dimanche 3 février 2013

Paris (XIVe). Stéphane et sa compagne avaient été reçus aux urgences de la maternité de Port-Royal avant d’être renvoyés chez eux. L’enfant à naître est mort plusieurs heures plus tard. | (LP/Christel Brigaudeau.)

Mort d'un bébé in utero à Port-Royal : trois enquêtes sont en cours

N.A. | Publié le 04.02.2013, 09h10 | Mise à jour : 09h57

Paris (XIVe). Stéphane et sa compagne avaient été reçus aux urgences de la maternité de Port-Royal avant d’être renvoyés chez eux. L’enfant à naître est mort plusieurs heures plus tard.

Paris (XIVe). Stéphane et sa compagne avaient été reçus aux urgences de la maternité de Port-Royal avant d’être renvoyés chez eux. L’enfant à naître est mort plusieurs heures plus tard. | (LP/Christel Brigaudeau.)

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Pourquoi Déborah a-t-elle été renvoyée chez elle par la maternité parisienne de Cochin-Port-Royal sans être transférée dans un autre établissement, alors que son accouchement devait être déclenché ? Trois jours après le décès in utero du bébé de la jeune femme, trois enquêtes sont en pour tenter de répondre à cette question. Le parquet de Paris a ouvert dimanche une enquête préliminaire dans la foulée de la plainte contre X pour «homicide involontaire par négligence» déposée par le père de l'enfant à naître. De son côté, Marisol Touraine, ministre de la Santé, a demandé une «enquête exceptionnelle», à la fois administrative et médicale.

«Il convient maintenant de déterminer pour quelles raisons cette femme a été renvoyée à son domicile, s'il y avait un manque de lits à Port-Royal et pourquoi la patiente n'a pas été transférée dans une autre maternité», souligne l'Assistance publique des hôpitaux de . Les premières réponses sont attendues ce lundi après-midi, mais les résultats complets de l' «médicale et administrative avec des experts pluridisciplinaires tant internes qu'externes» seront connus d'ici à la fin du mois.

«On était en saturation totale»
«Ce jour-là (jeudi dernier), on était en saturation totale», reconnaît le patron de la maternité, Dominique Cabrol. Le père du bébé décédé, Stéphane, a décrit au «Parisien» un service débordé. La grossesse de sa compagne était considérée «à risques» avec crainte d’un accouchement précoce. Jeudi, alors que «le rendez-vous avait déjà été reporté, j’ai téléphoné avant de partir, explique-t-il. On nous a demandé de ne pas venir tout de suite et d’attendre 11 heures. Et à 11 heures, il n’y avait plus de chambre disponible.» Finalement, en insistant au téléphone avec le médecin de garde, le couple est dirigé plusieurs heures plus tard aux urgences de Port-Royal. «Une sage-femme débordée qui courait de box en box est venue vers nous pour nous dire de rentrer chez nous. Pour elle, il n’y avait pas d’urgence», témoigne le jeune homme, un pompier âgé de 34 ans. Le décès in utero de leur bébé a été constaté dans la nuit de jeudi à vendredi.

Ce lundi matin, Patrick Pelloux, président de l'association des médecins urgentistes, a demandé une enquête parlementaire, estimant qu'il faut remettre en cause la politique de santé en France.

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