. Mes sentiments pour les études supérieures et mes émotions
sont influencés par les buts personnels que je poursuis, par le sentiment de ma compétence à les atteindre, par
la valeur que j’attribue à la réussite, par leur importance pour mon amour-propre et par tous les autres enjeux
psychologiques et économiques. Une émotivité très forte se révèle souvent nuisible à l'apprentissage : elle nuit à
ma concentration et rend mon fonctionnement intellectuel plus erratique. Le sentiment de ne pas être efficace
dans une tâche a souvent l'effet de me rendre plus émotif et, par conséquent, encore moins efficace. Dans les
situations d'examen, par exemple, ça peut aller jusqu'au blocage plus ou moins complet de mes facultés intellectuelles
(blancs de mémoire, troubles de perception, réduction du champ mental, difficulté à raisonner, sentiment
de confusion).
Toutefois, je peux apprendre et m'entraîner à contrôler les effets négatifs des émotions sur mon fonctionnement
intellectuel. Développer une plus grande maîtrise de mes émotions et savoir gérer mon stress sont des acquisitions
appréciables, pour les études comme pour l’exercice d’une profession, pour la vie familiale comme pour
mon bien-être.
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3
Je connais bien mes sources de stress et mes réactions spontanées
• Je suis capable d’anticiper les circonstances et les contextes où je vis du stress.
• J’apprécie à l’avance en quoi ce stress peut m’être bénéfique et en quoi il peut m’être nocif.
• Je connais l’émotion qui me domine lorsque je vis du stress : excitation – enthousiasme - frustration
– colère – agressivité – anxiété - panique – déprime.
• Je sais quelles pensées et quelles images me viennent spontanément à l’esprit.
• J’ai conscience des croyances irrationnelles qui sont à la source de mon stress : si je ne suis pas le
meilleur, je ne vaux rien – si je fais une faute, c’est impardonnable - si je ne comprends pas du premier
coup, je ne comprendrai jamais - si c’est difficile, c’est que je ne suis pas compétent – etc.
• J’ai conscience de mes mécanismes de défense spontanés : je nie être stressé – je refoule mes émotions
– j’accuse les autres – je me plains de mon sort – je dévalorise la situation - etc.
Je contrôle bien mes pensées et mon langage interne
• Dans les situations difficiles, je me parle positivement et je m'encourage.
• Quand j'affronte un défi important pour moi, j'en dédramatise les enjeux.
• J'ai un arsenal personnel d'alternatives positives mais réalistes à mes pensées défaitistes.
• Je considère le positif dans ce que j’ai fait et non pas uniquement mes erreurs.
• Je me félicite après avoir affronté une épreuve, quel qu'en soit le résultat.
• J’examine et je remets en question, s'il y a lieu, mes croyances et mes valeurs.
• Je me désensibilise progressivement par la distanciation émotive, la dédramatisation, l'humour.
• Je me représente les situations d’examen comme une occasion de parfaire ma formation, comme une
expérience d’apprentissage.
• Je me représente les situations d’examen comme une occasion de valider mes compétences, de faire
reconnaître mes acquis.
Je contrôle bien mon corps
• Je connais plusieurs moyens efficaces pour me relaxer avant, pendant et après une épreuve stressante.
• Je connais et je pratique régulièrement des exercices de respiration contrôlée.
• Dans les situations de stress, je pense à ma respiration et je me calme en la contrôlant.
• Dans les situations de stress, je pense à relaxer mes muscles s’ils sont tendus.
• Je sais comment décontracter les zones où s’accumulent les tensions : mains, visage, yeux, nuque et pieds.
Guide de réflexion sur mes stratégies pour gérer le stress
Utilisez les énoncés suivants pour évaluer vos stratégies de gestion du stress. Toute évaluation faible indique
une attitude, une habileté ou une habitude qu'il me serait peut-être bénéfique de développer.
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• Je connais et mets en pratique différents étirements et mouvements d'assouplissement.
• J’ai développé une petite routine personnelle discrète appropriée aux examens, aux exposés, aux
travaux en équipe.
• Je bois suffisamment d’eau dans les situations de stress.
• Je me ménage des activités de récupération, de détente et d’exercice après un stress.
• Je n’empiète pas sur mes heures normales de sommeil.
• J’évite ou je modère les « faux amis » : la pause cigarette, café, sucre, alcool.
Je développe mes compétences à l’autorégulation
• Je développe mes stratégies d’apprentissage et de résolution de problèmes.
• Je contrôle bien mon agenda et mon environnement d’études.
• Lorsque j'étudie, je m'organise pour éviter la pression du temps.
• Je choisis de travailler dans les lieux les plus propices et les plus agréables.
• Je développe mon réseau personnel de soutien : équipe, amis, recours aux aides spécialisées.
• Je prépare mes examens dès le début des cours.
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Le stress, ses sources, ses manifestations, ses effets
LE STRESS COMME RÉACTION D’ALARME
Le stress est une réaction d’alarme de mon organisme qui se
déclenche dans certaines situations que je perçois, à tort ou à raison,
comme potentiellement menaçantes pour mon équilibre
interne. Cette réaction se manifeste par une série de modifications
physiologiques qui préparent mon organisme à affronter cette
menace, par la confrontation ou par la fuite : sécrétion d’adrénaline,
augmentation du tonus musculaire, accélération du rythme
cardiaque et du rythme respiratoire, ralentissement des fonctions
digestives, attention soutenue, mobilisation des fonctions intellectuelles,
etc. Ces changements physiologiques se traduisent par
des symptômes physiques pouvant aller de l’état d’excitation
agréable aux manifestations carrément désagréables, comme la
transpiration, des rougeurs, la gorge nouée, des tremblements, la
vue brouillée, et se traduire au plan psychologique par un sentiment
de perte de contrôle ou un état de peur panique.
Ces phénomènes se produisent principalement lorsque je passe un
examen, lorsque je présente un exposé devant la classe ou à la fin
de la session. Les réactions cognitives-émotives à ce genre de
situations potentiellement menaçantes pour moi, mon avenir, mon
estime de moi-même, sont de deux grands types : la confrontation
du défi par une intensification du travail et de la préparation mentale;
ou la fuite dans la pensée magique, les récriminations, la
remise au lendemain, les fausses excuses ou l’abandon.
LA RÉSISTANCE AU STRESS
Cette réaction de stress est naturelle et normale en soi. Elle n’est
ni dommageable pour mon organisme, ni source de désordre psychologique
dans la mesure où elle se maintient dans certaines limites.
Elle favorise même mon fonctionnement intellectuel et mon
activité physique dans les situations de défi. Par contre, si cette
réaction dépasse un certain seuil de stimulation ou se prolonge
durant de longues périodes, mon organisme devra puiser dans ses
réserves d’énergie pour résister à ce stress. Je peux alors éprouver
des malaises physiques, comme la perte de l’appétit, des maux
d’estomac, des troubles du sommeil, des cauchemars, des maux
de tête, un état de fatigue continuel, de l’apathie, un désintérêt
général ou une diminution de ma sexualité. Ces malaises
physiques peuvent être accompagnés de troubles psychologiques
19
3
comme de l’anxiété, un sentiment d’impuissance, de la culpabilité,
un sentiment de vulnérabilité ou un état dépressif. Sur le plan
cognitif, j’éprouverai une difficulté à prendre des décisions, une
incapacité à me concentrer, un sentiment de confusion et de
désorganisation intellectuelle. Les comportements généralement
associés à ces états cognitifs-émotifs sont le repli sur soi, l’augmentation
du tabagisme et de la consommation d’alcool et autres
drogues, un état de colère fréquent et le besoin de parler sans
arrêt.
L’ÉPUISEMENT
La phase d’épuisement apparaît quand mes réserves d’énergie ne
suffisent plus à résister adéquatement aux agents de stress, que
certains de mes organes vitaux accusent une usure prématurée et
que mon système immunitaire est dangereusement affaibli. Les
malaises se transforment en maladies physiques et les troubles
psychologiques et comportementaux peuvent devenir sérieux. Le
phénomène connu sous le nom de
« burn-out » est une conséquence
fréquente de cet état d’épuisement.
La gestion du stress
Le stress, c’est pour beaucoup une question de perception.
Une même situation de stress provoquera des effets différents
chez différentes personnes selon la perception qu’elles en ont.
Cette dernière peut devenir positive et stimulante ou négative et
perturbatrice. Cependant, on peut améliorer son contrôle des
sources internes du stress et mieux le gérer.
BIEN CONNAÎTRE LE PHÉNOMÈNE DU STRESS ET MES
SOURCES DE STRESS
Pour agir efficacement sur mes émotions, et particulièrement pour
limiter les effets négatifs sur mon fonctionnement intellectuel, il
faut tout d'abord que je sache comment le stress se manifeste chez
moi et interpréter correctement ce processus psychologique. Avoir
quelques connaissances générales sur le stress, ses origines, sa
fonction, ses effets et sa gestion est un bon départ. Cependant,
chacun a une façon très personnelle de réagir à un défi particulier
sur le plan émotif. Il est donc utile que j'identifie les sources de
mon propre stress, que j'explore ma manière à moi d'y réagir et
que j'expérimente diverses stratégies pour mieux le gérer.
APPRENDRE À CONTRÔLER MON CORPS
Il existe différentes voies pour développer ma résistance aux
agents de stress. Les émotions ont un effet direct sur mon fonctionnement
physiologique : sécrétion d’adrénaline, accélération du
pouls et de la respiration, augmentation du tonus musculaire, etc.
Les états paroxystiques entraînent même des malaises pouvant
aller jusqu'à l'évanouissement. Une première voie, caractéristique
du yoga, consistera à agir sur ma respiration et la relaxation de
mes muscles pour me calmer l’esprit, et à boire suffisamment
d’eau fraîche pour réduire l’assèchement de la gorge et de la
bouche, et maintenir un niveau optimal d’électrolytes dans mon
cerveau.
APPRENDRE À CONTRÔLER MES PENSÉES
Mais les émotions sont aussi associées à des contenus de pensée.
Une deuxième voie, caractéristique des thérapies dites cognitives,
consistera donc à modifier mes pensées négatives et défaitistes en
contrôlant mes images et mon langage internes, en réinterprétant
la situation dans un sens moins menaçant, en la dédramatisant et
en utilisant des visualisations optimistes et des pensées positives.
DÉVELOPPER MES COMPÉTENCES À APPRENDRE
Les émotions négatives comme la peur, la frustration, la colère, la
déprime peuvent aussi être conçues comme des réactions à une
situation problématique pour laquelle aucune solution ne semble
facilement accessible. Le sentiment de ne pas être efficace à
résoudre un problème et les émotions négatives qui en découlent
s'alimentent mutuellement (rétroaction positive ou « effet boulede-
neige »). Une troisième voie consistera donc à développer ma
compétence à apprendre, c’est-à-dire à mieux connaître mon fonctionnement
intellectuel et à enrichir mon répertoire de stratégies
d’apprentissage. Cette voie débouche sur un accroissement de mes
capacités à affronter des défis intellectuels avec succès.
Mais en fin de compte, une combinaison judicieuse des trois
approches est encore la meilleure façon pour moi d'acquérir une
maîtrise durable de mes émotions.
20
4
C
Chaphitrea 4 pitre 4
Comment mieux contrôler mon impulsivité
Prendre l'habitude de réfléchir avant d'agir
La hâte est mère de l'échec.
(Grec. Hérodote, Histoires, 5e siècle av. J.-C.)
Quatre chevaux attelés ne peuvent ramener dans la bouche des paroles
imprudentes.
(Chinois. Confucius, Livre des Sentences, 6e siècle av. J.-C.)
Les avantages de réfléchir avant d'agir
• Limiter les erreurs stupides
• Me comporter de façon plus rationnelle
L'impulsivité est lourde de conséquences, tant pour la personne impulsive que pour son entourage. Dans l'industrie,
l'impulsivité est une source majeure d'erreurs et de gaspillage, et provoque de nombreuses frustrations,
tant chez l'employeur et le client que l'employé lui-même. À l’école et à l’université, elle est souvent à la source
des pertes de temps et des résultats faibles.
L’impulsivité affecte en général toutes les phases de la résolution d'une situation problématique : pas ou peu
d'analyse préalable de la situation, une perception partielle et une interprétation erronée des faits, pas de
recherche des diverses options de réponse, pas d’anticipation des conséquences potentielles, pas de vérification
de l’action.
Je peux me révéler impulsif dans certaines circonstances et tout à fait posé et réfléchi dans d'autres. Si j’ai une
tendance naturelle à réagir avec promptitude, certaines caractéristiques des situations scolaires et professionnelles,
comme la production sous pression, l'évaluation de mon travail, la compétition, les situations d'examen,
les entrevues d'embauche, vont favoriser chez moi des comportements impulsifs. Cependant, la tendance à l'impulsivité
peut aussi être associée à la passivité, au manque d'intérêt pour la tâche à faire et à la fatigue.
Quoi qu'il en soit, la tendance à l'impulsivité se corrige. L'acquisition d'un meilleur contrôle de mon comportement
passe par la reconnaissance de mes tendances naturelles, leur inhibition et la mise en jeu délibérée d'un
répertoire de stratégies de résolution de problèmes, autant cognitives qu’affectives.
21
4
Je connais bien les sources de mon impulsivité
• Je suis capable d’anticiper les circonstances et les contextes où j’ai tendance à être impulsif.
• Je connais et je reconnais les signes avant-coureurs de l'impulsivité chez moi : envie de passer
immédiatement à l'action, observation désordonnée et superficielle, besoin d'aller vite, sentiment
d'être pressé...
Je connais plusieurs moyens pour contrôler mon impulsivité
• J’anticipe les effets du stress sur mon impulsivité.
• Je sais comment utiliser mon langage interne pour me retenir : « Une minute! Je réfléchis! »;
« Du calme! Pense à ton affaire! ».
• Je me prémunis en visualisant d’avance ce que je vais faire et comment je vais le faire, étape par
étape.
• Je contrôle mon action en me donnant des directives : « Définis clairement ton but! Prends le temps
de comprendre ce qu’on te demande! Lis les instructions tranquillement! Relève toutes les informations
pertinentes avec soin! Cherche le meilleur point de départ! Fais le point maintenant! Cherche
une autre façon de t'y prendre! Prends le temps de vérifier! »
Je réfléchis bien avant de passer à l’action
• Je prends toujours le temps de bien clarifier mon but avant d'agir.
• Je prends toujours le temps de bien comprendre ce qu’on attend de moi avant de répondre.
• Je prends toujours le temps de bien observer les éléments de la situation.
• Je prends toujours le temps de réfléchir sur la façon de m'y prendre.
• Je prends toujours le temps de planifier mes actions avant de commencer.
• Je prends toujours le temps d'examiner les différentes alternatives de solutions et leurs conséquences
potentielles.
• Je prends toujours le temps de vérifier mon travail avant de le remettre.
Je sais bien comment contrôler mon impulsivité dans les situations d’examen
• Au début d'un examen, je lis attentivement les directives.
• Je m'assure de la durée prévue et permise.
• Je lis bien attentivement et je fais attention à la formulation précise de chacune des questions.
• Je relève avec soin tous les mots clés qui peuvent orienter ma réponse.
• Avant de commencer à répondre, j'évalue l'ampleur de la tâche et je planifie l’ordre dans lequel je
vais répondre.
Guide de réflexion sur mes stratégies pour contrôler mon impulsivité
Utilisez les énoncés suivants pour évaluer vos stratégies de contrôle de l’impulsivité. Toute évaluation faible
indique une attitude, une habileté ou une habitude qu'il me serait peut-être bénéfique de développer.
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• Pour les questions à développement, j'esquisse d'abord les grandes lignes de ma réponse avant de
la rédiger mot à mot.
• À la fin d'un examen, je révise mes réponses afin de vérifier si je n'ai pas dévié de la question ou si
je n'ai pas oublié d'éléments importants.
• À la fin d'un examen, je vérifie l'orthographe et la grammaire.
• J’utilise les résultats de l’examen pour améliorer mes stratégies de préparation et de passation.
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L’IMPULSIVITÉ
C’est un mode de réaction prime, non délibérée, indépendante de
ma volonté, à une stimulation quelconque. La personne impulsive
n’attend pas d’avoir soupesé tous les éléments d’une problématique,
elle répond à cette impulsion première – qu’elle contrôle
mal - de donner sans délai une réponse, même si elle est erronée.
LA SPONTANÉITÉ
C’est soit une tendance à agir de mon plein gré, sans être poussé
par autrui (c.-à-d. régulation interne), soit une tendance à exprimer
sans détour ce que je ressens ou pense (c.-à-d. sincérité).
IMPULSIONS - RÉFLEXES - AUTOMATISMES - HABITUDES
Une impulsion est une force psychique-organique qui me pousse à
agir d’une façon donnée en réponse à une pression interne
soudaine. Cette pression est en général engendrée par une combinaison
de facteurs circonstanciels, de souvenirs d’expériences
antérieures et de besoins essentiels (ex. : face à une agression verbale,
certaines personnes ont une tendance immédiate et irrépressible
à répondre sur le même ton, d’autres à se faire toutes
petites, d’autres à frapper). S’il m’est difficile d’éliminer mes
impulsions, je peux par contre apprendre à leur résister et à
m’habituer à répondre différemment et plus intelligemment aux
situations qui les provoquent.
Une réponse réflexe est un comportement déclenché de façon
incoercible par un stimulus précis, et qui échappe totalement à
mon contrôle volontaire. Je peux toutefois modifier et rééduquer
certains réflexes par un conditionnement approprié.
Un automatisme est un comportement acquis qui requiert moins
de vigilance, moins d’efforts et moins de temps d’exécution. La
période initiale d’apprentissage d’une habileté me demande un
investissement important en attention, en concentration, en
énergie mentale. Au fur et à mesure que j’acquiers la maîtrise de
l’habileté, une bonne part des opérations est prise en charge par
des circuits cérébraux qui font l’économie du passage par ma conscience,
une sorte de pilotage automatique. Mais contrairement
aux réflexes, les processus automatisés restent accessibles au contrôle
conscient dès que quelque chose ne va pas comme d’habitude.
Par exemple, je décode les lettres et les mots sans y penser,
mais si je rencontre un problème de compréhension, je reviens en
arrière et je réexamine, consciemment cette fois, le mot sur lequel
j’ai buté ou fait une erreur de décodage.
Une habitude est une conduite d’ensemble complexe, une manière
de penser, de faire ou de vivre acquise à la suite de répétitions des
mêmes comportements, dans les mêmes circonstances. Mes habitudes
peuvent être considérées comme des plans d’action tout
prêts pour répondre aux situations normales de ma vie quotidienne.
Tout ce qui dérange une habitude bien établie chez moi contribue
à créer une situation de déséquilibre momentané, stimulante
ou frustrante selon le cas et le degré. Changer une habitude
acquise me demandera plus d’énergie qu’un apprentissage nouveau.
La résistance au changement que je peux éprouver face aux
nouveautés est due en grande partie à la présence d’habitudes déjà
bien ancrées.
Des concepts à ne pas confondre
23
5
C
Chaphitrea 5 pitre 5
Comment mieux gérer mon attention et ma
concentration
L’attention, la concentration et les études universitaires
La nature nous a donné deux oreilles et seulement une langue
afin de pouvoir écouter davantage et parler moins.
(Grec. Zénon d'Élée, 4e siècle av. J.-C.)
Sois prompt à écouter, et lent à donner une réponse.
(Bible. L'Écclésiastique, 2e siècle av. J.-C.)
Les avantages de développer un meilleur
contrôle de mon attention et de ma
concentration
• Pouvoir me concentrer sur une tâche rapidement
• Devenir plus résistant aux distractions
• Faire moins d'effort pour rester concentré plus longtemps
• Maximiser l'utilisation de mes ressources intellectuelles
Mon cerveau ne fonctionne pas comme un ordinateur. Il n’a pas de bouton ON/OFF. Il a ses petits caprices et ses grands moments. Pour
bien connaître mes capacités de concentration et le fonctionnement de mon attention, il faut que j’expérimente différentes façons d’étudier
et de travailler, à différents moments, dans différents endroits et diverses ambiances.
L'attention est un processus psychologique qui oriente mes sens vers un aspect particulier de la réalité externe (signaux visuels, auditifs,
olfactifs et autres) ou interne (sentiments, émotions, état physiologique) qui pourrait avoir de l’importance pour moi. Il m’assure une
réception maximale de toutes les informations pertinentes. Mais je n’en ai pas toujours le plein contrôle. En effet, l'attention est un
processus réflexe essentiel pour la survie de toutes les espèces animales, qui vient avec une mobilisation des ressources corporelles concernées
par un éventuel passage à l'action (muscles, coeur, poumons, foie). Mon attention peut ainsi être attirée, malgré moi, par des
événements extérieurs (un bruit inhabituel, un mouvement brusque, un nom familier entendu dans une conversation) ou internes (une
pensée obsédante, une préoccupation que je n’arrive pas à chasser de ma tête).
Alors que le processus d'attention oriente mon esprit vers la réception de signaux sensoriels spécifiques, le processus de concentration
complémentaire le ferme à tout ce qui peut le distraire de la tâche entreprise (inhibition). Ma concentration favorise ainsi une utilisation
maximale de ma mémoire de travail et de mes processus cognitifs pour rechercher, analyser, traiter et enregistrer des informations particulières,
faire des plans ou prendre une décision. Elle agit comme un isolant pour mon cerveau : elle sert à bloquer l'arrivée à ma conscience
de toute information qui pourrait nuire à ma réflexion.
Qu'il s'agisse de comprendre ce que je lis, d’écouter attentivement un exposé, de résoudre un problème complexe, la maîtrise de mon
attention et de ma concentration est un préalable incontournable pour bien étudier. Mais l'attention et la concentration sont deux processus
psychologiques qui dépensent de l'énergie. Mon effort de concentration variera en fonction des exigences de la tâche et de sa durée,
de la présence de distractions internes et externes, de mon état de fatigue. Plus la tâche est complexe, nouvelle, difficile, et plus l'effort
que je dois fournir est grand. Plus le temps s'allonge et plus l'effort pour rester concentré grossit. L'étude (acquisition de nouvelles connaissances)
est la tâche qui requiert de moi le plus de concentration, avant la résolution de problèmes (mise en application de connaissances
déjà acquises) et la rédaction de travaux (mise en forme d'informations déjà mémorisées et assimilées).
Je peux développer et entraîner ces deux processus d’attention et de concentration. La capacité à me garder attentif et concentré sur
une tâche, ou à me concentrer à nouveau rapidement après un dérangement, rendra mon étude plus facile et surtout plus efficiente.
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Je connais bien les conditions de mon attention et de ma concentration
• Je connais bien les exigences des diverses tâches pour mes capacités de concentration.
• Je sais quand et où étudier pour avoir un maximum de concentration, durable, sans me fatiguer.
• Je connais mes limites et je les respecte afin d’être efficace sans m’épuiser ni m’écoeurer.
• Je sais quel type d’ambiance est favorable à ma concentration en fonction de la tâche (isolement ou
entourage, silence ou stimulation sonore, tranquillité ou mouvement).
• Je connais bien les rythmes de travail qui sont favorables à ma concentration (alternance des périodes
de travail et des temps de pause, durée maximale, rythme quotidien).
Je me prépare avant et je surveille mon degré de concentration pendant les cours
• Avant un cours, je me prépare mentalement en relisant la matière vue précédemment, en lisant sur
la matière du jour, et en organisant ma prise de notes à l’avance.
• Pendant le cours, je surveille régulièrement mon état de concentration afin de me récupérer rapidement
en cas de décrochage.
• Je suis le cours de façon active, en prenant des notes, en posant des questions, en suivant la matière
avec le manuel, etc.
Je choisis des périodes de travail et d’étude favorables à ma concentration
• Je répartis mes périodes de travail en fonction des exigences des tâches en terme de concentration
(moments de la journée et de la semaine les plus favorables).
• J’accorde les périodes les plus favorables à ma concentration aux tâches d’études (lecture, rédaction,
conception d’aide-mémoire) et les autres périodes aux travaux plus pratiques (classement, recherche
documentaire, planification).
• Je dose judicieusement mes plages de travail, mes pauses et mon repos afin de maintenir ma capacité
de concentration plus longtemps.
• Je choisis la tâche à faire en tenant compte à la fois de mes priorités et de mon intérêt du moment.
• Avant de commencer, j’estime ma capacité actuelle de concentration et je détermine mon objectif
d'étude en fonction de celle-ci.
• Je tiens compte de mes autres besoins : activité physique, alimentation saine, sommeil, détente,
loisirs, vie sociale, environnement personnel.
Je choisis un environnement de travail propice à ma concentration
• Je choisis mon lieu de travail en fonction de la tâche à faire et de mon besoin du moment au plan de
la concentration.
Guide de réflexion sur mes stratégies pour gérer mon attention et ma
concentration
Utilisez les énoncés suivants pour évaluer vos stratégies de gestion de votre attention et votre concentration.
Toute évaluation faible indique une attitude, une habileté ou une habitude qu'il me serait peut-être
bénéfique de développer.
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• Je choisis une ambiance sonore et visuelle en correspondance avec la tâche à effectuer et mon
besoin du moment au plan de la concentration.
• Avant une séance de travail, je préviens les dérangements possibles (je décroche le téléphone, je
ferme la télévision, je réduis les sources de bruits et de distractions diverses).
• Avant une séance de travail, je réunis les ressources matérielles et tous les documents dont je pourrais
avoir besoin afin de ne pas interrompre ma concentration.
Je gère les pensées parasites
• Dès que je suis au travail, je m’enferme dans une « bulle » isolante.
• Quand je suis dérangé par une préoccupation personnelle récurrente, je l’inscris sur une feuille et je
prévois dans mon agenda un temps ultérieur pour la régler.
• Quand les idées se bousculent, je les note à la volée sur une feuille et je reviens à mon travail.
Je choisis un rythme de travail qui facilite ma concentration et mon efficience
intellectuelle
• Quand je me mets à l’ouvrage, je me concentre immédiatement sur ma tâche.
• Je prévois et je m'impose des pauses à intervalles planifiés.
• Je fais coïncider mes pauses avec des blocs cohérents de matière ou des étapes du travail.
• En me remettant au travail, je récapitule rapidement le travail accompli avant la pause.
• Je limite mes pauses de façon à ne pas me détourner de mon objectif de travail ou d’étude.
• J’évite toujours d’utiliser mes pauses pour une autre activité qui pourrait me détourner de mon but.
• Je profite de mes pauses pour m’activer et me détendre physiquement (exercices rapides, étirements,
courte marche) plutôt que de consommer des stimulants (café, cigarette).
• Je modifie mon environnement de travail en fonction de mes besoins d’activation cérébrale (stimulation
musicale, changement de position, changement de lieu, changement d’éclairage).
• Je ne persiste pas lorsque je sens que je suis fatigué et que mon rendement diminue.
• Je varie ou j’alterne le type d’activités au cours d'une longue période d'études (lecture, mise en fiches,
révision, fabrication de schémas, mémorisation, exercices, etc.).
Je me conditionne et je me renforce
• Je respecte mes engagements envers moi-même et je ne prolonge pas indûment ma période de travail,
même si je me sens encore en forme.
• Je me félicite et je me récompense d’une façon ou d’une autre lorsque j’ai fini une période de travail.
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• Avant de commencer une autre tâche, je m’accorde un temps de plaisir personnel.
J’étudie de manière active
• Lorsque je lis, j’ai l’habitude de guider mon regard avec un crayon pour suivre plus facilement et limiter
mon effort de perception.
• Lorsque je lis un texte dense et peu découpé, avec peu de titres et de sous-titres, je note en marge
les principales articulations du texte, je mets des titres, je résume l’idée centrale, tout cela afin d’en
rendre la lecture moins exigeante au plan perceptif.
• Je lis de façon active, en prenant des notes, en résumant, en construisant des aide-mémoire, etc.
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ATTENTION, CONCENTRATION ET MOTIVATION
La motivation intrinsèque est la plus favorable à ma concentration
sur une tâche d’apprentissage. En effet, l’intérêt que j’éprouve
pour l’activité elle-même facilite un démarrage rapide et une excellente
résistance aux distractions externes, en même temps qu’il
favorise une approche en profondeur de la matière. Une motivation
orientée exclusivement vers la réussite, c’est-à-dire sans
intérêt réel pour la tâche, est déjà moins favorable à ma concentration,
en ce sens que ma pensée est plutôt tournée vers l’anticipation
des résultats et leurs conséquences (bonnes notes, fierté,
réussite professionnelle) que vers le traitement de la tâche ellemême.
Ce type de motivation favorise tout de même l’autodiscipline
et ma persévérance face aux difficultés, ainsi qu’une
approche stratégique de l’apprentissage. L’absence de motivation
ou une motivation extrinsèque engendre plutôt chez moi résistance,
anxiété, et une approche superficielle de l’apprentissage orientée
vers la passation des examens et collée aux exigences du
plan de cours.
J’ai donc tout intérêt à adopter les attitudes les plus propices à
favoriser une motivation intrinsèque ou, à défaut, une motivation
d’accomplissement : perspective à long terme, recherche du sens
et de l’utilité de la tâche pour moi, amour du travail bien fait, attitudes
positives, anticipation de la réussite. Certaines techniques de
conditionnement positif peuvent m’être ici d’une grande aide dans
le cas d’une motivation chancelante : le respect des temps prévus
(éviter l’écoeurement), un système de récompense. Mon subconscient
enregistre les expériences désagréables et offrira d’autant
plus de résistance que je n’aurai pas respecté mes engagements
vis-à-vis moi-même la fois précédente.
ATTENTION, CONCENTRATION ET STRESS
Les études universitaires sont exigeantes. L’effort d’apprentissage
soutenu sur de longues périodes entraîne une fatigue intellectuelle
et physique. Plus la tâche est complexe, nouvelle, abstraite, rebutante
et de faible qualité perceptive (textes écrits petits, tassés,
sans divisions apparentes, etc.), plus grand est l’effort d’attention
et de concentration que je dois fournir, et la fatigue vient plus rapidement.
Les différentes sources de pression (pression du temps,
anxiété des examens, soucis personnels) exigent de moi un effort
supplémentaire pour le maintien de mon attention sur la tâche. Il
est donc particulièrement important de limiter au maximum mes
sources de stress en choisissant soigneusement mes moments,
mes lieux et mon environnement de travail, et en prévoyant des
périodes précises pour régler mes problèmes personnels.
Il est cependant préférable que j’adapte mon environnement de
travail à la nature de la tâche. Un travail routinier, répétitif et fastidieux
bénéficiera d’une ambiance stimulante et d’un niveau élevé
d’activation cérébrale. Par contre, l’étude et la résolution de problèmes
bénéficient d’une atmosphère calme et relaxée, et d’un
niveau d’activation cérébrale moindre.
ATTENTION, CONCENTRATION, CONCEPTION DE
L’APPRENTISSAGE ET IMPULSIVITÉ
Apprendre prend du temps. Mon apprentissage se mesure aux
connaissances qui me restent en mémoire et à ma capacité à les
activer de façon pertinente en temps et lieu. Le développement
d’une compétence est un processus de construction et de reconstruction
progressif qui nécessite de nombreux retours en arrière et
des reprises fréquentes. Une conception inadéquate de l’apprentissage,
comme linéaire et cumulatif, une motivation extrinsèque
et une tendance à l’impulsivité me pousseront à vouloir être arrivé
avant d’être parti. Les informations essentielles ne seront pas toujours
correctement perçues, ni enregistrées, ni traitées en profondeur.
Mon attention sera focalisée sur la vitesse et le nombre de
pages à parcourir. Je lirai, mais je retiendrai peu.
Le fonctionnement de l’attention et de la concentration
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5
ATTENTION, CONCENTRATION, GESTION DU TEMPS ET
ORGANISATION
Un bon emploi du temps est celui qui tient compte de mes capacités
d’attention et de concentration, caractéristiques éminemment
personnelles. Un principe général est de planifier les tâches
exigeantes au plan de la concentration (lecture d’étude) aux
moments de la journée et de la semaine qui me sont les plus favorables;
les tâches les moins exigeantes (classification de documents,
recherche de livres en bibliothèque) aux moments de la
journée ou de la semaine qui me sont moins fertiles pour le travail
intellectuel.
La durée efficace de ma concentration varie selon ma réserve d'énergie
et la difficulté de la tâche. Je peux l'allonger avec de l'entraînement.
Des pauses régulières (ex. : 10 minutes par heure de
travail soutenu) sont souhaitables pour ma récupération et l’assimilation
des informations. Ma capacité minimale de concentration
soutenue (sans pause), celle qui est nécessaire à l’étude au niveau
des études supérieures, devrait être d’au moins 20 minutes. En bas
de cette zone, il y a place pour de l'entraînement.
LES FACTEURS FAVORABLES À MA CONCENTRATION
•
Un environnement approprié : le bruit, les sollicitations diverses
exigent plus d'efforts de concentration. La durée sera moindre,
la fatigue plus vite à venir. Il est donc particulièrement
important d'accorder une grande attention au choix des
moments de la journée, des lieux et des ambiances de travail
(sonores, visuelles, éclairages, etc.)
•
Un démarrage rapide : un entraînement à se mettre rapidement
en état de concentration (moins d’une minute) augmente
l'utilisation efficace du temps disponible et la satisfaction
intérieure qui en résulte. La motivation vient avec le sentiment
d'être productif et efficient.
•
L'organisation du travail : si une partie importante du processus
de traitement est automatisée, elle demande moins d'énergie
et d'efforts volontaires. En développant une organisation
personnelle d'étude (ex. : système de fiches et de classement
des connaissances, système de prise de notes en cours ou lors
des lectures), je peux favoriser ma mise en route immédiate et
minimiser les dépenses d'énergie relatives à l'effort de concentration.
LES FACTEURS NUISANT À MA CONCENTRATION
•
La fatigue physique et nerveuse : il est peu recommandé
d'étudier après la pratique intensive d'un sport, à la fin d'une
journée chargée en activité intellectuelle ou à la suite d'une
période d'études prolongée.
•
Des habitudes de vie et d'hygiène personnelle déséquilibrées :
activités physiques insuffisantes, nutrition inadaptée, loisirs et
distractions insuffisantes ou inappropriées. Il est sage de
prévoir dans son horaire journalier et hebdomadaire des temps
de détente, d'activité physique et de loisir, et de me donner des
récompenses pour une période de travail bien remplie.
•
Les problèmes personnels : les soucis financiers, les déséquilibres
affectifs et les préoccupations matérielles sont parmi les
sources de difficulté de concentration les plus fréquentes. Je
peux m'entraîner à évacuer momentanément ces distractions
endogènes, en leur accordant une période précise dans mon
horaire.
•
Les expectatives pessimistes : l'anxiété, la peur de l'échec, un
niveau élevé de stress nuisent à la concentration. Là encore, je
peux m'entraîner à changer ma façon de voir les événements
et à mieux résister aux pressions psychologiques.
•
Les attitudes négatives : le manque d’intérêt pour la tâche, un
langage intérieur démobilisant, la lenteur à démarrer rendent
l'attention et la concentration difficiles. Plus je me dégoûte de
faire une tâche et plus elle semble traîner en longueur.
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5
Les stratégies de gestion de l’attention et
de la concentration
MOBILISER MON ATTENTION
Pour avoir un contrôle sur mon attention, il faut que je prenne conscience
des moments où je commence à décrocher pour raccrocher
aussitôt. Certaines caractéristiques des situations
favorisent la mobilisation de mon attention, comme l’échange et
la discussion, la résolution de problèmes en équipe. J’ai surtout
tendance à décrocher lors d’une lecture fastidieuse ou d’un cours
difficile, abstrait et qui sollicite peu l’attention (voix monocorde,
pas de support visuel). Quelques tactiques peuvent m’aider à
garder mon esprit sur le sujet traité, comme prendre des notes
fournies, organiser les idées sous forme de plan ou de schémas,
suivre l’exposé avec le manuel du cours, noter les idées que l’exposé
me suggère, noter les pensées distrayantes sur une feuille de
papier, décrocher volontairement (regarder dehors, prendre conscience
de ma position, de ma respiration, me relaxer) pour mieux
raccrocher dans la minute qui suit.
FOCALISER MON ATTENTION
Plus mon attention est sélective, plus le traitement des informations
en est facilité. Quand je me concentre sur un et un seul
aspect de la tâche à la fois, je limite le sentiment de confusion.
Pour cela, il faut que je découpe la tâche en unités plus réduites.
Par exemple, la lecture d’un chapitre est une tâche qui peut être
divisée en plusieurs opérations successives : un parcours des titres
et sous-titres pour avoir une vue d’ensemble, une lecture plus
attentive de l’introduction et de la conclusion pour connaître les
intentions et les orientations de l’auteur, puis une lecture détaillée
partie par partie, suivie ou entrecoupée de prise de notes, de
résumés et de synthèses, de rappels mnémoniques et de révisions.
Les ruptures entre ces divers aspects d’une même tâche sont tout
autant d’occasions naturelles de pause, le temps d’une détente
rapide et d’une activation plus physique. Ce temps de repos, même
s’il est très court (quelques minutes), me permet de récupérer ma
capacité de concentration. Il facilite aussi mon assimilation des
informations essentielles et leur enregistrement dans la mémoire
à long terme, dans la mesure où j’effectue un rappel rapide des
points principaux de la période précédente.
UTILISER MON LANGAGE INTERNE
Un langage interne négatif, dévalorisant, pessimiste détourne mon
attention du traitement de la tâche et l’oriente vers son contexte
affectif et motivationnel. Ce mouvement se fait au détriment de la
tâche, contribue à ma démotivation, diminue ma résistance aux
distractions et favorise le décrochage. Me parler de la tâche, de la
meilleure façon d’organiser son exécution, d’articuler mes questions
et mon raisonnement, à haute voix ou silencieusement dans
ma tête, maintient mon attention focalisée sur la tâche, et le
recours à la parole, tout intérieure qu’elle soit, suffit souvent à
réduire mes difficultés de compréhension.
UTILISER L’IMAGERIE MENTALE
À l’instar du langage interne, toute activité cérébrale produit spontanément
un flot ininterrompu d’images et de scénarios.
L’utilisation de dessins, de graphiques, de schémas ou de modèles
maintient mon imagerie mentale sur la tâche d’apprentissage, tout
en facilitant ma compréhension.
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C
Chaphitrea 6 pitre 6
Comment mieux mémoriser
Mémorisation et études universitaires
Où se perd l'intérêt se perd aussi la mémoire.
(Goethe [1749-1832], Maximes et Réflexions)
Le puits où l'on tire souvent a l'eau la plus claire.
(Proverbe hébreu)
Les avantages de bien gérer ma
mémorisation
• Enregistrer plus facilement et retenir mieux
• Pouvoir me rappeler ce dont j’aurai besoin au moment opportun
• Réduire le stress et l'anxiété des examens
• Construire des connaissances durables
Les connaissances scientifiques et techniques connaissent une véritable explosion logarithmique dans les sociétés
modernes. Apprentissage à vie, formation continue, entreprise apprenante, l’expertise dans un domaine tient
donc au maintien et à l’accroissement incessant des informations stockées dans une mémoire individuelle et aux
habiletés à retrouver rapidement des informations dans une mémoire collective. Au niveau des études
supérieures, cette multiplication des connaissances a des conséquences dramatiques sur mon apprentissage, le
développement et le maintien de mes compétences : non seulement je dois assimiler un volume de savoirs en
constante augmentation, mais, en outre, comme un grand nombre de ces savoirs deviennent périmés toujours
plus rapidement, il me faudra recycler mes connaissances et mes habiletés d’autant plus fréquemment que j’étudie
et que je travaille dans un secteur de pointe.
À l’origine de bien des difficultés à l’université, on trouve des stratégies de mémorisation inappropriées : difficulté
à sélectionner ce qui est essentiel à retenir, à résumer, à faire des synthèses; insuffisance dans l’organisation
des informations; apprentissage machinal d’une matière qu’on n’a pas vraiment assimilée; croyance qu’il
suffit d’avoir compris pour retenir; manque d’exemples concrets et personnels, absence de références à une réalité
connue; absence de rappels et de révisions, révisions tardives, etc.
La réussite de mes études dépend en grande partie des habiletés intellectuelles que j’aurai développées pour
acquérir, retenir et utiliser mes connaissances de façon pertinente et quand c’est nécessaire. À ce niveau, la
mémorisation n'est pas un processus facile et automatique. Elle est au contraire un attribut de la réflexion et de
l’intelligence. Je dois avoir une intention délibérée d'apprendre quelque chose de précis et de sensé, je dois
mobiliser un niveau d'attention et de concentration suffisant, je dois fournir un effort intellectuel de compréhension
et d’assimilation, et je dois posséder un répertoire pratique de stratégies de mise en mémoire et de
récupération.
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6
Je planifie mon effort de mémorisation
• Je détermine avec précision les éléments d’une matière qu’il convient de mémoriser.
• J’estime le temps nécessaire à une bonne mémorisation (choix du matériel à retenir; préparation
d’aide-mémoire; intériorisation; pratiques de rappel; révision).
• Je prévois des périodes de rappels et de révisions dans mon échéancier et mes listes de tâches.
Je mets les contenus à mémoriser sous une forme appropriée
• Je m’assure d’abord et avant tout d’avoir bien compris et assimilé.
• Je vois bien les liens entre la matière et la réalité concrète.
• J’utilise mes mots et mes images quand cela s’y prête.
• Je réduis les textes aux principales idées et aux notions clés.
• J’organise la matière par ensembles et sous-ensembles, en réseaux hiérarchiques et logiques.
• Je condense les éléments à apprendre par coeur sur des fiches aide-mémoire personnalisées, sous
forme de résumés, de synthèses, de tableaux, de schémas, de modèles, de diagrammes ou sous toute
autre forme appropriée selon le cas.
• Je conçois ces fiches de façon très visuelle : une seule page par fiche, une mise en page claire,
graphique, colorée, facile à consulter.
• J’utilise un système de codes, de symboles et d'abréviations pertinent à ce matériel, pour en faciliter
la perception et la rétention.
• Je m’exerce à refaire ces fiches de mémoire tout en me les expliquant.
Je fais l’effort de me représenter mentalement ce que j’ai appris
• À la fin d'une séance d'études, je revois et je répète dans ma tête l’essentiel de ce que je viens juste
d'apprendre (après une pause de 10 minutes, par exemple).
• Je fais l’effort de me rappeler ce que j’ai appris à plusieurs reprises dans les jours qui suivent (après
une journée, après une semaine, après un mois).
• Je pratique régulièrement des rappels et des révisions d'ensemble.
• Je formule mes propres questions et je leur cherche des réponses pour mieux mémoriser les connaissances
désirées.
Je révise la matière avant et après un cours
• Je ne prends en note que l’essentiel, et le plus possible dans mes propres mots.
• Je révise la matière vue précédemment avant chacun des cours (la veille au soir ou l'heure précédente).
Guide de réflexion sur mes stratégies de mémorisation
Utilisez les énoncés suivants pour évaluer vos stratégies de mémorisation. Toute évaluation faible indique
une attitude, une habileté ou une habitude qu'il me serait peut-être bénéfique de développer.
Rarement
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• Je complète, j’organise mes notes et je revois la matière d'un cours assez vite après la fin de celui-ci
(le soir ou le lendemain).
• Je prévois dans mon échéancier une période mensuelle pour faire le point sur l’ensemble de la
matière vue et à voir.
Je prépare mes examens longtemps d’avance
• Je me renseigne dès le début d’un cours sur la nature des examens : questions à choix multiples -
questions à développement - problèmes à résoudre – étude de cas - autres.
• Pour chaque examen, j’identifie ce qu’il faut savoir par coeur.
• Je me construis des aide-mémoire appropriés à la forme de l’examen.
• En cours de session, je vérifie à plusieurs reprises ma compréhension et ma mémorisation.
• Je me teste moi-même ou je me fais tester par mes pairs.
• Je transforme la préparation d’un examen en jeu-concours, seul ou avec mes pairs.
• La veille de l’examen, j’arrête de me rappeler, de réviser et je relaxe.
• J’évite le « bourrage de crâne » de dernière minute.
• Lors de la passation de l’examen, je décharge ma mémoire en passant rapidement chaque question
en revue et en notant sur une feuille tout ce qui me revient spontanément, puis je reprends chaque
question à tête reposée.
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MÉMOIRE DE TRAVAIL, MÉMOIRE LONG TERME
Les stimulations externes et internes laissent dans les zones du
cerveau qui les reçoivent sous forme de signaux électrochimiques
une impression volatile (quelques dixièmes de secondes) mais
suffisante pour en identifier la source et décider si ça vaut la peine
d’un examen plus approfondi. Ce processus se fait à l'insu de ma
conscience. Mais si mon attention est attirée par un son inhabituel,
un éclat lumineux, une couleur vive, un mouvement brusque, un
objet d’intérêt, un visage attirant, une interpellation, j’en prends
conscience, je l’examine et je réagis.
Cette phase consciente de la pensée est associée à ma mémoire de
travail. Cette mémoire est
limitée en capacité et en durée. Elle
joue un rôle d’
intermédiaire entre les stimuli et ma mémoire à
long terme, où sont emmagasinés mes souvenirs personnels, mes
connaissances générales et mes savoir-faire. Elle est associée à la
reconnaissance et à l’interprétation consciente du monde qui
m’entoure, et à l’assimilation des nouvelles expériences.
La mémoire à long terme, contrairement à la précédente, a une
capacité de rétention virtuellement
illimitée, pour des durées
allant de plusieurs mois à la vie durant. Cette mémoire à long
terme ressemble à un
immense réseau en reconstruction constante
où les divers éléments sont inextricablement liés les uns aux
autres, par signification, par logique, par hiérarchie, mais aussi et
parfois de façon surprenante, par association à des émotions, à des
sons et à d’autres formes d'impressions très personnelles. Et
comme sur le disque dur de mon ordinateur, la facilité et la vitesse
pour retrouver une information particulière dépendent de mon
système d’indexage et de la fréquence d’utilisation.
Mais contrairement à l’ordinateur qui enregistre tel quel et sans
comprendre, ma mémoire ne retient bien que ce qui a du sens
pour moi. Je ne comprends bien que ce qui m’est déjà suffisamment
familier. Trop de nouveautés me rendent confus. D’où les difficultés
de compréhension initiales, faute de repères suffisants,
quand je pénètre un domaine totalement nouveau pour moi.
Le fonctionnement de la mémoire
32
6
Les limitations de la mémoire de travail sont également à l’origine
de bien des difficultés de compréhension, de raisonnement et
d’apprentissage. Je ne suis pas équipé pour traiter beaucoup d'informations
nouvelles simultanément. Je dois recourir à une
stratégie de découpage dans le temps, d’aide-mémoire transitoires
comme mettre par écrit des données, des hypothèses, des raisonnements.
Toute compétence professionnelle est composée d’un grand nombre
de connaissances, de concepts, de méthodes, de procédures,
de règles et d’habiletés spécifiques. Si certains apprentissages se
font sans effort apparent, l’acquisition de la plupart des connaissances
et habiletés intellectuelles de haut niveau demandent motivation,
attention, concentration, persévérance et une pratique à
intervalles réguliers.
Les stratégies de mémorisation
Les stratégies de mémorisation peuvent être regroupées sous quatre
grandes rubriques :
Pour bien retenir, il faut...
1. Être motivé, avoir une intention claire et planifier son étude en
conséquence.
2. Approfondir et s'approprier le savoir visé.
3. Réduire le matériel à savoir par coeur à l’essentiel.
4. Rappeler, réviser et utiliser les connaissances acquises.
Être motivé, avoir une intention claire et planifier son étude
Je retiens plus facilement ce que j’aime, ce qui m’intéresse, ce qui
a du sens à mes yeux. Par contre, j’aurai tendance à remettre au
lendemain et à étudier à la dernière minute ce qui m’intéresse
moins.
MÉMOIRE, MOTIVATION ET INTENTION
Ma motivation joue un rôle capital dans l’acquisition, la rétention
et la récupération de mes connaissances. À défaut, je peux toujours
développer cette motivation intrinsèque en travaillant sur mes attitudes,
si elles sont négatives, sur mon sentiment de compétence,
s’il est faible, sur mes buts et mes objectifs, s’ils sont absents ou
flous, sur mon approche d’apprentissage, si elle est superficielle. Le
succès engendre la motivation qui engendre le succès et ainsi de
suite (voir chapitres 1 et 2).
MÉMORISATION, ATTENTION ET CONCENTRATION
Mon intention doit aussi se traduire par un choix judicieux des
moments, des lieux et des ambiances d'études. Une attention
sélective et une concentration soutenue sont en effet fondamentales
pour l’acquisition de nouvelles connaissances ou la pratique
de nouvelles habiletés intellectuelles. L’étude en vue de mémoriser
des connaissances est le type d’activité d’apprentissage le plus
exigeant en matière de concentration. J’ai donc tout intérêt à
réduire cet effort en déterminant les contenus que je dois connaître
de mémoire, les références où je pourrai trouver plus d’informations
au besoin, et ce que je peux oublier (voir chapitre 5).
MÉMORISATION ET PLANIFICATION
La mémoire est une fonction qui oublie : à défaut d’une utilisation
fréquente, les connaissances et les habiletés intellectuelles
s’estompent et se corrompent. Les nouvelles acquisitions relèguent
progressivement aux oubliettes les acquisitions précédentes. La
mise en mémoire de connaissances scolaires est un processus qui
se planifie longtemps d’avance et non à la veille des examens. Le
temps est en effet un facteur clé de tout apprentissage intellectuel
complexe : comprendre, approfondir, établir des liens, transformer
et condenser la matière pour en faciliter la mémorisation, la réviser
à la fréquence souhaitable est un processus qui se fait par étape
et qui s'étale sur un certain laps de temps. Contrairement à ce
qu'on pourrait penser en lisant ces lignes, ce processus ne consomme
pas beaucoup d’énergie mentale : quelques minutes de
révision bien placées sont plus efficaces que des heures de « bourrage
de crâne » à la veille d’un examen, et la rétention des connaissances
à long terme bien plus grande. Le rappel et la révision
sont les deux processus par lesquels des connaissances se consolident
en mémoire à long terme. Il existe aussi un rythme qui
favorise l'efficience de ce travail de rappel et de révision. Mon
intention doit donc se traduire en termes d'objectifs précis et l’atteinte
de ces objectifs étalée dans le temps selon un plan prévoyant
les périodes nécessaires à l'étude et aux révisions subséquentes
(voir chapitre 7).
Approfondir et s'approprier le savoir visé
J’oublie d’autant plus vite que je ne peux rattacher à rien de concret
et de sensé ce que j’apprends.
MÉMORISATION, CONCEPTION ET APPROCHE
D’APPRENTISSAGE
Un apprentissage de surface tend à mettre l’accent sur une
mémorisation machinale par répétitions successives des éléments
de connaissance dans la forme où ils sont présentés dans le cours
ou dans le manuel. L’emphase est sur le détail au détriment de la
vision d’ensemble. Les définitions des concepts sont apprises mot
à mot plutôt que comprises dans leur signification et leurs implications.
Les connaissances acquises se présentent ainsi en
mémoire sous une forme rigide, souvent inappropriée à leur utilisation,
sauf dans le cas des examens de « par coeur ». Au contraire,
une approche en profondeur, fondée sur la compréhension et l’appropriation
personnelle des matières, contribue à un ancrage des
connaissances en mémoire plus souple et plus applicable.
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MÉMORISATION ET COMPRÉHENSION
Mémoriser sans comprendre est une absurdité, mais comprendre
sans retenir ne sert pas à grand chose non plus. Mémorisation et
compréhension sont souvent présentées comme des opposés,
alors qu’il s’agit bien plus de processus intégrés et nécessaires l’un
à l’autre pour une qualité d’apprentissage. La compréhension d’un
texte ne suffit pas à elle seule pour assurer sa rétention, mais elle
est une condition importante, voire indispensable dans la construction
des connaissances. La mémorisation complète l’apprentissage
en assurant la consolidation des éléments essentiels dans la
mémoire à long terme.
MÉMORISATION ET APPROPRIATION
J’approfondis ma connaissance d’un objet quand :
J’
explore de façon complète, précise et méthodique les informations
et je
sélectionne celles qui sont pertinentes (voir chapitre 8).
J’
organise, je compare et je classe par ensembles et sous-ensembles
les informations essentielles. La mémoire humaine peut se
comparer à une grande bibliothèque : on retrouve plus facilement
des informations bien ordonnées et bien indexées selon leur degré
d’importance que des informations éparpillées. Une bonne organisation
des connaissances permet de passer du général au particulier,
de la vue d’ensemble au détail (voir chapitre 8).
J’
établis des liens avec ce que je connais déjà et avec la réalité, je
donne du
sens à ce que j’apprends. Même si on peut mémoriser
délibérément des listes de noms, d’objets ou de chiffres à l’aide de
moyens mnémotechniques puissants, ce type de mémorisation
n’a qu’une utilité réduite dans la vie. Il peut cependant être utile
pour la rétention de formules, de nomenclatures ou de termes
techniques.
Je m’
approprie ces nouvelles connaissances. Comme je retiens
mieux ce qui a un sens personnel, je remanie ces connaissances
en fonction de mes projets, de mes préférences, de mon style d’apprentissage,
de mes besoins propres, je les associe à des images
personnelles, je leur donne ma coloration émotive (voir chapitre 2).
Réduire le matériel à savoir par coeur à l’essentiel
Il n'est pas nécessaire que je sache tout par coeur. Quelques
notions, quelques principes, quelques mots-clés, quelques images
bien fixées dans ma mémoire suffiront à me rappeler la majorité
des informations qui y sont reliées. Avec un bon résumé, un
tableau synthèse ou un schéma, je peux fixer en mémoire un
ensemble de connaissances plus vaste, que je reconstituerai au
besoin par association et logique. On trouve dans les manuels scolaires
des tableaux, des modèles, des résumés qu’on peut utiliser
tel quel. Mais il est encore plus efficace de produire ses propres
fiches, synthèses, résumés, schémas, graphiques, tableaux et
autres aide-mémoire. L’effort d’attention et de compréhension
consenti quand je construis moi-même mes aide-mémoire contribue
très fortement à l’acquisition des connaissances.
Le principe général est de réduire le volume d'informations à
retenir par regroupement, condensation, schématisation; de ne
mémoriser que l'essentiel, en laissant tomber le détail et l'anecdotique;
de se constituer des indices d'ancrage comme des titres ou
un système de numération. Il consiste dans une
sélection
rigoureuse des éléments clés et dans le choix d’une forme de
présentation
facile à visualiser en un coup d’oeil : mots-clés, formules,
tableaux, schémas, symboles. Un mot, une image ou un
concept peut être considéré comme une clé dans la mesure où il
« ouvre » un certain espace de mémoire contenant les informations
qu’on désire retrouver. Une idée essentielle, une définition, une
théorie peut être réduite à un mot ou deux, une formule, un schéma
simple. L’effort de mémorisation portera alors uniquement sur
ces éléments clés, à partir desquels la pensée pourra retrouver ou
reconstruire au besoin l’ensemble des connaissances.
Cependant, cette sélection est difficile à faire. Elle me demande
d’avoir une bonne vue d’ensemble et une bonne compréhension
de la matière. Savoir quoi souligner, quoi prendre en notes, dans
quelles circonstances, et comment le faire de façon efficiente
relève d’une intention précise et d’une réflexion en fonction du
contenu et du contexte d’apprentissage particulier.
Rappeler, réviser et utiliser les connaissances acquises
La mémoire est un projet tourné vers l'avenir et non la trace du
passé.
L’INTÉRIORISATION DES CONNAISSANCES
Intérioriser, c’est faire vivre dans sa tête les connaissances acquises
en vue d’une action future. Une bonne façon de construire une
représentation mentale solide de ma connaissance est d'anticiper
par imagination l'usage que je projette d’en faire : je m’entends
l'expliquer à quelqu'un d'autre, je me vois répondre à une question
d’examen, je me vois agir en situation professionnelle. Plus cette
représentation mentale est précise, détaillée, dynamique, vivante,
meilleure sera son ancrage dans ma mémoire à long terme.
Pour intérioriser, je fais d’abord l'effort d'
évoquer dans ma tête le
matériel que je veux retenir, après avoir caché le matériel original
(aide-mémoire). Pour réviser, je vérifie ensuite la justesse de mon
rappel et je réapprends ce que j’ai éventuellement oublié. C'est cet
effort de rappel qui m’aide à constituer une impression mnémonique
durable tout en traçant le chemin de ma mémoire qui me permettra
de retrouver ce matériel plus tard. Pour consolider cette trace,
il faut ensuite que je fasse l'effort de
me rappeler et de réviser
à plusieurs reprises dans les moments et les jours qui suivent, puis
à intervalles plus espacés par la suite (approximativement, dix
minutes, puis une journée, une semaine, un mois). Toutefois, le
34
6
meilleur moyen d’ancrer des connaissances et des habiletés en
mémoire est de les
utiliser le plus souvent possible et sous diverses
formes (écriture, discussion, application). L’utilisation de plus
d’une modalité sensorielle favorise cette intériorisation et les
récupérations ultérieures.
Par ailleurs, on retient mieux le début et la fin, les informations
redondantes et les faits insolites, les exemples frappants, les anecdotes
croustillantes. Cette rétention spontanée se fait parfois au
détriment des idées et des principes généraux, qui ont un caractère
plus abstrait et sont moins « accrocheurs » que les exemples
qui les illustrent. On aura donc intérêt à doser son effort pour compenser
ces effets et mémoriser les informations plus discrètes et
moins bien placées en commençant tantôt par le milieu, tantôt à
l’envers, et surtout en discriminant l’anecdotique de l’essentiel et
en mettant plus l’emphase sur la mémorisation des idées principales.
MÉMOIRE ET STRESS
Le stress peut avoir des effets dévastateurs sur la mémoire, autant
sur la capacité à acquérir des informations nouvelles que sur la
capacité à récupérer des connaissances acquises. En situation de
forte pression émotive, comme un examen, on devient plus susceptible
de percevoir ou d’interpréter de travers des informations
aussi importantes que les consignes d’une activité ou le sens d’une
question, et d’avoir de la difficulté à évoquer les connaissances
pertinentes à la réponse. Je peux prévenir ces effets dus au stress
en réfléchissant d’avance aux stratégies à utiliser le cas échéant
(voir chapitres 3 et 4).
MÉMOIRE, SPONTANÉITÉ ET IMPULSIVITÉ
L’impulsivité consiste à répondre sans réfléchir. Mais vouloir organiser
mes connaissances trop vite bloque le travail de récupération
en mémoire. Sollicitée par une question, ma mémoire me
restituera spontanément plusieurs informations pertinentes et non
pertinentes à la réponse, dans un ordre et une forme qui ne sont
pas forcément adaptés à ce qui est demandé. Il est donc prudent
de dissocier dans le temps une première étape où je note tout ce
qui me revient spontanément en mémoire, une deuxième étape où
je fais un effort supplémentaire pour compléter cette récupération,
et une troisième où je sélectionne et j’organise le tout en une
réponse construite.
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7
C
Chaphitrea 7 pitre 7
Comment mieux organiser, planifier et gérer
mes ressources
Organiser, planifier et gérer ses études
Le temps de la réflexion est une économie de temps.
(Latin. Publilius Syrus, Sentences, 1er siècle av. J.-C.)
Il faut faire vite ce qui ne presse pas pour pouvoir faire lentement ce qui presse.
(Proverbe chinois)
L'ouvrage mal fait doit être fait deux fois.
(Proverbe anglais)
Rien ne sert de courir, il faut partir à point.
(La Fontaine, Fables, « Le Lièvre et la Tortue » [1668])
L’habileté à organiser, à planifier et à gérer ses ressources, dont le temps, est un des plus importants facteurs de
réussite des études supérieures.
ORGANISER SES RESSOURCES
L'organisation, c'est d'abord dans ma tête. Le degré d'organisation et de planification est à considérer en fonction
de la nature de la tâche elle-même et de son importance. Il n’est pas nécessaire, et même parfois contreindiqué
de tout planifier. Si, par exemple, en voyage on aime l'aventure et les surprises, il vaut peut-être mieux
ne pas trop planifier d'avance son itinéraire. Si on veut garder à ses amours une certaine spontanéité, il vaut peutêtre
mieux ne pas trop les « programmer ». Par contre, si on veut avoir du temps pour soi, pour se détendre, pour
s'amuser, il est peut-être préférable d'identifier les « bouffe-temps » et de se débarrasser au plus vite des petites
tâches du quotidien. Dans le cas des études, il est important d'identifier ses priorités et les tâches d'études qui
requièrent une planification efficiente.
PLANIFIER : UN TEMPS DE RÉFLEXION PRÉALABLE À L’ACTION
Planifier une activité, ça consiste à bien clarifier le but que je veux atteindre, à recueillir toute l'information pertinente
à ce but, à chercher la façon la plus efficiente de l’atteindre en fonction des ressources disponibles et à la
concrétiser dans un plan d’action et une organisation appropriés.
GÉRER : UN TEMPS DE RÉFLEXION EN COURS D’ACTION
Planifier est une chose. Adapter son plan et son organisation aux fluctuations de la réalité en est une autre. Les
imprévus sont plus souvent la règle que l’exception. Une bonne gestion de l’action et dans l’action demande un
suivi et un ajustement constant des opérations.
Les avantages de m'organiser
stratégiquement
• Savoir où je m'en vais en tout temps et ne jamais être pris au
dépourvu
• Utiliser mon temps et mes ressources de façon optimale
• Éviter les surcharges et les goulots d'étranglement
• Améliorer ma productivité et mon efficience intellectuelle
• Accroître ma satisfaction tout en minimisant le stress et l'anxiété
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7
Guide de réflexion sur mes stratégies d'organisation, de planification et
de gestion de mes ressources
Utilisez les énoncés suivants pour évaluer vos stratégies d’organisation, de planification et de gestion de vos
ressources. Toute évaluation faible indique une attitude, une habileté ou une habitude qu'il me serait peutêtre
bénéfique de développer.
Je planifie l’ensemble de ma session dès le début des cours
• J’accorde la priorité des priorités à la planification de tous mes cours pris ensemble.
• Je fais un inventaire précis, détaillé et complet de mes tâches et j’en évalue le degré de difficulté pour
moi.
• Je prends note des tâches dont les paramètres seront donnés plus tard dans la session.
• Je décris avec précision les tâches plus complexes.
• Je planifie les longs travaux de session et je me fixe des échéances, étape par étape, dès que j’en
connais les paramètres : choix du sujet, recherche documentaire, lectures, plan du travail, rédactions,
vérifications, présentation.
• J’estime avec précision et réalisme le temps qu'il me faudra pour réaliser chacune des tâches.
• Je fais un inventaire précis et complet de mes périodes disponibles pour l'étude.
• J’établis un ordre de priorité entre ces diverses tâches en fonction des échéances et de mes buts personnels.
• Je réserve des plages de temps confortables pour les travaux dont les consignes sont à venir.
• J’inscris le tout dans un échéancier global raisonnable, lisible en un coup d’oeil (échéancier synoptique).
J’évalue et j’ajuste l’exécution de mon plan de semaine en semaine
• J’ai toujours sous la main mon agenda et je prends en note les choses à faire dès que j’y pense.
• Je tiens mon agenda à jour et je m’en sers pour guider ma journée et ma semaine.
• Dès que j’en connais les exigences, je planifie mon travail et je m'y engage rapidement.
• Je m’accorde au moins une heure au début ou à la fin de chaque semaine pour faire le point et planifier
les activités de ma prochaine semaine.
• Je fais une liste de tâches quotidiennes ou hebdomadaires selon leur nombre et leur complexité :
étude, recherche documentaire, lectures, achats de livres, rendez-vous, etc.
• Je prévois un temps réaliste pour chaque opération.
• Je prévois des périodes régulières pour la préparation à long terme des examens : construction
d’aide-mémoire, intériorisation des connaissances, rappels, révisions, pratiques.
• Je place l’étude d’une matière donnée proche de l’horaire du cours correspondant (la veille, le lendemain).
• J’utilise les courts moments pour revoir mes notes ou préparer le prochain cours.
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• Je m’organise pour réaliser mes travaux bien avant leur échéance.
• Je fais régulièrement le point sur le déroulement de mon plan d'études.
• Je me ménage des périodes de détente, de loisir, d’activités physiques et de sommeil suffisantes.
Je planifie chaque période d’études et de travail
• Avant de me mettre au travail, je prends quelques minutes pour me fixer des objectifs précis pour
cette période.
• Je prévois un rythme d’alternance travail-pauses en tenant compte de la difficulté de la matière et de
mes capacités de concentration actuelles.
• Je prépare chaque cours et j’en assure le suivi rapidement : lectures anticipatoires, préformatage des
notes, réorganisation des notes, construction d’aide-mémoire, exercices.
J’organise ma documentation de cours
• Je classe mes documents selon un ordre fonctionnel plutôt que de les empiler selon leur ordre d’arrivée.
• Je m’organise pour avoir accès rapidement à tous documents de cours.
• Je classe à part les documents servant à la gestion des cours.
• Je me sers de l’ordinateur comme outil de classement.
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Principes d’organisation, de planification et de gestion
Il n’existe pas de méthode universelle d’organisation, de planification
et de gestion. Il existe au contraire une très grande diversité
de situations, de buts, d’objectifs, de méthodes et de moyens; mais
une bonne organisation, une bonne planification et une bonne gestion
reposent sur quelques principes simples.
M’ACCORDER LE TEMPS NÉCESSAIRE À LA PLANIFICATION
Quand je me sens pressé par le temps, j’ai tendance à en
économiser sur le dos de l’organisation et de la planification des
opérations. Le stress me pousse naturellement vers l’action immédiate.
Cela aboutit souvent à l’effet contraire : au lieu de gagner du
temps, j’en perds beaucoup, avec pour conséquences l’anxiété, le
stress, la panique du temps qui passe.
PRÉCISER MES BUTS IMMÉDIATS ET À LONG TERME
Quand je sais bien où je m’en vais, je peux planifier de façon efficace
et prévoir une organisation fonctionnelle de mon travail.
DÉTERMINER MES PRIORITÉS
Il arrive malheureusement que je sois obligé, faute de temps, de
choisir entre plusieurs objectifs et d’en sacrifier un ou deux. À
défaut des disponibilités suffisantes pour tout mener à bien, il est
préférable de décider d’avance quelles sont les activités à privilégier
selon des critères à déterminer : intérêts personnels, valeur
académique, possibilités de récupération ultérieure, etc. La comparaison
des différents buts que je poursuis facilite la détermination
des priorités : en cas de conflit d’horaire, je saurai d’avance
quel objectif passera en premier, lequel en second, lequel sera laissé
pour compte.
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7
AVOIR UNE VUE D’ENSEMBLE ET VOIR VENIR DE LOIN
Une bonne planification doit me permettre d’avoir à la fois, une
vue d’ensemble du travail à effectuer (la forêt), et une vue détaillée
de chaque étape qui le compose (chaque arbre). Elle me permet de
voir venir les problèmes potentiels longtemps d’avance et d’y réagir
en temps voulu. Elle me permet aussi d’assurer une bonne intégration
des différentes étapes et activités d’un travail. La pire façon
de gérer un travail est la gestion à courte vue, par ordre d’urgence.
PRÉVOIR EN DÉTAIL À COURT ET À LONG TERME
Une bonne planification commence par un découpage du travail à
faire et une description aussi précise que possible de ses étapes et
des diverses activités, avec une estimation aussi exacte que possible
du temps que prendra chaque activité. Ce découpage me permet
d’étaler judicieusement la réalisation du travail en fonction
des échéances globales de la session et du temps disponible, et en
cas de conflits, d’accorder la priorité à des activités précises.
ESTIMER LE TEMPS POUR CHACUNE DES TÂCHES ET DES
ÉTAPES
Ce temps peut varier considérablement en fonction de chaque personne,
de chaque cours et de chaque travail. Ma familiarité avec la
matière du cours, le volume des contenus imposés, la quantité de
concepts nouveaux, la documentation disponible, le type d’examen,
les exigences de performance sont quelques-unes des variables
que je dois prendre en compte dans l’estimation du temps
qu’il me faudra pour accomplir une tâche. Face à l’inconnu, il vaut
mieux que je prévoie une fourchette conservatrice : un minimum
(si tout va bien) et un maximum (si tout va mal).
IDENTIFIER LES INFORMATIONS MANQUANTES
Je peux difficilement tout planifier d’avance et une fois pour toutes.
Certaines données ne me sont pas connues en début de session :
exigences et critères d’évaluation des travaux, type d’examen,
niveau de difficulté des lectures, etc. Des réajustements seront
nécessaires tout au long de la session. Il vaut mieux que je double
mon plan de session (vue d’ensemble et coordination de tous mes
cours) d’une planification hebdomadaire (vue détaillée et réajustée).
PRÉVOIR L’IMPRÉVISIBLE
Les imprévus représentent la cause majeure de mes perturbations
d’horaire et de plan de travail : certaines tâches m’ont pris plus de
temps que prévu (estimation préalable irréaliste), mes disponibilités
ont été réduites (événements familiaux, problèmes de santé),
etc. Il est donc prudent de ne pas planifier trop serré et de me laisser
une marge de manoeuvre, de faire preuve d’un grand réalisme
dans l’estimation des durées et de mes capacités de travail, de
prévoir du temps pour la recherche des informations manquantes,
et de prévoir des changements éventuels de mes buts ou de mes
objectifs.
PRODUIRE UN ÉCHÉANCIER RÉALISTE ET SOUPLE
Me fixer une échéance pour une activité particulière ne veut pas
dire m’enfermer dans le carcan d’un horaire, mais plutôt indiquer
une limite dans le temps au-delà de laquelle je sais que je commence
à prendre du retard. Contrairement à un horaire rigide que
je cherche à m’imposer avec des tâches précises à des heures
fixées d’avance, et que je respecte rarement, l’échéancier me
laisse le loisir de passer d’une tâche à l’autre en fonction des
disponibilités et des envies du moment. C’est un outil de gestion
plus souple et plus respectueux du fonctionnement humain
naturel.
ÉVALUER MES DISPONIBILITÉS RÉELLES
Une chose est d’estimer le temps pour accomplir chaque tâche,
une autre chose est d’avoir ce temps-là. La santé, les réalités de la
vie familiale, celles du travail à temps partiel ou de la profession
font que mes disponibilités ne coïncident pas nécessairement avec
le temps idéal qu’il me faudrait consacrer aux études pour des
résultats élevés. Il va être nécessaire que je prenne des décisions
quant au nombre et au choix des cours, aux priorités, au temps
alloué pour chaque tâche.
TENIR COMPTE DE MES CAPACITÉS
Mon esprit n’est pas un ordinateur. Il travaille mieux sous certaines
conditions favorables mais devient particulièrement inefficient
avec la fatigue et le stress prolongés. Il faut donc que j’ajuste ma
planification et ma gestion à ma motivation du moment (goût,
disponibilité), à ma capacité de concentration (lieu, moment,
ambiance) et au fonctionnement de ma mémoire (périodes de rappel
et de révision).
FAIRE RÉGULIÈREMENT LE POINT ET RÉAJUSTER MON
CHEMINEMENT
Au cours d’une session, mes prévisions sont susceptibles d’être
bouleversées par un grand nombre de facteurs : événements familiaux,
difficultés d’apprentissage, tâches plus longues que prévues,
nouvelles données sur un travail à faire, etc. Un réajustement de
mon emploi du temps devient nécessaire. Il est souhaitable que je
me réserve une petite période de la semaine, généralement tout à
la fin ou au tout début, pour faire le point et décider des tâches de
la semaine à venir et de mes priorités au cas où je ne pourrais pas
tout faire.
GARDER UNE TRACE DE MON CHEMINEMENT
Il faut que je sois en mesure de savoir où j’en suis à tout moment.
Il est souhaitable également que je sache exactement ce que j’ai
fait de mon temps (évaluation de mon cheminement, justification
de mon emploi du temps, développement d’une expertise dans
l’estimation du temps).
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7
CLASSER MES DOCUMENTS SELON UN ORDRE FONCTIONNEL
Un ordre donné n’a de valeur qu’en fonction du but à atteindre. Sa
principale qualité doit donc d’être fonctionnel. Pour ce qui est des
études universitaires, l’ordre que j’ai choisi reflète la conception
que j’ai de l’apprentissage. On pourrait en résumer les deux pôles
à l’aide de deux métaphores. La première, celle de la sédimentation
: je conçois mon apprentissage comme une accumulation progressive
de connaissances, couche après couche, cours après
cours. Mon ordre ressemble à un cartable où s’empilent les documents
et les notes de cours par ordre d’arrivée, peu importe leur
catégorie et leur valeur utilitaire. La deuxième est celle de l’architecte
: je conçois mon apprentissage comme une reconstruction
personnelle constante des concepts et de la matière. L’ordre choisi
en sera un qui permet la mobilité des informations et leur association
par ensembles et sous-ensembles toujours plus logiques.
PERMETTRE UNE ACCESSIBILITÉ RAPIDE À TOUS DOCUMENTS
Un ordre fonctionnel doit me permettre un accès rapide et en tout
temps à des informations essentielles et à des documents classés.
Il n’existe pas un mode de classement exemplaire : celui-ci doit
être réfléchi en fonction de chaque projet. Chaque cours universitaire
a des exigences qui lui sont propres. Le classement des documents
de cours et leur indexation doivent être pensés en termes
pratiques. Il est en général plus fonctionnel de regrouper les notes
de cours, les aide-mémoire, les sources documentaires, les travaux
dans des dossiers séparés.
CLASSER À PART LES DOCUMENTS SERVANT À LA GESTION
DES COURS
Tous les documents servant à la planification de mes cours (syllabus,
échéanciers, horaires, consignes pour les travaux, critères
d’évaluation, etc.) devraient être réunis et classés à part et facilement
disponibles en tout temps.
Les instruments d’organisation, de
planification et de gestion
L’ORDINATEUR
L’ordinateur, comme son nom l’indique, est un instrument d’organisation.
Il est encore malheureusement utilisé presque uniquement
pour sa fonction de traitement de texte. Alors que cet outil
est en train de transformer l’ensemble des professions et des communications,
sa sous-utilisation dans le cadre des études universitaires
donne à réfléchir. Un ordinateur bien utilisé pour stocker et
gérer des contenus d’apprentissage me permet de tripler ou de
quadrupler mon rendement universitaire, tout en me préparant
pour ma pratique professionnelle future. Ce n’est donc pas un
investissement que je dois considérer à la légère, mais au contraire
un environnement de développement personnel auquel il vaut la
peine que j’y consacre le temps nécessaire.
LES FICHIERS, DOSSIERS, CLASSEURS, BOÎTES D’ARCHIVES
Il existe d’autres outils que le cartable à anneaux ou le cahier
d’école pour classer et gérer efficacement les contenus de mes
cours et mes travaux. L’ordinateur possède un système de classement
par ensembles et sous-ensembles (dossiers, fichiers) qui me
facilite l’accès aux informations, et tout traitement de texte en
mode plan qui me permet de classer des contenus de cours, des
notes de lectures, des éléments de bibliographie dans un seul et
même fichier, de rédiger des travaux en développant simultanément
la structure d’ensemble et l’écriture des parties.
Je peux aussi à peu de frais adopter un système de classement de
documents équivalent à l’aide de feuilles volantes classées dans
des chemises, dans des dossiers, dans un classeur ou dans des
boîtes d’archives. Un tel système autorise une grande mobilité des
documents de cours.
L’ÉCHÉANCIER SYNOPTIQUE
Un échéancier « synoptique » est une feuille de papier qui me
donne, en un coup d’oeil, le plan d’ensemble de ma session au
complet, tous les cours réunis (voir le modèle en annexe). Cet
instrument a pour intérêt de m’assurer une vision panoramique à
long terme. Son élaboration me permet de voir venir de loin, d’anticiper
les problèmes d’engorgement, de prévoir des marges de
manoeuvre, d’étaler mon effort, de définir les vraies urgences et de
placer mes différentes activités d’études aux moments les plus
propices. Il est préférable de ne pas surcharger ce document de
détails, afin de lui conserver une bonne lisibilité.
LE CALENDRIER
Il existe aussi des calendriers mensuels. Le calendrier mensuel
peut remplir la même fonction mais avec une perspective plus
courte (et le risque de perdre de vue les mois à venir).
L’AGENDA
Les agendas existent sous plusieurs formes : électronique, sur ordinateur,
sous forme de cahier. C’est un outil de gestion à court
terme. Il est préférable, dans le cas des études, que j’aie un agenda
à la semaine plutôt qu’au jour le jour. Associé à une liste hebdomadaire
de tâches, il me permet une gestion souple des tâches
à effectuer. Il a pour avantage essentiel de libérer ma mémoire des
petits détails et listes de choses à faire, contribuant ainsi à réduire
un facteur de stress. Cet outil devrait m’accompagner comme une
ombre!
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7
LES HORAIRES
Les horaires sont des instruments de planification à court terme.
Ils précisent quand et combien de temps je dois accorder à chaque
activité. Mais attention à ne pas m’en faire un carcan et une source
de culpabilisation. Les horaires sont comme les voeux pieux du
jour de l’an. Quand on s’aperçoit qu’on ne les respecte pas, on les
laisse tomber, et avec eux, malheureusement, toute idée de planification
et de gestion.
LES LISTES DE TÂCHES
Les listes de tâches
sont des instruments de gestion à court terme
et à long terme. Elles peuvent être quotidiennes (dans le cas de
nombreuses petites tâches), hebdomadaires (avec ou sans journée
fixée pour chaque tâche), globales (liste des projets à réaliser au
cours d’une session sans précision de date).
Les inventaires de tâches,
opération par opération, étape par
étape, me permettent de décider de semaine en semaine quelles
tâches ou parties de tâches je devrai réaliser, pour arriver en temps
et sans bousculade.
Le dossier des tâches effectuées
est constitué par la collection de
ces listes journalières ou hebdomadaires. Une fois les tâches
accomplies, et la liste barrée, il peut être intéressant pour moi de
la conserver dans un dossier à part. Je pourrai aisément, à partir
de ces listes, reconstituer mon emploi du temps. Cette option
m’offre divers avantages : pouvoir justifier le temps mis sur un travail
et le faire valoir auprès d’un professeur; prendre conscience du
temps nécessaire à certaines opérations; faire le bilan de ma
session.
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8
C
Chaphitrea 8 pitre 8
Comment mieux exploiter l’information
L’exploitation de l’information au service de l’apprentissage
L'enseignement qui n'entre que dans les yeux et dans les oreilles
ressemble à un repas pris en rêve.
(Proverbe chinois)
Chercher, trouver, comparer, classer, sélectionner, interpréter, comprendre, communiquer. Mon cerveau traite de
l’information, c’est-à-dire qu’il extrait un sens personnel des données sensorielles dont il est continuellement
bombardé, grâce aux connaissances construites en mémoire à partir de mes expériences de vie antérieures, puis
il réagit à la situation telle qu’il la perçoit et la comprend en fonction de besoins et de buts personnels plus ou
moins conscients.
Les théories du traitement de l’information cherchent à expliquer et à modéliser les opérations qu’un système
intelligent doit utiliser pour comprendre et répondre de façon appropriée aux sollicitations diverses de l’environnement
externe (situations) et interne (besoins). Chez l’être humain, ces opérations de l’intelligence sont à la fois
intérieures (mentales) et extériorisées sous forme de comportements. Elles s’exercent sur des processus psychologiques
fondamentaux comme la perception, l’acquisition et la récupération en mémoire, la planification et
la conduite de l’action. Certains de ces schèmes perception-réponse ont une nature quasi réflexe (instincts). Une
autre part des schèmes perception-réponse sont automatisés (habitudes acquises). Une autre part encore
demande un effort conscient de réflexion (situations problématiques nouvelles et complexes) et deviennent par
le fait même une occasion d’apprentissage.
Avoir conscience des opérations mentales que j’effectue pour comprendre et maîtriser des situations d’apprentissage,
c’est aussi me donner le pouvoir d’en évaluer l’efficience, de les modifier et de les raffiner; bref de
développer un répertoire plus étendu et plus élaboré de stratégies d’apprentissage, d’ajuster mon propre fonctionnement
intellectuel en cours d’action et d’améliorer ma performance. À l’université, vu le volume de matières
nouvelles à maîtriser, le niveau élevé de performance requis et les exigences d’efficience, ma réussite et mon
plaisir à étudier tiennent pour beaucoup à la richesse de mon répertoire de méthodes et de techniques d’apprentissage
et à ma compétence à les adapter de façon réfléchie et stratégique aux circonstances et aux conditions
particulières de chaque cours et de chaque session.
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Guide de réflexion sur mes stratégies d'exploitation de l’information
Utilisez les énoncés suivants pour évaluer vos stratégies d’exploitation de l’information. Toute évaluation
faible indique une attitude, une habileté ou une habitude qu'il me serait peut-être bénéfique de développer.
J’explore méthodiquement les sources d’information
• Je connais tous les lieux où je peux trouver de la documentation pertinente à mes cours : bibliothèques,
centres de documentation, archives, etc.
• Je connais le fonctionnement de Manitou et je sais comment chercher des références utiles.
• Je sais comment obtenir des publications directement ou sur Internet.
• Je prends des notes indispensables : références bibliographiques, adresses des sites d’intérêt, tables
des matières, résumés des contenus, listes de descripteurs, etc.
• J’ai un système de classement des informations bien pensé et très fonctionnel.
• Dès le début de la session, j’explore les ressources disponibles pour chacun des cours : répertoires,
périodiques, manuels, dictionnaires spécialisés, encyclopédies, sites internet, etc.
• Je cherche toujours la documentation la plus récente sur un sujet donné.
• Je cherche toujours à identifier les auteurs majeurs et reconnus du domaine concerné.
• Je vérifie toujours la validité et la fiabilité de mes sources de documentation.
Je planifie mes lectures
• Je choisis un lieu, un moment et une ambiance favorables à une lecture efficiente.
• Avant d’entamer une lecture, j’établis clairement mes intentions pour cette lecture.
• Avant de me mettre à lire, je fais un survol du texte à étudier.
• J’identifie les articulations du texte, en me servant des titres et des autres indicateurs de structure.
• Je réfléchis au mode de lecture qui convient le mieux à mon intention : lecture rapide, lecture approfondie,
prise de notes, etc.
• Je planifie mon temps de lecture et je prévois mes pauses en fonction des articulations du texte.
Je lis méthodiquement
• Je lis activement, avec un crayon à la main et du papier, pour prendre des notes.
• Je mets en évidence les informations les plus importantes : soulignement, encadré, étoiles dans la
marge ou toute autre technique.
• Je connais et j’utilise les différents modes de prise de notes.
• Je résume les idées essentielles au fur et à mesure.
• Je fais des synthèses de mes lectures de temps à autre.
• Je transfère les informations essentielles dans mon ordinateur dès que possible.
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• Je me construis des fiches sur ce qui est essentiel à conserver pour moi.
Je cherche le sens de ce que j’étudie et j’interprète avec prudence
• Quand j'étudie une matière nouvelle, je commence par identifier ce que je sais déjà sur le sujet.
• Puis je me concentre sur les aspects les plus nouveaux pour moi.
• J’identifie les notions clés et je vérifie ma compréhension des concepts importants.
• Je cherche à établir des liens entre ces concepts et des situations réelles et concrètes.
• J’imagine les implications et les applications pratiques de la matière étudiée.
• Je tiens compte de plus d’une chose à la fois.
• Je cherche à établir la cohérence et la logique interne d’une matière.
• Je remarque les manques.
Je compare les ressemblances et les différences
• Chaque fois que c’est pertinent, je compare des concepts, des théories et des problématiques
proches, afin de mieux les différencier.
• Chaque fois que c’est pertinent, je rapproche des concepts, des théories et des problématiques différentes
afin d’en saisir les points communs.
• Je compare les ressemblances et les différences entre les points de vue des principaux auteurs d’un
domaine, afin de mieux percevoir les différents courants de pensée qui l’animent.
J’identifie la structure d’un document (sous-ensembles, sections, parties)
• Dès le début d’un cours, je la situe dans l’ensemble de la discipline et dans l’ensemble de ma formation.
• Dès le début du cours, j’identifie les grandes divisions de la matière, ainsi que les principaux thèmes
qui y sont abordés.
• Quand j’étudie un texte, je commence par repérer ses parties, ses sections et l’articulation des idées.
• Quand j’étudie un texte, je repère l’idée directrice, les idées principales et les idées secondaires.
• Quand j’étudie un texte, je fais bien la différence entre l’énoncé des idées et celui des faits, des arguments,
des raisonnements et des exemples utilisés pour défendre ces idées et les illustrer.
• Quand je prends des notes de cours, j’utilise un système de codes pour distinguer les idées principales
et les idées secondaires des faits, des arguments, des raisonnements et des exemples utilisés
pour défendre ces idées et les illustrer.
Rarement
Fréquemment
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Je classe mes informations par ensembles et sous-ensembles
• Pour chaque cours, je sépare et je classe différemment les instructions du cours (syllabus, échéancier,
consignes des travaux), mes notes de cours, mes travaux, mes outils documentaires (bibliographies,
listes de périodiques, descripteurs) et mes instruments d’apprentissage (fiches de lecture, fiches
synthèse, aide-mémoire).
• Quand j’étudie un thème, je regroupe les principales problématiques, les principales idées, les principaux
concepts, et je les classe par ordre d’importance sur des fiches synthèse.
• Après avoir étudié, je regroupe et je classe mes fiches de lecture et mes notes de cours par ensembles
et sous-ensembles.
• Au cours de mes révisions, j’organise l’ensemble de la matière étudiée sous forme d’un jeu de fiches
ou de cartes d'apprentissage (schémas arborescents, fiches synthèse, résumés, tableaux, etc.)
J’accorde une attention particulière aux instructions des travaux et aux questions
d’examen
• Je prends le temps de bien saisir le sens des questions et des instructions avant de commencer.
• Je souligne les mots importants et j’en formule les implications.
• Lors des examens, je vérifie deux fois plutôt qu’une de n'avoir omis aucune information significative
dans les questions ou les instructions avant de commencer à répondre.
Rarement
Fréquemment
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J'explore méthodiquement les sources d'information
Pour bien savoir les choses, il faut en savoir le détail.
(La Rochefoucauld, Réflexions ou Sentences et Maximes morales [1665])
Les avantages d'explorer méthodiquement
les sources d'information
• Obtenir des informations précises, complètes et valides sur un sujet
• M'assurer qu'aucune information essentielle n'échappe à mon
investigation
Un apprentissage de qualité repose avant tout sur une information exacte et suffisamment précise. La raison qui
s'exerce sur des données incomplètes produit des interprétations erronées et des savoirs défectueux.
L'exploration méthodique consiste à organiser de façon systématique ma collecte des informations. À l’université,
cette stratégie s’applique à la recherche en bibliothèque, à la recherche sur Internet, à la lecture et à la prise
de notes de cours principalement. Elle consiste à réfléchir à la méthode la plus appropriée pour collecter les informations
nécessaires à la construction de mes savoirs, et ce, dans chacun des contextes particuliers des cours :
travaux écrits, recherches, lectures complémentaires, préparation des examens, etc.
LES ATTITUDES FAVORABLES
La curiosité, l'esprit critique, la tolérance à l'incertitude, la remise en question des idées toutes faites, l'attrait pour
l'inconnu, le goût du risque, le sens de l'humour, la persévérance, la confiance en soi, voilà pour les attitudes qui
favoriseront ma découverte de sens et mon apprentissage.
EXPLORATION MÉTHODIQUE, STRESS ET IMPULSIVITÉ
Lorsqu'il y a urgence, ou encore lorsque les enjeux sont importants, l'augmentation du stress me pousse à explorer
de façon impulsive. Cette impulsivité a des effets nocifs sur ma perception et ma rétention des informations,
par omission de données essentielles ou par défaut d’acquisition en mémoire. L'habitude solidement ancrée de
bien planifier mon exploration et de la mener systématiquement est le meilleur des antidotes.
EXPLORATION MÉTHODIQUE ET CONCENTRATION
Une exploration précise et complète exige que je sois vigilant à détecter rapidement les oublis, les erreurs ou le
manque de précision. En lisant un texte méthodiquement, par exemple, je serai attentif à ne pas sauter d’informations
importantes, à détecter et à dissiper les ambiguïtés de langage, à repérer les nuances et les subtilités
dans les idées de l’auteur et à évaluer mon degré de compréhension.
EXPLORATION MÉTHODIQUE, ORGANISATION ET MÉMORISATION
Apprendre c’est retenir, et retenir de telle façon que je puisse appliquer ce que j’ai appris quand l’occasion se
présente. Là encore, la qualité de mon exploration, et donc la méthode, favorise non seulement l’enregistrement
mais aussi la rétention à long terme et la récupération de mes connaissances.
C
Chaphitrea 8 pitre 8
Comment mieux exploiter l’information
46
8
Je suis précis, complet et je sélectionne l'essentiel
LE PARADOXE D’ÊTRE PRÉCIS ET COMPLET TOUT EN ÉTANT SÉLECTIF
Être précis et complet, c’est tout percevoir et en détail. Sélectionner, c’est choisir. La qualité de la sélection est
fonction de la précision et de l’exhaustivité dans l’exploration des données. En déterminant le niveau de précision
et d’exhaustivité requis, je suis plus en mesure de sélectionner les informations pertinentes. Le temps que
j’aurai mis à cette réflexion préalable sera largement regagné dans le traitement ultérieur des informations. Par
exemple, en prenant le temps de clarifier mon intention de lecture, je sais d’avance ce que je cherche. Je concentrerai
mon effort et mon temps de lecture, de compréhension et de mémorisation sur les seules parties du
texte qui ont de l’importance pour l’atteinte de mes objectifs. Mon rendement n’en sera que meilleur : effort
réduit, gain de temps, meilleure compréhension, meilleure rétention.
OBSERVER DE FAÇON PRÉCISE ET COMPLÈTE
Dans le cadre des lectures de niveau universitaire, lire de façon précise et complète c’est être en mesure de saisir
les nuances et les subtilités de la pensée d’un auteur, de suivre son raisonnement et d’examiner la valeur de ses
arguments. Dans le cadre d’une recherche documentaire, c’est m’assurer que j’ai des informations complètes et
suffisamment précises sur mon sujet avant de commencer à sélectionner les plus pertinentes à mon projet. Dans
le cadre d’une intervention professionnelle, c’est chercher l’information la plus complète et la plus précise possible
avant d’interpréter le cas d’un client et de poser un diagnostic. Dans le cadre de la passation des examens,
la compréhension de ce qui est attendu comme réponse passe par la précision et l’exhaustivité dans l’observation
des énoncés et l’écoute des instructions.
SÉLECTIONNER LES INFORMATIONS IMPORTANTES
Sélectionner les informations pertinentes consiste soit à en privilégier certaines, soit à en écarter d’autres. Par
exemple, les caractères gras, les italiques, le soulignement ou l’encadrement de certains mots et phrases dans un
manuel scolaire servent à attirer l’attention du lecteur et à donner un indice de l’importance que l’auteur accorde
à ces éléments. C’est une forme de sélection par hiérarchisation. Mais tout bon texte est aussi un texte dont on
a expurgé les informations superflues, les digressions inutiles et dont on a choisi le niveau de précision et de détail
en fonction du public auquel il est destiné. C’est une forme de sélection par élimination.
C
Chaphitrea 8 pitre 8
Comment mieux exploiter l’information
Ce ne sont pas les mauvaises herbes qui étouffent le bon grain,
c'est la négligence du cultivateur.
(Proverbe chinois)
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8
Les avantages d’être précis, complet et
sélectif dans mon traitement des données
• M’éviter de revenir plusieurs fois sur les mêmes informations
• M’assurer qu’aucun détail important n’a été omis
• M’assurer d’une bonne compréhension
• Éviter les erreurs d’interprétation
• Faciliter l'acquisition en mémoire des informations importantes
OBSERVATION PRÉCISE, COMPLÈTE ET COMPRÉHENSION
L’observation précise et complète des informations disponibles est une condition nécessaire (mais pas suffisante)
pour la compréhension. Plus mon observation est décousue, vague et partielle, plus le risque est grand que j’interprète
et que je comprenne de travers. Mon cerveau déteste le flou et ses capacités d’imagination lui font
combler les lacunes. Cette remarquable propriété est à la fois une richesse (créativité) et une faiblesse (illusions
perceptives, erreurs d’interprétation et hallucinations).
SÉLECTION ET ATTENTION SÉLECTIVE
L’attention sélective facilite la compréhension en réduisant le volume des informations à traiter simultanément
en mémoire de travail. Cette sélection peut être définitive ou temporaire. Par exemple, quand un texte à étudier
se révèle complexe, riche en informations nouvelles et difficile à comprendre, je pourrai commencer par en saisir
les grandes lignes, puis me concentrer sur une partie à la fois, en tirer l’essentiel sous la forme d’un résumé succinct,
progresser ainsi par étapes successives et revenir enfin à l’ensemble pour mieux en intégrer les parties et
l’assimiler.
SÉLECTION DES INFORMATIONS ET MÉMORISATION
La réduction des informations à mémoriser aux seuls mots-clés, disposés sous forme verbale (résumés, fiches
synthèses) ou visuelle (schémas, cartes cognitives, diagrammes, tableaux) facilite énormément mon travail
d’intériorisation et de récupération des informations en mémoire à long terme. En réduisant le volume et en le
disposant en réseaux de mots-clés, j’accrois aussi ma capacité à récupérer ces informations dans un cadre autre
que scolaire : résolution de problèmes, applications professionnelles, transmission culturelle, etc.
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8
Je compare les ressemblances et les différences
Cette stratégie permet de tirer beaucoup plus d’informations de l’observation des choses que le seul fait de les
observer séparément, même de façon précise et complète. Dans le cadre des études universitaires, la comparaison
des ressemblances et des différences entre concepts, entre théories et entre auteurs est d’autant plus pertinente
que l’avancée des sciences, quels que soient les domaines, est en grande partie due à cette confrontation
des idées.
LA COMPARAISON ET LA SÉLECTION DES INFORMATIONS PERTINENTES
Une comparaison méthodique consiste à comparer plusieurs réalités, concepts, auteurs, théories, approches, solutions,
etc., sur un certain nombre de critères soigneusement sélectionnés pour leur pertinence. Le concept d’intelligence,
par exemple, a donné lieu à toutes sortes d’énoncés contraires, complémentaires ou étrangers les uns
aux autres. Un tableau comparatif des positions les plus caractéristiques et des auteurs les plus représentatifs me
permet de me faire une idée plus juste de la richesse et de la complexité d’un tel concept.
LA COMPARAISON ET LA PERCEPTION DES ENSEMBLES ET SOUS-ENSEMBLES
Une comparaison efficace se fait partie à partie, élément par élément. Elle s’appuie sur une analyse préalable des
composantes de la chose étudiée.
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Chaphitrea 8 pitre 8
Les avantages de comparer les différences
et les ressemblances
• Éviter de confondre des notions semblables en apparence
• Éviter la confusion de formules proches (statistiques, comptabilité...)
• Mieux percevoir les points communs entre des notions différentes
• Faciliter le travail de classification par ensembles et sous-ensembles
Comment mieux exploiter l’information
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8
Je perçois et je classe les informations par ensembles et sous-ensembles
Un objet, même simple, est en fait constitué d'un ensemble de composantes et d’éléments simples, les uns concrets,
les autres abstraits. Une balle de tennis, par exemple, présente un ensemble de caractéristiques perceptives
(matériau, forme, texture, couleur, dimensions), de propriétés physiques (élasticité, résistance, rebond), d’utilisations
diverses (tennis, squash, massage), de caractéristiques ethnologiques (historique, utilisateur, fabriquant). La
plupart de ces caractéristiques peuvent être à leur tour décomposées en éléments plus simples (par exemple, l’utilisateur
typique a un âge, un sexe, un milieu social, un milieu économique, une nationalité, une personnalité caractéristique).
L'analyse de tout objet fabriqué, même familier et banal, révèle une foule de choses sur la culture
et la technologie de la civilisation qui l’a produit.
Sous la diversité et le désordre des apparences se cache une organisation. Dans la vie professionnelle, comme
dans la recherche scientifique, le dévoilement de cette organisation sous-jacente par l'analyse est indispensable
à la compréhension en profondeur des objets, des phénomènes et des systèmes. L’analyse des diverses composantes
permet de mettre à jour tous les éléments constitutifs de l’objet étudié, d’en percevoir les liens, d’en
détecter les dysfonctionnements et d’en planifier les réparations.
UN COURS EST ORGANISÉ COMME UN JEU DE BOÎTES SERVANT À CLASSER LES CONNAISSANCES ET
LES IDÉES
Chaque discipline universitaire se présente comme une recherche systématisée de compréhension d’une facette
de la réalité physique et humaine. Chaque discipline est composée d’une multitude de domaines et de sousdomaines
d’études, et chaque domaine d’études est partagé à son tour entre différents courants, points de vue,
théories et applications pratiques, chaque point de vue ayant souvent ses propres concepts. Chaque cours est lui
aussi divisé en grandes sections, elles-mêmes divisées en parties et thèmes. Avoir une vue d’ensemble de sa discipline
et des différentes matières qui la composent, ainsi que de la place de chaque cours au sein de cette discipline,
m’aide à donner du sens à mon apprentissage. La perception des différentes sections, parties, orientations,
thématiques, problématiques à l’intérieur d’un même cours facilite ma perception des liens qui existent entre
elles. Elle facilite aussi ma compréhension de l'ensemble. Enfin, la perception de la place de chaque concept et
théorie pour chacune des grandes parties du cours facilite ma sélection et ma hiérarchisation des informations,
et surtout, elle en facilite ma mémorisation.
C
Chaphitrea 8 pitre 8
Comment mieux exploiter l’information
Les arbres empêchent de voir la forêt.
(Proverbe russe)
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8
PERCEPTION DES ENSEMBLES ET DES SOUS-ENSEMBLES ET OBSERVATION MÉTHODIQUE
Ma perception des différentes composantes d’un objet, d’un phénomène, d’une matière, d’une problématique et
d’un texte doit s’appuyer sur une observation complète et précise de toutes les informations disponibles. Leur
regroupement et leur classement par ensembles et sous-ensembles doit s’appuyer sur l’analyse de leur rapports,
la comparaison de leur importance relative et la sélection des plus significatives. Plus le phénomène que j’étudie
est complexe, plus mon observation doit être systématique et méthodique.
CLASSEMENT PAR ENSEMBLES ET SOUS-ENSEMBLES ET SÉLECTION DES INFORMATIONS
Cette stratégie consiste à disposer les informations sélectionnées par ensembles et sous-ensembles, selon un
ordre et un système de classement qui en facilitera la compréhension et l’utilisation. L'effort de réflexion que
j’exerce pour trouver la meilleure façon de disposer ces informations en fonction de mon intention m’aide
généralement à construire mes connaissances.
Toutes les connaissances n’ont pas la même valeur. Chaque matière de cours est constituée avant tout de problématiques,
de théories et de concepts, les uns fondamentaux, les autres secondaires. Ces composantes essentielles
sont « noyées » (aux yeux du novice en tout cas) dans un flot d’explications, de faits, d’illustrations et de
considérations critiques. Il est de mon intérêt de décomposer ce discours et de séparer les éléments essentiels
avant de les réorganiser et de les classer.
Les avantages de percevoir et de classer
mes informations par ensembles et
sous-ensembles
• Réduire mon sentiment de confusion devant la profusion des données
• Faciliter ma compréhension de ce que j'observe, lis et apprends
• Acquérir plus facilement et retenir mieux les informations importantes
• Retrouver plus vite les informations dont j'ai besoin
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8
Je cherche les liens entre les informations et j’interprète avec prudence
LA RECHERCHE DES LIENS, LA COMPRÉHENSION ET L’ANTICIPATION
Comprendre une situation nouvelle, résoudre un problème, c’est comme un casse-tête. Plus il est compliqué, plus
il faut procéder méthodiquement. Sa résolution dépend de ma perspicacité. Elle est affaire d'attitudes et de stratégies
: observation méthodique, questionnement, recherche des liens, hypothèses, vérifications.
Alors que j’ai appris à me débrouiller dans mon quotidien avec des situations relativement familières et répétitives,
les études universitaires et la vie professionnelle me présentent fréquemment des problèmes nouveaux et
complexes. La recherche et la perception des liens visibles et virtuels, réels et potentiels, ainsi que la détection
des éléments d’information manquants sont une condition indispensable à une interprétation approximativement
correcte.
INTERPRÉTER
Interpréter consiste à dégager un sens d’un ensemble d’informations disparates. Ce que je fais de manière très
naturelle. Mais une interprétation correcte est essentielle à la production de réponses adaptées. Les erreurs d’interprétation
peuvent être à l’origine de déboires importants. Interpréter un événement comporte toujours une
certaine dose d’incertitude. Cette opération mentale implique en effet des connaissances antérieures, des croyances,
des inférences logiques et pragmatiques. Donc autant de sources d’erreurs potentielles : erreurs de raisonnement,
connaissances insuffisantes, préconceptions erronées ou fausses croyances. À ces sources d’erreurs peut
s’ajouter l’observation incomplète et imprécise des données de départ.
Quand je suis conscient que je ne comprends pas quelque chose,
soit je renonce soit je m’acharne et je continue à chercher. Si par
exemple, au cours d'une lecture, je perds le sens de ce que je lis, je
vais utiliser une ou plusieurs stratégies pour rétablir ma compréhension
: lire plus avant en espérant que la suite de la lecture
m’éclairera, revenir en arrière, chercher le sens précis d'un concept
ou d'une phrase, réinterpréter un passage ambigu, demander de
l'aide, etc.
C'est plutôt quand je crois comprendre alors que je comprends en
réalité de travers, que les choses se corsent. Nous avons une tendance naturelle à sauter aux conclusions. Souvent
trop vite. Souvent à notre détriment. Juger sur les apparences, adopter la première explication disponible, se limiter
à un seul aspect de la situation, exagérer certaines parties au détriment des autres, attribuer une relation de
cause à effet à ce qui relève de la coïncidence sont quelques-unes des erreurs d'interprétation les plus courantes.
Elles sont à l'origine de sérieuses distorsions perceptives, des quiproquos et des mésententes.
C'est pour cela qu'il est préférable que je me méfie de mes interprétations spontanées, que je me défie des
apparences, que je reste vigilant, que je garde l'esprit critique et que je prenne le recul nécessaire. Je suis particulièrement
vulnérable aux distorsions perceptives dans les situations où je suis fortement impliqué sur le plan
émotif. Il ne me faut jamais perdre de vue que ma perception est susceptible d'être biaisée par mes croyances,
mes préjugés, mes valeurs, mes attentes, mes souvenirs ou mes motifs personnels. Ces différents facteurs influencent
souvent à mon insu mon interprétation des situations, des phénomènes, des événements et des personnes.
C
Chaphitrea 8 pitre 8
Comment mieux exploiter l’information
Toute chose a un sens. Si nous ne le percevons pas, c'est que notre esprit est trop petit
pour le contenir.
(Inconnu)
De ce qu'une chose n'est pas noire, il ne faut pas conclure qu'elle est blanche.
(Espagnol. Fernando de Rojas [1475-1538])
Les avantages de chercher les liens entre
les informations et d’interpréter avec
prudence
• Faciliter ma compréhension de la situation
• Donner du sens à ce qui peut paraître ne pas en avoir au premier abord
• Éviter les erreurs d’interprétation et de compréhension
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8
Applications à la recherche documentaire
Elle est souvent le point de départ pour mes travaux de session. Je
dois donc la mener avec vigilance afin de ne pas passer à côté des
sources les plus valides d’information sur le sujet que j’ai choisi de
traiter. En explorant méthodiquement les répertoires bibliographiques,
les index de périodiques et les bases de données, je
suis garanti d'une information suffisamment complète et précise.
Je devrais me doter dès la première année de ma propre liste
d’outils documentaires, celle qui correspond le mieux à mon orientation
: la liste des
descripteurs les plus utilisés dans mon domaine
d’intérêt, la liste des principales
revues et périodiques, la liste des
principaux
auteurs avec la référence des ouvrages les plus marquants,
ainsi que les références des
dictionnaires et des
encyclopédies
spécialisés. Sachant que ces outils documentaires
me seront utiles non seulement pour mes études, mais également
plus tard dans ma vie professionnelle, cela vaut la peine que j’y
investisse tout de suite du temps et que je conçoive cette banque
d’outils pour qu’elle soit durable et évolutive en même temps. En
entrant ces données sur ordinateur, je pourrai les conserver et les
modifier à volonté. Cela me permettra également de sauver beaucoup
de temps dans la composition des bibliographies des travaux
ultérieurs.
Applications à la prise de notes de cours
La prise de notes de cours a plusieurs fonctions. Dans le cas de
cours tout à fait originaux et à défaut d’un polycopié, elle est indispensable
à mon apprentissage. Dans le cas où il existe déjà un
manuel complet et de nombreuses références sur la matière du
cours, la prise de notes me sert à compléter ces références par des
explications complémentaires, des exemples, des clarifications. La
prise de notes me sert aussi à rester concentré sur la matière
durant le cours. Les techniques de prise de notes sont très diverses,
mais les principes stratégiques sous-jacents sont identiques.
Prendre des notes précises et complètes :
les exposés apportent
des informations, des connaissances, des explications et des
exemples qui viennent compléter mon travail de lecture et d’étude
dans les textes. Ils me donnent aussi des indices sur ce qui apparaît
important aux yeux du professeur (après tout, c’est lui qui
définit les conditions de l’évaluation). En conséquence, il est de
mon intérêt que je prenne des notes aussi précises et complètes
que possible.
Réduire la prise de notes aux seuls mots importants :
afin d’augmenter
l’efficience de mes notes et de réduire du même coup les
crampes au poignet, il n’est pas nécessaire ni indiqué que j’écrive
mot à mot ce qui est dit. Je peux aisément me contenter des seuls
mots nécessaires à ma compréhension lorsque je me relirai.
Utiliser un système uniforme de prise de notes :
l’utilisation d’un
système de prise de notes prédéterminé me permet de noter plus
et mieux, tout en me concentrant, non pas sur le mot à mot, mais
sur la place et la fonction de chaque apport. Je peux par exemple
signaler un concept nouveau, un énoncé de théorie, une
hypothèse, une opinion, un argument, une démonstration, un
exemple ou des faits, par une distance à la marge, par un code, par
un symbole, par une couleur respectivement spécifique. Mon travail
d’écriture s’en trouve réduit d’autant : moins de pages, l’essentiel
est plus apparent. La part d’attention requise pour l’écriture
étant moindre, celle de l’écoute augmente d’autant.
Applications à la lecture
Il est facile de se noyer dans le flot des informations, des articles
et des publications. Il est donc de mon intérêt de développer des
stratégies de lecture efficientes.
Choisir une stratégie de lecture adaptée à mon intention :
la lecture
de survol permet de me faire rapidement une idée de la difficulté,
de la complexité, de la richesse et de l’intérêt du texte. Selon
que je dois lire ce texte pour un cours, pour préparer un examen
ou pour rédiger un travail de session, le mode de lecture, le nombre
de passages à lire attentivement et la quantité d’informations
à retenir est très variable. Il est recommandé de lire en premier lieu
l’introduction (j’apprends quelle est l’intention de l’auteur), puis la
conclusion (j’ai généralement ce que l’auteur considère comme
essentiel dans son texte), avant de se lancer dans une lecture
approfondie. Dépendamment de la structure des textes, il n’est pas
toujours nécessaire de commencer par le début. Je peux, par
exemple, entamer ma lecture par les parties les plus accessibles ou
les plus intéressantes pour moi.
La stratégie du survol :
le but en est de sélectionner les passages
à lire attentivement et l’ordre dans lequel les lire. C’est une
stratégie qui consiste à examiner une quantité très limitée d’informations
à propos d’un article, d’un chapitre de livre ou d’un livre
complet. Si mon intention est d’évaluer la pertinence d'un texte
pour un essai ou pour un exposé, le survol visera surtout à repérer
de quel type de texte il s’agit (vulgarisation, thèse, introduction à
un domaine, recherche pointue, recension d’écrits, méta-analyse,
synthèse du domaine, etc.), quelles parties de l’ouvrage traitent du
sujet choisi, et avec quelle orientation. La stratégie de survol consistera
à identifier l’auteur, la date de publication, la table des
matières (livre) ou le résumé (article), l’orientation du texte (introduction
et conclusion). Cette stratégie me permet de décider assez
rapidement des textes à écarter et des textes à approfondir. Elle
me permet aussi de décider par quel texte commencer mes lectures.
Dans la plupart des domaines scientifiques, il se publie
Applications aux études universitaires
53
8
régulièrement des livres qui résument le domaine et font la synthèse
des recherches récentes, discutent les problématiques et
indiquent les zones grises. La date de publication est donc un élément
important. De plus, chaque domaine de recherche est influencé
par quelques auteurs reconnus, qu’il importe donc de repérer
afin d’appuyer mon étude sur les auteurs qui font autorité dans le
domaine. En commençant l’étude d’un sujet par l’ouvrage le plus
général, le plus synthétique et le plus récent, j’aurai plus rapidement
une vue globale de mon sujet, ce qui me permettra de le
délimiter plus vite et de restreindre les lectures ultérieures au seul
approfondissement de l’aspect qui m’intéresse.
Au tout début d’une session, un survol de l’organisation et des contenus
du manuel de base du cours (s’il y en a un) me donne une
vue d’ensemble de la matière à étudier. La lecture de la table des
matières, des titres de chapitres et de sections, des sous-titres et
des différents tableaux et illustrations facilite ma planification des
lectures, l’organisation de ma prise de notes et ma conception
d’aide-mémoire efficients.
Décomposer le texte pour mieux l’analyser :
un texte est un tout
organisé. Pour bien le comprendre, il faut que je le démonte composante
par composante. Chaque partie, chaque paragraphe,
chaque phrase a une fonction et un rôle qui lui est propre. Je peux
commencer l'étude du texte par un repérage de ses articulations,
en commençant par les titres et les sous-titres, puis en cherchant
à l’intérieur du texte, les relations entre paragraphes, et au sein des
paragraphes, les marqueurs de structure (premièrement, tout
d’abord, ensuite, etc.) et les marqueurs de relations (au contraire,
de plus, par ailleurs, cependant, etc.). Ces marqueurs m’indiquent
les articulations des idées, des faits et des arguments, soulignent
les nuances. Je dois donc leur accorder une grande attention si je
veux m’assurer d’une compréhension précise et exacte de ce qui
est dit.
Plusieurs techniques faciliteront mon travail d’analyse du texte :
l’annotation en marge
des marqueurs de structure (numéros,
flèches) me facilitera la perception de la structure du texte. Le
titrage des paragraphes
me permet de mettre en évidence l’idée
principale de chacun d’eux, de mieux saisir l’évolution du texte et,
par la suite, de résumer des blocs de texte assez volumineux sans
avoir à tout relire.
Sélectionner les mots-clés et les énoncés à retenir :
le but de
toute sélection est de réduire le volume des informations au strict
minimum requis en fonction de mon intention de lecture. Une
erreur fréquente est de souligner au fur et à mesure de la première
lecture. Il est absurde de sélectionner avant d’avoir une vue
d’ensemble suffisante du paragraphe et de la partie dans lequel il
s’insère.
Différentes techniques de sélection servent à attirer l’oeil sur les
points importants seulement : les notions et les énoncés principaux.
Leur fonction est de préparer et d’orienter ma deuxième lecture
vers les seuls points pertinents, d’où un gain en efficience.
Une technique bien connue mais souvent surutilisée et mal utilisée
est le
soulignement de mots ou de passages du texte. Cette technique
ne s’avère utile que dans la mesure où elle sert à attirer mon
regard sur un volume limité d’informations essentielles à la compréhension
du texte ou pertinentes à mon projet personnel. Je
devrais restreindre son emploi (par exemple, 10 ou 15 % du texte),
ainsi, le temps de relecture se trouve à être réduit d’autant et l’effort
demandé à la mémoire est moindre. Et si les mots ou les passages
choisis sont de bonnes clés, ils me suffiront pour reconstituer
le sens du texte. Si par contre ce volume est trop important
(50 % du texte et plus), la technique perd complètement de son
intérêt. Autant tout relire.
Quelles sont les informations à mettre en évidence de préférence?
Les
concepts fondamentaux du domaine (un mot), l’énoncé de
l’idée principale
de chaque paragraphe (une phrase ou une partie
de phrase), l’énoncé d’une
théorie, un fait, une formule ou une
donnée numérique importante, le nom d’un
auteur important, etc.
L’idée directrice du texte, les résumés produits par l’auteur et ses
conclusions représentent aussi des passages clés du texte qu’il
convient éventuellement d’encadrer pour indiquer leur fonction
particulière dans l’ensemble du texte.
Constituer mes propres notes de lecture :
cette stratégie consiste
à extraire du texte les seules informations dont j’aurai besoin pour
la suite des choses, c’est-à-dire pour rédiger moi-même un essai,
faire un résumé, préparer un exposé ou étudier pour un examen.
La rédaction de notes de lecture a l’avantage de condenser
visuellement les informations essentielles d’un texte sous un format
réduit et pratique. Cette opération de transfert a aussi l’avantage
d’ajouter une modalité de traitement complémentaire, l’écriture,
et par là-même, de m’obliger à une réflexion plus poussée sur
ma compréhension (approfondissement) et sur mon objectif.
Ces notes doivent être assez complètes afin de m’éviter d’avoir à
retourner au texte original, sauf pour des validations ponctuelles.
Elles prennent du temps à rédiger mais elles me permettent d’en
sauver par la suite, tant sur le plan de la rédaction que pour la préparation
des examens. Selon les besoins, ces notes peuvent prendre
toutes sortes de formes, du résumé de lecture à la synthèse de
plusieurs lectures, en passant par des citations, le plan du texte,
une liste de concepts avec leur définition, l’énoncé d’une théorie,
la copie d’un modèle, d’un schéma ou d’un tableau. Une technique
de prise de notes très pratique est celle de la
fiche de lecture : une
fiche de lecture est une unité d’information cohérente, constituée
54
8
par une page et une seule, recto seulement, peu chargée et bien
disposée visuellement. Une fiche bien faite doit être mobile (je
peux la photocopier, la déplacer ou la classer ailleurs au gré de mes
besoins) et elle doit être titrée (j’en perçois le contenu et la
référence au premier coup d’oeil).
L’ordinateur est un outil remarquable pour la prise de notes et pour
la gestion de ces notes, en ce sens qu’il réunit en une même place
toutes les informations sous un volume très réduit et très rapidement
accessible. Il épargne également bien du travail de réécriture
et me permet d’enrichir et de modifier ces notes en tout temps.
Construire des tableaux de comparaison :
la comparaison
méthodique me sert à mieux distinguer des données semblables
en apparence, donc à réduire le risque de confusion et à mieux
regrouper celles qui ont des points communs. La comparaison, élément
par élément, de positions théoriques différentes m’aide à
mettre en lumière les points précis sur lesquels ces positions divergent.
L’organisation de tableaux comparatifs est une excellente
façon pour moi de visualiser ressemblances et différences entre
concepts, théories, formules, etc. Elle me facilite l’encodage et la
récupération en mémoire à long terme bien plus qu’une étude
séparée de chaque élément.
Applications à la préparation et à la passation des examens
La conception de fiches de lecture et d’aide-mémoire constitue à
elle seule un moyen de mémorisation de la matière très puissant.
Ce matériel facilite d’autant mes révisions ultérieures que chaque
révision porte sur un volume considérablement réduit d’informations,
les plus importantes, et comporte des éléments d’organisation
qui rendront ma récupération de ce matériel plus facile,
surtout en situation de stress, comme dans le cas des examens.
Tout examen, quelle que soit la discipline, est composé d'énoncés :
instructions, questions à développement, questions à choix multiples,
textes à commenter, énoncés de problèmes, études de cas. Il
est donc particulièrement de mon intérêt que je prenne le temps
nécessaire à une lecture attentive et méthodique de ces énoncés
avant de commencer à répondre. Cette seule résolution a un effet
tranquillisant sur mon esprit et réduit ma tendance à l’impulsivité.
Je peux noter immédiatement au brouillon les éléments de
réponse qui surgissent spontanément à mon esprit. Le temps pris
pour cette lecture attentive est souvent du temps gagné par la
suite, en ce sens que j’évite des erreurs dans l'interprétation des
énoncés et que je m'en tiens strictement à ce qui est demandé.
L’examen à développement obéit aux mêmes règles d’écriture que
le travail de session, sauf que tout le processus s’inscrit dans un
temps plus court et fait abondamment appel à la mémoire. Il existe
des plans de réponse typiques, en fonction du genre de question
posée. On en trouve dans de multiples ouvrages traitant de communication.
Avec un tel plan en tête, il m’est facile de noter au
brouillon les grandes lignes de mon exposé, de prévoir les
développements nécessaires et de passer rapidement à la rédaction,
une fois les principales idées et leur articulation ébauchés.
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C
Chaphitrea 9 pitre 9
Comment mieux communiquer mes idées
La communication écrite et orale à l’université
Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. Et les mots pour le dire
arrivent aisément.
(Boileau. L’art poétique, 1674)
Le bec de la plume peigne la chevelure du langage.
(Chinois. Confucius, Livre des Sentences, 6e siècle av. J.-C.)
Les avantages d'être stratégique dans mes
communications
• Produire des réponses satisfaisant aux exigences du demandeur
• Produire des réponses claires, complètes et sans élément superflu
• Communiquer de façon précise, organisée et cohérente
• Faciliter la compréhension de mon interlocuteur
À l'université, les travaux écrits (résumés de lecture, rapports d'observation, rapports d'expérimentation, essais,
questions d'examen à développement) occupent une place importante, autant pour la construction des connaissances
que pour leur vérification. L'étudiant, qui sait comment présenter clairement ses idées et guider l'attention
du lecteur vers les points principaux de son sujet, bénéficie d'un grand avantage. Dans la vie professionnelle,
il n'est guère de position de responsabilité qui n'ait son pendant d'exigences du côté de la mise en forme des
idées et de leur communication. Les professions reliées à l'éducation, particulièrement, sont très exigeantes en
ce qui a trait à la qualité des explications.
Mon niveau de précision, d’exhaustivité et de concision doivent tenir compte de l’interlocuteur auquel le message
s’adresse. Je ne formulerai pas son message de la même façon selon qu’il s’adresse à un évaluateur, à des
collègues, à un supérieur hiérarchique, à des élèves, à un large public ou à un groupe restreint. L’exposé verbal
obéit à des lois différentes de l’écrit. Il est donc essentiel, pour m’assurer le bon niveau de précision et de sélection,
que je comprenne les attentes de mon interlocuteur et que je tienne compte de ce qu’il sait et ne sait pas.
En général, il vaut mieux adopter un style direct : indiquer d’emblée mes idées et ma position sur le sujet, éviter
les détours et les digressions, quand elles ne sont pas strictement nécessaires. Il vaut mieux aussi que j’évite les
formulations compliquées et les phrases à rallonges.
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9
J’ai une vision claire de ce que je veux communiquer et pourquoi
• J’interviens seulement quand j’ai une idée claire dans ma tête de ce que je veux dire.
• Je ne pose une question qu’après avoir précisé dans ma tête ce que je cherche vraiment à savoir.
• Je passe à la rédaction d’un texte seulement quand mon interlocuteur, mon intention et mes idées
sont clairs et précis.
• Je fais la différence entre les diverses formes de communication écrite (essai, rapport, mémo, lettre,
dissertation, etc.) et je sais quand et pourquoi les utiliser.
• Je connais les différents plans de rédaction possible (descriptif, dialectique, argumentaire, comparatif,
etc.) et je choisis celui qui correspond le mieux à mon intention.
Je tiens compte des attentes de mon interlocuteur
• J’adapte mes mots et mes images à mon interlocuteur.
• Je formule toujours mes explications en fonction de mon interlocuteur : je tiens compte de ses connaissances,
de son vocabulaire, de ses attentes.
• Je prends le temps de clarifier les attentes des professeurs concernant les travaux, sur le fond comme
sur la forme.
• Je m’informe sur les critères de réussite d’un travail.
• Je fais préciser le sens d’une question d’examen au besoin.
• Je suis attentif aux signes d’incompréhension, d’impatience, de désaccord de la part de mon interlocuteur.
Je suis complet, précis, exact
• Je m'assure de l’exactitude et de l’exhaustivité des faits que je rapporte.
• Je m'assure qu'aucun élément essentiel n'a été oublié.
• Je m'assure d’avoir le niveau de précision requis par le but visé.
Je sélectionne soigneusement les éléments de ma communication
• Je vais droit au but : j’élimine les informations inutiles ou redondantes, j'élague les idées touffues,
j'évite les détours compliqués et les digressions.
• Je suis cohérent dans mon argumentation.
• Je cherche l’adhésion de mon interlocuteur avec des arguments convaincants.
• Je fonde mon argumentation sur des faits et un raisonnement logique.
Guide de réflexion sur mes stratégies de communication
Utilisez les énoncés suivants pour évaluer vos stratégies de communication. Toute évaluation faible indique
une attitude, une habileté ou une habitude qu'il me serait peut-être bénéfique de développer.
Rarement
Fréquemment
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Je construis ma communication par ensembles et sous-ensembles
• Je note mes idées au fur et à mesure comme elles viennent spontanément et je les classe dès que
possible selon leur importance et leur place probable.
• Quand je rédige un texte, je détermine d’abord quelle est mon idée directrice, quelles sont mes idées
principales, quelles sont les idées secondaires qui en découlent et je classe les faits, les arguments,
mes raisonnements, mes exemples et mes opinions en fonction de chacune de ces idées.
• J’organise l'enchaînement de mes idées et de mes arguments avant de parler ou d'écrire.
• Quand j’écris un texte, j’indique clairement les différentes parties de mon texte : paragraphes, titres
et sous-titres, marqueurs de structure, etc.
• Quand je prépare un exposé, j’indique d’emblée mes objectifs et mon plan, et je souligne les transitions
d’une idée à l’autre, d’une partie à l’autre, pour que mon auditoire puisse bien me suivre.
• Je recours souvent aux tableaux, schémas, figures et autres façons synthétiques et visuelles de
présenter une information.
Je contrôle la qualité de mon travail avant de le remettre
• Je connais la différence entre emprunt et plagiat.
• Je vérifie si mon travail correspond bien à ce qui est requis avant de l’entreprendre et en cours d’exécution
(je réponds bien à la question qui m'a été posée, je suis bien dans le sujet qui est discuté, je
remplis toutes les exigences).
• Je m'assure que ma réponse est complète et suffisamment précise, que toutes les informations et les
explications nécessaires à la compréhension de mon point de vue sont bien là.
• Je vérifie mon travail, une fois qu'il est produit, afin d'y déceler des erreurs ou imperfections.
• Je n’hésite pas à le faire vérifier par quelqu’un d’autre, compétent et moins impliqué.
• Je soigne la présentation de mon travail : mise en page, graphisme, orthographe et syntaxe.
• Je recours systématiquement à ma grammaire et à mon dictionnaire pour vérifier la syntaxe,
l’orthographe et le sens des mots.
• Je connais et j’utilise un guide pour la communication écrite de niveau universitaire.
• Je n’hésite pas à recourir aux services spécialisés d’aide linguistique offerts par l’université.
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Je tiens compte des attentes du destinataire :
plus les attentes
sont claires, plus la communication sera adéquate. Me mettre dans
la peau de mon interlocuteur, comprendre son point de vue, connaître
son cadre de référence est une condition essentielle de la
qualité de ma communication. Quand je connais en détail les
critères de réussite d’un travail, il m’est plus facile de vérifier si j’y
réponds complètement et, le cas échéant, de faire les réajustements
nécessaires. Sur le plan professionnel, quand les mandats
qui me sont confiés sont clairs et les critères de satisfaction connus,
il m’est plus facile d’ajuster mes démarches, ou au pis aller,
d’être en mesure de justifier pourquoi ils n’ont pas tous été remplis.
Sur le plan des études universitaires, c’est en général le professeur
qui est le destinataire final du travail : vouloir lui expliquer
que moi, je me comprends, ce n’est pas un excellent argument
pour le convaincre de la qualité de mon travail.
Je construis ma communication par ensembles et sous-ensembles
:
les meilleures idées ne viennent pas spontanément. Leur
mise en forme non plus. J’ai en général une idée globale de ce que
je veux exprimer. Là où ça se gâte, c’est dans le passage entre cette
vision générale et la rédaction phrase à phrase du texte. Le sentiment
de chaos initial est une condition normale de toute écriture
d’ordre explicatif et scientifique. De la même façon que dans un
casse-tête on commence par les coins, puis les bordures et les
pièces qui sont facilement identifiables, on peut élaborer sa communication
en dégageant d’abord toutes les idées qu’on veut
exprimer (les pièces du casse-tête), puis en les classant par catégories
et sous-catégories (idée directrice et idées principales, idées
secondaires), puis en développant chacune de ces idées (énoncé
de l’idée, faits, arguments, exemples, opinions, etc.), ensuite en les
articulant les unes aux autres avec les connecteurs les plus appropriés
(transitions) et enfin en rédigeant l’introduction et la conclusion.
Le traitement de texte sur ordinateur offre un avantage incontestable
sur les autres instruments d’écriture. En mode plan, il me
permet de constituer et de faire évoluer mes idées et mon plan en
même temps que je collecte les informations qui alimenteront le
travail final. Il facilite la simultanéité de deux procédés d’écriture
généralement difficiles à concilier : l’expression des idées telles
qu’elles émergent spontanément et leur organisation dans un plan
progressif. Il m’évite surtout les retranscriptions si pénibles dans
l’écriture manuelle. Sa capacité de mémoire me permet aussi de
construire et de gérer une véritable banque personnelle de données
et d’informations sur les sujets qui me tiennent à coeur. Des
travaux faits antérieurement peuvent ainsi être récupérés, enrichis,
développés et intégrés, session après session, autour des quelques
thèmes centraux qui sont la raison d’être de mes études et mes
centres d’intérêt professionnel.
Je suis complet, précis, exact :
précision et exactitude sont deux
qualités importantes des bonnes communications. Mais la précision
et l’exactitude de ma communication sont une fonction
directe de la précision avec laquelle j’ai défini mon intention et de
la précision et de l’exactitude avec laquelle j’ai collecté mes informations.
Dans un examen par exemple, le correcteur s’attend à
retrouver les concepts et les éléments de théorie qui ont rapport à
la question posée et qui ont été donnés, expliqués et commentés
en cours. Le choix de mon vocabulaire et de mes explications doit
donc refléter l’apprentissage de ces notions et leur utilisation correcte.
Je sélectionne les éléments de ma communication :
une communication
de qualité devrait comporter tous les éléments requis,
et uniquement les éléments requis. En dire trop ou pas assez, c’est
répondre partiellement ou à côté. Les travaux qui ne répondent
qu’à une partie de la demande, qui ne traitent que d’une partie du
sujet, ou au contraire, les travaux qui pêchent par excès montrent
soit mon incompréhension du problème, soit mon oubli en cours
de route des instructions de départ, soit une recherche incomplète
des informations pertinentes, soit une sélection insuffisante des
informations pertinentes au sujet traité. Poser la question de la pertinence,
c’est en partie la résoudre, en ce sens que cette question
me conduit à confronter chaque idée ou information à l’énoncé du
problème initial et au but poursuivi. Un langage direct, simple mais
précis et complet sont les qualités souhaitées de l’écriture scientifique.
Ce sont aussi des qualités éminemment appréciées dans le
travail d’équipe et à l’occasion des réunions professionnelles.
Je contrôle la qualité de mon travail avant de le remettre :
le
meilleur moyen de m’assurer de la qualité d’un travail, c’est de le
vérifier en cours de route de façon fréquente et une fois produit.
Retours réguliers aux instructions initiales pour vérifier si je suis
toujours dans la bonne ligne, vérification de la qualité de mes idées
en cours d’élaboration (organisation, pertinence, exactitude, précision),
vérification finale. La vérification de mon cheminement est
une habitude essentielle à développer. Elle ne me demande que
peu de temps à exécuter, une fois acquise et automatisée.
Enfin, un aspect non négligeable de la qualité du travail : sa présentation.
Après le contenu, l’emballage. Nous sommes tous sensibles
à la présentation d’un produit, indépendamment de ses qualités
intrinsèques. Un produit bien présenté crée d’emblée un préjugé
favorable. Un texte bien imprimé, bien mis en page et bien titré,
laisse une impression d’ordre et de soin que n’aura pas le même
texte présenté manuscrit, au crayon de plomb, sans marge, sans
titrage, avec des ratures, des traces de correcteur et d’autres taches
d’origine indéterminée, sur des feuilles arrachées d’un cahier et
Stratégies pour bien élaborer mes communications
58
9
réunies par leurs coins déchirés et repliés. Sur le plan professionnel,
aucun rapport ayant cette allure ne serait admis. Alors autant
prendre l’habitude dès la première année universitaire de soigner
la présentation de tous ses travaux, petits et grands. C’est à la fois
une question de respect de mon interlocuteur, mais aussi du
respect de moi-même et de l’importance que j’accorde à mes productions.
Applications aux études universitaires
APPLICATIONS AUX TRAVAUX DE SESSION
L’art de bien extraire l’essentiel des textes et des exposés, combiné
à un bon système de classement de ses notes, est à la base d’une
production écrite riche et de qualité. Mes fiches de lecture (une
idée importante, une citation, une référence bibliographique, un
court résumé, un fait, un graphique) peuvent être regroupées par
ensembles et sous-ensembles jusqu’à constituer l’ossature d’un
plan logique et satisfaisant. Avec l’ordinateur, le mode plan du
traitement de texte me permet de classer toutes les informations
pertinentes directement dans un plan de rédaction. La construction
du plan évolue ainsi en même temps que les idées viennent
et que les nouvelles informations s’intègrent aux premières.
APPLICATIONS À LA PRÉSENTATION D’UN EXPOSÉ
La préparation d’un exposé oral est
grosso modo la même que celle
d’un exposé écrit. C’est le mode de présentation qui fait la différence.
L’auditeur doit pouvoir comprendre la structure de mon
exposé en même temps qu’il en écoute les arguments. Il est donc
nécessaire que j’indique mon intention et mon plan dès le début,
et que je marque bien les articulations de mon exposé en me rappelant
régulièrement dans quelle partie je suis rendu.
APPLICATIONS À LA PASSATION DES EXAMENS
La personne qui fait le choix de questions à développement et qui
évalue les réponses applique un certain nombre de critères objectifs
et subjectifs pour jauger leur qualité. Ces critères sont en
général explicites, mais d’autres sont parfois implicites. Dans un
tel cas, ma connaissance de la culture universitaire et une bonne
perception des attentes du professeur peuvent me servir à guider
l’élaboration de ma réponse.
Lors des examens comportant des questions à développement,
mes idées ne sortent pas nécessairement dans l’ordre avec lequel
il serait souhaitable que je les expose. C’est la raison pour laquelle
il vaut mieux que je partage le travail de composition de ma
réponse en trois temps bien distincts. Dans un premier temps, je
note les idées en abrégé et comme elles me viennent spontanément
et toutes les informations dont je me rappelle facilement.
Dans un deuxième temps, je complète les trous, je classe et j’organise
mes idées et je me fais un plan de réponse (toujours en
abrégé). Dans un troisième temps, je passe à la rédaction comme
telle directement au propre et je prends le temps de vérifier avant
de remettre mon travail que je n’ai rien oublié et qu’il ne reste plus
de fautes de français (en tout cas le moins possible). Cette façon de
faire a l’avantage de ne pas contrarier le mouvement naturel de ma
mémoire, comme c’est souvent le cas lorsqu’on veut tout de suite
rédiger au propre. Elle permet aussi de me rassurer vite quant à ce
que je sais et de diminuer mon stress.
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Chaphitrea 10pitre 10
Comment mieux résoudre mes problèmes
L’apprentissage par la résolution de problèmes
Résoudre un problème un tant soit peu complexe, c'est comme parcourir un labyrinthe : certaines voies amènent
à des culs-de-sac. Je dois donc revenir en arrière et essayer une autre voie. Si je ne suis pas attentif, si je ne suis
pas méthodique, le risque est grand que je m'égare. Pour résoudre un problème avec élégance, comme pour sortir
d'un labyrinthe avec aisance, une bonne base de connaissances relatives au domaine du problème est une
condition nécessaire mais pas suffisante. Il me faut aussi un bon répertoire de stratégies et réfléchir sur celles qui
sont les plus appropriées dans le cas présent. Outre des stratégies de haut niveau, spécifiques au domaine, je dois
aussi recourir à un ensemble de stratégies plus fondamentales :
• Observer attentivement et méthodiquement les données du problème.
• Noter, comparer, classer et retenir celles qui sont pertinentes.
• Explorer méthodiquement les pistes et vérifier les hypothèses de solution.
• Dresser une carte mentale de mon parcours afin de toujours savoir où j’en suis.
• Comparer les différentes solutions afin de m'assurer de la meilleure possible.
Toutefois, je ne suis pas composé que de raison. Quand je suis confronté à un problème nouveau, important pour
moi et quelque peu complexe, je réagis autant sur le plan affectif que sur le plan intellectuel. La frustration, la
crainte de l'inconnu, l'intolérance de l'incertitude, la hâte de régler ce qui me tracasse me pousse souvent à la
précipitation, à sauter sur la première idée venue. Je devrais alors recourir aux stratégies affectives pour contrôler
ma motivation et mon stress (voir chapitres 1 à 4).
• Changer ma perception du problème : au lieu d'une menace à ma tranquillité, je peux y voir une occasion de
grandir en intelligence, en connaissance et en sagesse.
• Prendre plaisir à exercer mes facultés intellectuelles sur un problème ardu.
• Travailler à sa résolution avec d’autres dans une atmosphère d'émulation.
• Percevoir tout échec comme une source d'apprentissage et en tirer des leçons.
• Me féliciter et me récompenser quand je me suis efforcé de relever un défi.
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C
Chaphitrea 10pitre 10
Comment mieux résoudre mes problèmes
La résolution d'un problème : un processus en cinq étapes
Le travail de la pensée ressemble au forage d'un puits :
l'eau est trouble d'abord, puis elle se clarifie.
(Proverbe chinois)
Voici un modèle relativement simple composé de cinq grandes étapes non linéaires :
LA PERCEPTION ET LA DÉFINITION DU PROBLÈME
Problèmes de mathématiques, de physique, d’apprentissage, de compréhension, de mémoire, de coeur, de
finances, de temps, de santé, de famille, d’ordinateur… Un problème naît d’une
insatisfaction technique ou psychologique,
affective ou intellectuelle, personnelle ou sociale, d’une contrainte interne ou externe : déséquilibre,
besoin, désir, panne, manque, recherche de cohérence, questionnement, volonté de comprendre, curiosité, etc.
On parle plus volontiers de problème quand il y a un
obstacle, que la solution ou la démarche pour le résoudre
n’est pas connue ni évidente. Cette étape consiste à clarifier ce qui fait vraiment problème, à préciser le
but à
atteindre pour qu’il soit considéré comme résolu (les critères de satisfaction), et à identifier les
contraintes, ce
qui est permis et ce qui est obligatoire pour le résoudre (le cadre de résolution).
LA RECHERCHE ET L'ANALYSE DES DONNÉES PERTINENTES AU PROBLÈME
Un problème est caractérisé par ses données. Cette étape consiste à chercher, à observer, à relever tous les faits,
informations et connaissances relatives à ce type de problème, et à ne retenir que les seules données pertinentes
à sa résolution. Cette étape se fait la plupart du temps en alternance avec la précédente : la connaissance des
faits aide à comprendre la nature du problème; la définition du problème facilite la sélection des éléments pertinents.
LA RECHERCHE DES SOLUTIONS POSSIBLES
Cette étape consiste à chercher et à produire des idées de solution susceptibles de satisfaire aux critères désirés :
rétablissement de l’équilibre, besoin rempli, désir accompli, cohérence, compréhension, réponse à la question,
etc. Un problème peut être fermé (une seule solution possible) ou ouvert (de multiples solutions mais de valeur
inégale). Le deuxième type de problème laisse place à la créativité (une solution inédite).
LE CHOIX D'UNE SOLUTION
La plupart des problèmes de la vie quotidienne et professionnelle sont des problèmes complexes, pour lesquels
on n’a pas toutes les informations pertinentes et dont les options de solution sont multiples. On doit donc évaluer
et comparer ces options en fonction de nombreux critères et prendre une décision reposant en partie sur la
raison et en partie sur l’intuition.
L'ORGANISATION DE LA RÉPONSE
L’idée de la solution n’est pas la solution. L’idée doit être concrétisée et mise en oeuvre, éventuellement communiquée
et défendue avant d’être implantée.
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10
Je définis mon problème avec précision
• Lorsque je fais face à un problème, je prends le temps nécessaire à bien comprendre en quoi il consiste.
• Je précise mon but et je détermine mes critères de satisfaction pour une bonne solution.
• Je prends le temps d'établir les contraintes à respecter, les limites et les obligations.
• Je recherche et je sélectionne toutes les données pertinentes et nécessaires à la compréhension et à
la résolution du problème.
Je planifie et je gère ma démarche
• Je prends le temps de réfléchir comment je vais m'y prendre au lieu de commencer à opérer tout de
suite.
• Lorsque je fais face à un problème complexe, je le découpe en sous-problèmes plus simples.
• Quand je suis sur une piste de solution, je l'explore de manière ordonnée, complète et systématique.
• Quand je procède par essais successifs, je prends le temps de noter chacun de ces essais pour éviter
de tourner en rond.
• En cours de démarche, je garde en mémoire les pistes inexplorées, au cas où celle que je suis ne
déboucherait pas sur une solution valable.
• Quand je ne sais plus très bien où j'en suis, je m'arrête pour faire le point et résumer les acquis.
• Je persévère même quand j'éprouve de sérieuses difficultés.
J’élabore et je vérifie toutes les hypothèses de solution
• Je résiste à la tendance à adopter la première solution venue.
• Je cherche toutes les options de solutions possibles.
• Quand j'ai plus d'une solution, je me donne le temps de les comparer selon les divers critères pertinents.
• Avant d'opter pour une solution particulière, j’en évalue les conséquences éventuelles.
Guide de réflexion sur mes stratégies de résolution de problèmes
Utilisez les énoncés suivants pour évaluer vos stratégies de résolution de problèmes. Toute évaluation faible
indique une attitude, une habileté ou une habitude qu'il me serait peut-être bénéfique de développer.
Rarement
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Chaphitrea 10pitre 10
Comment mieux résoudre mes problèmes
Je définis bien mon problème
L'archer est un modèle pour le sage; quand il a manqué le centre de
la cible, il s'en prend à lui-même.
(Proverbe chinois)
Les avantages de bien définir un problème
avant de chercher à le résoudre
• Avoir une idée précise de ce que je cherche à obtenir
• Distinguer plus facilement l'information pertinente de celle qui ne
l'est pas
• Apporter une solution satisfaisante et durable au problème
Tant qu'on n'a pas une idée claire de ce qui fait vraiment problème et une vision suffisamment précise du but
qu'on veut atteindre, il est malaisé d'orienter ses démarches et risqué d’adopter la première solution qui vient à
l’esprit.
Les problèmes d’apprentissage proposés à l'université peuvent être de deux sortes :
1) des problèmes bien structurés, dont le résultat attendu s'exprime par une question précise, dont les données
sont complètes, de même nature et toutes pertinentes, dont les contraintes sont bien établies et dont la
démarche de résolution a été pratiquée et est supposée connue (encore faut-il avoir l'habitude de bien lire cette
question et ces données, et avoir l'habitude de les garder en tête sans les déformer!);
2) des problèmes ouverts, dont les études de cas, qui présentent des situations plus réalistes, donc plus complexes,
avec des données partielles et des données superflues, de nature différente et dont les options de solution
sont multiples. Ce dernier type de problème est plus exigeant et demande un bon répertoire de stratégies
à la fois fondamentales et spécifiques au domaine.
Les problèmes rencontrés dans la vie professionnelle ou dans la vie de tous les jours (problèmes techniques, problèmes
d'organisation, problèmes financiers, problèmes de santé, problèmes de relations, etc.) sont plutôt des
problèmes ouverts. Il faut que j’examine si le problème apparent n'en cache pas un plus profond, préciser la situation
qui fait problème et décrire en quoi elle fait problème. Il faut que je dresse un inventaire des informations
disponibles, des informations à rechercher et des informations inaccessibles afin de mieux connaître la situation
de départ et la situation désirée. Il faut aussi que je définisse les limites à l'intérieur desquelles je peux proposer
des solutions et les contraintes qui s'exercent sur les opérations de résolution. La qualité des solutions choisies
dépendra en bonne partie de la définition et de l'analyse préalable du problème.
64
10
Lorsque je lis un texte scientifique, technique ou informatif, définir
mon problème consiste à préciser mon intention avant de me mettre
à lire, c’est-à-dire ce que je cherche à obtenir de ma lecture. Je
peux si nécessaire mettre mon intention par écrit ou préparer des
questions précises.
Lorsque je prépare un rapport (rapport de lecture, rapport de laboratoire,
rapport de stage), définir mon problème consiste à préciser
à qui ce rapport est destiné et pourquoi (sa position, ses
attentes, son niveau de connaissances sur le sujet) et l'effet que je
désire obtenir sur lui (l'impressionner, l'informer, lui prouver ma
compétence).
Lorsque j'élabore un projet de recherche, bien définir mon problème
consiste à formuler la question précise à laquelle ma
recherche est supposée apporter réponse. Si la formulation de ma
question de recherche est vague, il y a de grandes chances qu’elle
s'égare rapidement.
Enfin, lorsque je prépare et passe un examen, bien définir mon
problème consiste, dans le premier cas, à bien définir mes objectifs
de performance et dans le second, à prendre le temps de comprendre
exactement ce qui est demandé et ses implications.
Applications aux problèmes d’apprentissage
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10
Tout est difficile avant d'être simple.
(Anglais. Th. Fuller, Gnomologia [1732])
Les avantages de sélectionner les données
pertinentes au problème
• Réduire le volume des données à traiter
• Faciliter le travail de ma mémoire
• Réduire le risque de dérive
La sélection des informations est aussi importante pour la compréhension du problème que la compréhension
du problème l’est pour la sélection des informations importantes. Et c’est la raison pour laquelle il n’est pas rare
que devant les difficultés de résolution, je doive revenir sur ma compréhension du problème de départ. Une nouvelle
définition du problème m’amènera des données que je n’avais pas sélectionnées de prime abord et en fera
disparaître d’autres devenues superflues.
Cette stratégie consiste à ne garder que les informations strictement nécessaires à la résolution du problème et
à éliminer les informations inutiles ou devenues superflues une fois la nature du problème comprise. Une bonne
tactique consiste à noter sur une feuille à part les seules données importantes, afin de ne pas les perdre de vue
et d’en faciliter la manipulation et le traitement. Cette façon de faire soulage le travail de ma mémoire et peut
m’éviter de dériver.
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Chaphitrea 10pitre 10
Comment mieux résoudre mes problèmes
Je sélectionne les données pertinentes au problème
Parmi les problèmes d’apprentissage à l’université, les plus
fréquents sont les difficultés de compréhension de la matière et les
difficultés à retenir un volume important de nouvelles connaissances.
Une bonne part de ces difficultés provient d’une sélection
insuffisante ou malhabile des informations. La clarification de ce
qui n’est pas compris est la condition préalable à tout éclaircissement
et à toute demande d’aide. Quant à la sélection des informations
clés et leur organisation sous forme d’aide-mémoire efficients,
elle est le seul moyen de circonvenir les difficultés liées à la
masse de connaissances à assimiler en un temps relativement
réduit.
Applications aux problèmes d’apprentissage
66
10
Celui qui a déplacé la montagne, c'est celui qui a commencé par
enlever les petites pierres.
(Proverbe chinois)
Les avantages de décomposer un
problème en sous-problèmes
• Réduire les problèmes complexes en une série de problèmes plus
simples
• Éviter le découragement devant la dimension de certains problèmes
• Diminuer le volume de données à traiter simultanément
• Planifier plus facilement et procéder étape par étape
Tout projet majeur, qu’il soit personnel ou professionnel, se présente comme une série de problèmes à résoudre,
imbriqués les uns dans les autres, avec des dimensions multiples (techniques, financières, sociales) et des contraintes
nombreuses (compétences, temps, ressources). Leur apparente complexité rebute
a priori. En découpant
un problème complexe en sous-problèmes et en étapes plus simples et moins impressionnantes, je peux m’y attaquer
un morceau à la fois.
C
Chahpitrae 10pitre 10
Comment mieux résoudre mes problèmes
Je décompose mon problème en sous-problèmes
Une bonne planification de session repose sur un bon découpage
des activités d’apprentissage en morceaux digestes. Chaque cours
est un ensemble qui peut être découpé en sous-ensembles plus
petits, et chaque sous-ensemble en parties plus réduites, à partir
desquelles je peux déterminer avec plus de réalisme le temps et
l’effort que je dois leur accorder pour les apprendre. Et à défaut de
pouvoir tout faire, de déterminer des priorités. Mieux vaut en
apprendre moins mais bien, que tout apprendre de travers.
Applications au changement des habitudes
d’apprentissage
On ne change pas facilement une mauvaise habitude du premier
coup. S’il me suffit d’en prendre conscience pour modifier définitivement
certains comportements, comme la lecture hâtive et
superficielle des questions d’examen par exemple, d’autres
changements seront plus graduels et me demanderont une vigilance
et un effort soutenu dans les premiers temps. Si je n’ai
jamais composé de fiches de lecture ni d’aide-mémoire personnels,
par exemple, la première fois ça me prendra du temps et je
ne serai pas forcément très efficace. Mon efficience pour ce genre
de travail augmentera rapidement si je m’y tiens. À moyen terme,
mon effort s’avèrera très payant. Il est donc préférable que j’expérimente
des stratégies nouvelles sur une portion réduite de mon
travail (un seul cours par exemple), en me fixant des priorités dans
l’effort de changement. Quand une nouvelle habitude stratégique
est acquise, elle devient moins exigeante en vigilance et en temps
d’exécution, et elle s’intègre plus facilement au fonctionnement
courant.
Applications aux études universitaires
67
10
C
Chaphitrea 10pitre 10
Comment mieux résoudre mes problèmes
J'explore méthodiquement les pistes de solution
Ne selle pas ton cheval avant de le brider.
(Proverbe arabe)
Les avantages d'explorer méthodiquement
les pistes de solution
• Progresser vers une solution satisfaisante au lieu de tourner en
rond
• Mieux me rappeler les pistes de solution déjà explorées
• M'assurer d'explorer toutes les pistes jusqu'à la bonne
Faire face à un problème nouveau pour moi, c'est comme pénétrer un territoire inconnu : si je ne me donne pas
des points de repère, si je ne dresse pas une carte des lieux au fur et à mesure que je les explore, le risque est
grand que je me perde ou que je tourne en rond.
Il n'existe pas de méthode générale de résolution de problème puissante, c’est-à-dire une méthode qui m’assure
une démarche rectiligne et couronnée de succès à tout coup. Sur ce plan, ordinateur et intelligence humaine n'utilisent
pas les mêmes procédés : alors que sa vitesse de traitement permet à l'ordinateur de vérifier une à une
toutes les solutions possibles et prévues par son programme, l'intelligence humaine privilégie quelques pistes
seulement, qu'elle détermine à partir des connaissances et de l'expérience acquises dans le domaine concerné,
grâce à des processus mentaux originaux. En effet, outre le raisonnement logique, l'intelligence humaine utilise
d'autres modalités de résolution comme l’expérience mémorisée, l'intuition et l'exploration empirique par tâtonnements
successifs.
Quel que soit le mode de résolution employé : logique, expérience, intuition, tâtonnements empiriques ou combinaison
quelconque de ces modes, ma démarche vers la solution doit être un tant soit peu organisée si je veux
limiter les pas inutiles, comme appliquer des opérations au hasard, revenir en arrière sans m'en apercevoir,
reprendre à plusieurs reprises le même raisonnement infructueux ou m'entêter dans une voie sans issue. Chaque
essai effectué, chaque piste explorée m’amène de nouvelles informations et contribue à la construction d'un
chemin vers le but visé. Mais cela, à la condition expresse que j’effectue mes essais de façon ordonnée et systématique,
que je note et conserve en mémoire mes résultats et que je ne lâche pas prématurément les pistes que
j’explore.
68
C
Chaphitrea 10pitre 10
Comment mieux résoudre mes problèmes
J'élabore et je vérifie les différentes hypothèses de solution
Le génie est fait de un pour cent d’inspiration etde quatre-vingt-dix-neuf pour cent de
transpiration.
(Thomas Edison, inventeur du télégraphe, du phonographe et de la lampe à incandescence)
Les avantages d'élaborer et de vérifier les
différentes hypothèses de solution
• M'assurer de ne pas passer à côté de la bonne solution
• Faire le choix de la meilleure solution possible
• Me procurer la satisfaction d'avoir fait un choix éclairé
La première idée qui me vient à l'esprit pour résoudre un problème n'est pas forcément la bonne. Dans la
majorité des problèmes pour lesquels une seule solution existe (problèmes dits fermés ou convergents), j’élabore
et je vérifie successivement plusieurs hypothèses jusqu'à trouver la seule qui convienne. Toutefois, comme la
majorité des problèmes rencontrés dans la vie quotidienne ou professionnelle sont des problèmes à solutions
multiples (dits ouverts ou divergents), et que toutes ces solutions n'en sont pas pour autant de valeur égale, le
choix d'une solution valable dépendra de nombreuses considérations.
Mais pour que je puisse exercer un véritable choix, encore faut-il que j’aie étalé l'éventail des solutions possibles.
La première idée venue peut être valable, mais elle est rarement la plus originale. Avant d'opter pour elle, je
devrais donc me donner le temps de laisser émerger des alternatives.
10
69
A
Annnexe n1 exe 1
1. Exemple d’échéancier synoptique
70
A
Annnexe n2 exe 2
2. Exemple de planification d’une tâche :
l’essai comme travail de session
LES ÉTAPES
Principe : je détermine les principales étapes et j’estime le temps nécessaire à chacune d’elles.
•
Lectures exploratoires et choix du sujet de l’essai : 1-2 semaines
•
Recherche documentaire (identification des sources et obtention des documents) : 1-2 semaines
•
Exploitation de la documentation (lectures, sélection, résumés, synthèses) : 3-4 semaines
•
Rédaction (idées principales, plan, rédaction, introduction et conclusion) : 2-3 semaines
•
Vérification et corrections : 1 semaine
•
Présentation (mise en page, impression, copies et vérifications finales) : 1 semaine
L’ÉCHÉANCIER
Principe : j’étale la réalisation des étapes en fonction de mes autres tâches.
Je détermine l’échéance finale, par exemple, le lundi de la 2
e semaine de décembre.
Je détermine de façon
régressive les échéances pour chacune des étapes intermédiaires. Par exemple, si mon
échéance pour la remise du travail est le lundi de la 2
e semaine de décembre et si je dois compter une semaine
pour m’assurer d’une présentation de qualité, il faudra que j’aie fini la rédaction le lundi de la 1
re semaine de
décembre. Pour cela, il faudra que j’aie fini d’exploiter la documentation de préférence vers la 2
e ou au plus tard
la 3
e semaine de novembre. Et ainsi de suite en remontant, je peux savoir quand je dois démarrer chaque étape
pour être à l’aise avec les délais, c’est-à-dire sans pression.
La fabrication d’un échéancier synoptique me permettra de répartir les échéances de ce travail particulier en fonction
des travaux des autres cours et d’éviter ainsi les surcharges et les encombrements.
71
A
Annnexe n3 exe 3
3. Exemple d’organisation pour le matériel
d’un cours
Principe : je sépare les divers sous-ensembles du cours en fonction de leur utilisation.
Syllabus, échéancier, liste des tâches à faire, instructions, consignes, échéancier détaillé de chaque travail, etc.
DOSSIER 1
DOSSIER 2
DOSSIER 3
Notes de cours, notes de lecture
Recueil de textes, articles, textes divers composant les lectures complémentaires
DOSSIER 4
Bibliographies et index des périodiques en rapport avec le cours
Descripteurs caractéristiques de la matière en vue de recherches informatisées
Aide-mémoire : fiches synthèse, schémas, résumés, tableaux comparatifs, plans d’ensemble et autres matériels
de consultation rapide
Travaux en cours : recherche, essai, exposé
Un dossier pour chacun des travaux (et plus si nécessaire)
DOSSIER 5
DOSSIER 6
72
A
Annnexe n4 exe 4
4. Exemple d’organisation de la
prise de notes en cours
73
A
Annnexe n5 exe 5
5. Exemple d’aide-mémoire sur le contrôle
du langage interne applicable à la gestion
du stress
Thérapie rationnelle émotive (Ellis, 1973)
Axiome de base : la pensée est à l'origine des sentiments et vice-versa
Les êtres humains sont affectés, non par la réalité, mais par la façon dont ils perçoivent cette réalité. Les croyances
irrationnelles induisent des verbalisations internes irrationnelles qui sont à la source de conduites inadaptées.
La thérapie rationnelle émotive provoque le changement chez les individus en les amenant à identifier clairement,
à comprendre, à débattre et à changer les verbalisations internes négatives pour des verbalisations plus
rationnelles.
Les trois catégories majeures de pensées irrationnelles et leurs alternatives
1. Exemple catégorie 1 : « Je ne dois pas faire de fautes; si j'en fais, c'est terrible. »
Alternative :
« Je fais de mon mieux; je ne veux pas faire de fautes mais si j'en fais, je peux le prendre. Ça sera
dommage, mais ça ne sera pas terrible. »
2. Exemple catégorie 2 : « Tout le monde devrait m'approuver et si ce n'est pas le cas, c'est épouvantable. »
Alternative :
« C'est agréable d'être approuvé par les autres; mais si ce n'est pas le cas, c'est correct tout de
même. »
3. Exemple catégorie 3 : « Les gens devraient être comme je le veux. »
Alternative :
« Les gens sont ce qu'ils sont: je ne peux pas les changer mais je peux changer ma façon de réagir
à eux. »
Autocontrôle du langage interne (Helmstetter, 1986)
77 % de ce que nous nous disons à nous-même serait contre-productif.
Selon Helmstetter, un enfant élevé dans une famille ordinaire s'est fait dire non ou qu'il ne pouvait faire ceci ou
cela approximativement 148 000 fois jusqu'à l'âge de 18 ans. Les messages reçus par le jeune enfant seraient
enregistrés dans une partie de son cerveau sur laquelle l'adulte qu'il deviendra ne pourra généralement exercer
ni choix, ni évaluation, ni discussion.
Les cinq niveaux de langage interne:
1. Acceptation résignée :
« Je n’y peux rien y faire; si seulement je pouvais être autrement. »
2. Reconnaissance du besoin de changer :
« Il faudrait que je change ma façon de faire, d’être. »
3. Décision de changer :
« Plus jamais je ne ferai ceci; dorénavant, je serai comme cela. »
4. Perception améliorée de soi :
« Maintenant, je suis capable de faire ceci, d’être cela. »
5. Affirmation universelle :
« C'est comme ceci qu’il faut faire, c’est ainsi qu’il faut être. »
Les niveaux 1 et 2 de langage interne n'ont jamais aidé personne à changer. Le niveau 2 génère plutôt des excuses,
de la culpabilité, de la déception. Les niveaux 3 et 4 encouragent le changement et la persévérance. Le niveau
5 correspond à l’affirmation d’un principe universel.
74
A
Annnexe n6 exe 6
6. Exemple de schéma arborescent des
connaissances sur la mémoire
75
A
Annnexe n7 exe 7
7. Les travaux écrits : aide-mémoire
méthodologique
Dégager ses idées :
le matériau
Organiser ses idées :
la structure
Mettre ses idées en forme:
la finition
Les communiquer en tenant compte du destinataire :
le style
Compréhension du travail à produire
• Déterminer le type de travail à produire : buts, forme, volume, limites. Type d’écrit : rapport, compte-rendu,
résumé, analyse, critique, enquête, expérimentation, dissertation, essai, thèse…
• Choisir son sujet : intérêts personnels, temps disponible, documentation et ressources accessibles.
• Préciser son sujet : choix des aspects précis à traiter, de l’idée essentielle à communiquer.
• Se faire une idée claire des attentes de son lecteur. Préciser l’effet visé.
Planification du travail
• Choisir une méthode de travail.
• Déterminer les étapes de la démarche et fixer une échéance pour chaque étape.
Recherche documentaire
• Identifier les sources d’information et noter les références complètes.
• Lire et analyser la documentation la plus pertinente.
• Prendre des notes et constituer des fiches de lecture : résumés et synthèses.
Élaboration d’un plan détaillé (organisation logique des idées)
• Choisir un type de plan approprié à son intention : linéaire, en opposition, concentrique, par ensembles, classique
(thèse, antithèse, synthèse); plan omnibus (faits, causes, remèdes; fins, pouvoirs, moyens; problème,
solution, résultats).
• Découpage des grandes unités (parties et sections). Rédaction des titres et des sous-titres.
• Formuler l'idée directrice et les idées principales.
• Organiser et développer l'argumentation.
Rédaction
• Rédiger le premier jet : l'enchaînement des idées, paragraphe à paragraphe; introduction de l'idée principale,
des idées secondaires, arguments, exemples, transitions; rédaction de la conclusion; rédaction de l'introduction.
• Reprendre le texte en corrigeant le style et le langage : accessible, impersonnel, sobre, précis, concis, clair, concret
et vivant.
• Revoir, faire lire et corriger : la grammaire et l’orthographe; la ponctuation; les fautes et lourdeurs de style :
élimination des répétitions, des excuses, etc.
Présentation
• Choisir un mode de présentation (typographie, disposition des pages), respectant les normes de présentation
en vigueur dans le module.
• Ajouter les références.
• Ajouter les annexes.
76
B
Bibliiogbraplhiieographie
Bégin, C. (1992).
Devenir efficace dans ses études. Laval : Beauchemin.
Bertrand, D. et Azrour, H. (2000).
Réapprendre à apprendre au collège, à l’université et en milieu de
travail.
Montréal : Guérin universitaire.
Boucher, F. et Avard, J. (1984).
Réussir ses études. Boucherville : Les Éditions de Mortagne.
Boulet, A., Savoie-Zajc, L. et Chevrier, J. (1996).
Les stratégies d’apprentissage à l’université. Ste-Foy :
Presses de l’Université du Québec.
Buzan, T. (1984).
Une tête bien faite. Exploitez vos ressources intellectuelles. Paris : Les Éditions
d'Organisation.
Chenard, J.-R. (1987).
Les relaxations. Théories et pratiques de quelques solutions de rechange aux médications.
Sillery : Presses de l'Université du Québec.
Chevalier, B. (1993).
Méthodes pour apprendre à l’école et au collège. Paris : Nathan.
Couchaere, M-J. (2001).
Le développement de la mémoire. Outils pour une mémoire dynamisée. Issy-les-
Moulineaux : ESF éditeur.
Dionne, B. (1991).
Pour RÉUSSIR. Guide méthodologique pour les études et la recherche. Laval : Éditions
Études Vivantes.
Ellis, D.B. (1992).
La clé du savoir. Traduit de « Becoming a master student » , North York, Ontario :
Houghton Mifflin Company.
Goulet, L. et Lépine, G. (1987).
Cahier de méthodologie. Montréal : Université du Québec à Montréal.
Létourneau, J (1989).
Le coffre à outils du chercheur débutant. Guide d'initiation au travail intellectuel.
Toronto: Oxford University Press.
Malo, M. (1996).
Guide de la communication écrite au cégep, à l’université et en entreprise. Éditions
Québec / Amérique.
Romainville, M. (1993).
Savoir parler de ses méthodes. Métacognition et performance à l'Université.
Bruxelles : De Boeck.
Samson, P. (1992).
Organiser son travail personnel. Paris : Les Éditions d'Organisation - Université.
Tremblay, R. (1994).
Savoir-faire. Précis de méthodologie pratique. Montréal : McGraw-Hill.
M
Nes nootetses
M
Nes nootetses
M
Nes nootetses
M
Nes nootetses
Services aux étudiants et aux diplômés
Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
445, boulevard de l'Université
Rouyn-Noranda (Québec) J9X 5E4
Téléphone : 819-762-0971 poste 2671
Courriel : services.etudiants@uqat.ca
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