jeudi 7 mars 2013

Journée internationale de la femme


Journée internationale de la femme

Journée internationale de la femme
8marchrallydhaka (55).JPG
Mobilisation féministe à Dacca au Bangladesh (2005)

Nom officielJournée internationale de la femme
Journée internationale des droits des femmes
Observé parOrganismes internationaux, gouvernements, mouvements de femmes
TypeJournée internationale
SignificationRevendication de l'égalité femmes-hommes
Date8 mars
Lié àFéminisme

« Le 8 mars : un jour de rébellion des femmes travailleuses contre l'esclavage de la cuisine » (affiche soviétique de 1932)
La journée internationale de la femme1, ou journée internationale des droits des femmes2, est célébrée le 8 mars. Elle trouve son origine dans les manifestations de femmes au début du xxe siècle en Europe et aux États-Unis, réclamant l'égalité des droits, de meilleures conditions de travail et le droit de vote. Elle a été officialisée par les Nations unies en 1977, invitant chaque pays de la planète à célébrer une journée pour les droits des femmes.
La journée de la femme fait partie des 87 journées internationales initiées ou reconnues par l'ONU. C’est une journée de manifestations à travers le monde : l’occasion de revendiquer l'égalité et de faire un bilan sur la situation des femmes dans la société. Traditionnellement lesgroupes et associations de femmes militantes préparent des manifestations partout dans le monde, pour faire aboutir leurs revendications, améliorer la condition féminine, fêter les victoires et les avancées.

Sommaire

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Historique[modifier]

En France, une légende veut que l’origine du 8 mars remonte à une manifestation d’ouvrières américaines du textile en 1857, événement qui n’a en réalité jamais eu lieu (aucun journal américain ne le relatant)3Ce mythe est né en 1955 dans L'Humanité qui relate une manifestation de couturières new-yorkaises. Cette information est relayée chaque année par la presse militante du PCF, de la CGT et celle des « groupes femmes » duMouvement de libération des femmes, puis reprise par les quotidiens nationaux. Il s'agit d'un clin d’œil[pas clair] des féministes américaines qui, dans les années 1950, veulent à la fois intégrer cette journée dans le contexte américain et rendre un hommage à Clara Zetkin, 1857 étant son année de naissance.[réf. nécessaire]
Selon l'hypothèse de l'historienne Françoise Picq, l'initiative en revient à Madeleine Colin, féministe et secrétaire confédérale de la CGT : la commémoration étant depuis son origine encadrée par le PCF et ses organisations satellites, elle souhaite l'affranchir de cette tutelle communiste pour en faire la lutte des femmes travailleuses4. L’origine de cette journée s’ancre donc bel et bien dans les luttes ouvrières et les nombreuses manifestations de femmes réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité entre les hommes et les femmes, qui agitèrent l’Europe, au début du xxe siècle.
Par contre un événement historique s'est produit le 25 mars 19115 dans l'usine textile Triangle Shirtwaist de New York. Dans cette usine il y avait eu des grèves et des répressions en 19096, deux ans avant la tragédie où 146 personnes, la plupart des jeunes femmes d'origine italienne et juive de l'Europe de l'Est, y compris des filles de 12-13 ans, sont mortes à cause de l'incendie de l'usine, enfermées par les patrons, Max Blank et Isaac Harris7, qui s'en sortirent en dédommageant 23 familles endeuillées de 75 $.
Cette histoire, officiellement rappelée par la ville de New York8 et par l'ONU 9, bien qu'elle ne soit pas à l'origine de la naissance de la journée internationale de la femme, fait partie des épisodes les plus tragiques d'exploitation des femmes ; c'est pourquoi elle a été citée ou commémorée dans les journées internationales des femmes, où l'on se réfère encore à la mémoire historique des luttes des femmes et du mouvement ouvrier international10.

Une naissance dans la mouvance révolutionnaire et socialiste[modifier]

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En 1910, à Copenhague, lors de la deuxième conférence de l'Internationale socialiste des femmes, l'idée d'une « Journée internationale des femmes » est adoptée, sur une proposition de Clara Zetkin, représentante du Parti socialiste d'Allemagne, sans qu'une date soit avancée. Cette journée mondiale de manifestations s’inscrivait alors dans une perspective socialisteinternationalisteet révolutionnaire. Selon Françoise Picq, Clara Zetkin aurait souhaité aussi contrecarrer l'influence des « féministes de la bourgeoisie » sur les femmes du peuple11.
Dès 1911, des manifestations sont organisées en Autriche-Hongrie, au Danemark, en Suisse, en Allemagne, puis les années suivantes en France, aux Pays-Bas, en Russie et en Suède. En mars 1911, un million de femmes manifestent en Europe. Le 8 mars 1913, des femmes russes organisent des rassemblements. Le 8 mars 1914, les femmes réclament le droit de vote enAllemagne. Le 8 mars 1915, à Oslo, des femmes défendent leurs droits et réclament la paix.
En Russie, la révolution de Février commence le 8 mars 1917 (le 23 février du calendrier julien alors en vigueur). À Saint-Pétersbourg, des ouvrières manifestent contre la vie chère : le pain d'un demi-kilogramme est passé de trois kopeks en 1913 à dix-huit kopeks12. Pacifistes, elle réclament aussi le retour de leurs maris partis au front. Les événements s’enchaînant, le tsar Nicolas IIabdique une semaine après, le 15 mars.

Poster allemand de 1914.
Ce qui aurait pu être le « quatorze juillet russe » et une commémoration de la Révolution, est décrété, le 8 mars 1921, par Lénine « journée internationale des femmes » 13. Lénine est contre le « féminisme » qu’il considère comme une survivance de la bourgeoisie12, mais il ne cesse de rappeler l’égalité des hommes et des femmes, comme condition nécessaire du projet communiste14. Ce qui est visé par le léninisme, n’est pas l’émancipation d’un groupe d’individus mais celle de toutes et de tous sans conditions et sans distinction de sexe, de race ou de condition sociale.
En 1924, la journée est célébrée en Chine.
En 1946, les pays de l'Est qui viennent de passer sous la coupe soviétique célèbrent la journée des droits des femmes. La « greffe » de cette commémoration russe passe souvent par la propagande. La radio tchécoslovaque décrit alors, avec emphase, pour les citoyens tchécoslovaques, à quoi ressemble la journée des droits des femmes à Moscou12 : « des avions apportent quotidiennement du mimosa, des violettes et des roses du Caucase et de Crimée […]. Les usines ont réservé des théâtres entiers uniquement pour leurs ouvrières. Les femmes sont des millions et des millions d’hommes, de pères, d’amants et de collègues de travail les couvrent de fleurs - littéralement - parce que la femme socialiste célèbre aujourd’hui sa fête, la fête de son émancipation. »

Internationalisation et officialisation à l’Ouest[modifier]

En Occident, c’est une autre image de la femme et une autre façon de la célébrer qui a la cote : la fête des Mères y est le pendant « bourgeois » (pour utiliser un adjectif péjoratif utilisé entre autres par les communistes) de la journée internationale des droits des femmes. Elle nait à peu près en même temps, pour être adoptée aux États-Unis en 1908, en Angleterre en 1914, en France en 1929. C’est à l’aune de la guerre froide idéologique entre l'Est communiste et l’Ouest libéral qu’il faut voir la réappropriation américaine - qui date des années 1950 - du début historique de la journée des droits des femmes qui traverse opportunément l'Atlantique et gagne en antériorité pour désormais trouver sa source dans une grève à New York en 18573.
Le 8 mars 1947Léon Blum salue la place importante des femmes dans la Résistance. Dans les années 1960, les avancées du féminisme et larévolution sexuelle aidant, l’image des femmes change à l’Ouest, la journée de Droits des Femmes plutôt que celle de la Mère fait son chemin et rend largement acceptable, en dehors de la sphère communiste, la célébration de l’égalité des droits hommes-femmes. En 1971, La journée est célébrée au Québec. Le 8 mars 1977, l’Organisation des Nations unies adopte une résolution enjoignant ses pays membres à célébrer une « Journée des Nations unies pour les droits de la femme et la paix internationale » plus communément appelée par l'ONU « Journée internationale de la femme »15. Le passage du pluriel au singulier est révélateur des divergences entre la conception socialiste-féministe et la conception onusienne. En faisant disparaître les femmes en tant que groupe social au profit de la femme comme genre, l'organisation internationale tente de gommer la dimension conflictuelle de l'événement d'origine. Le 8 mars 1982, le gouvernement socialiste de François Mitterrand donne un statut officiel à la journée en France.

Thèmes des Journées[modifier]

Journée 2010[modifier]

Donner la parole aux femmes déplacées
À l'occasion de la Journée internationale des femmes 2010, le Comité international de la Croix-Rouge met l’accent sur les épreuves endurées par les femmes déplacées. Les déplacements de population comptent parmi les conséquences les plus graves des conflits armés actuels. Ils touchent les femmes par bien des aspects. Mais loin d'être des victimes impuissantes, les femmes sont ingénieuses, résistantes et courageuses face aux épreuves16.
Les femmes déplacées par un conflit armé — qui vivent souvent seules avec leurs enfants — sont fréquemment victimes de violences sexuelles, de discrimination et d’intimidations. Elles sont nombreuses à souffrir en outre de la pauvreté et de l’exclusion sociale. C'est pourquoi le droit international humanitaire comprend des dispositions qui protègent spécifiquement les femmes, par exemple lorsque celles-ci sont enceintes ou ont des enfants en bas âge17.

Journée 2011[modifier]

À l'occasion de la Journée internationale des femmes 2011, le Comité international de la Croix-Rouge a appelé les États et les autres entités à ne pas relâcher leurs efforts visant à empêcher les viols et les autres formes de violence sexuelle qui, chaque année, portent atteinte à la vie et à la dignité d’innombrables femmes dans les zones de conflit du monde entier18.

Journée 2012[modifier]

À l’occasion de la Journée internationale de la femme 2012, le Comité international de la Croix-Rouge lance un appel à de nouvelles actions visant à aider les femmes dont un proche est porté disparu, afin de leur permettre de retrouver dignité et espoir. Les personnes qui disparaissent dans le cadre d’un conflit armé sont dans leur grande majorité des hommes. Au-delà de l’angoisse dans laquelle les mères, épouses et les autres femmes membres de la famille vivent du fait qu’elles ignorent ce qu’il est advenu de leur mari, de leur fils ou d’un autre membre de la famille, les femmes et les jeunes filles qui sont dans cette situation sont souvent confrontées à des difficultés pratiques accablantes. Le CICR rappelle que les parties à un conflit sont responsables de rechercher les personnes portées disparues et d’informer les familles19.

Particularités locales[modifier]

Au Burkina Faso, au Cambodge, en Algérie (la demi-journée est accordée aux femmes actives toutefois cette pratique a tendance à se perdre), au Laos, en Russie, en Ukraine, en Moldavie, enAzerbaïdjan, en Arménie, en Ouzbékistan, au Kirghizistan et en Biélorussie, la Journée internationale de la femme est décrétée jour férié. Ce jour-là on fête toutes les femmes en leur envoyant cartes postales spéciales, fleurs et en leur téléphonant pour leur souhaiter une bonne fête.
En Tunisie, le 13 août, c’est la fête des femmes. Cette date est capitale puisqu’elle correspond à l’anniversaire du Code du statut personnel (CSP), promulgué le 13 août 1956, soit un an avant la proclamation de la République, et juste quelques mois après l'indépendance. La journée du 13 aout est aussi décrétée jour férié.
Perçue plus comme une survivance communiste que comme une véritable émanation du mouvement féministe, la journée de la femme est abolie, en tant que jour férié, en République tchèque, en 2008, sans que la société civile, ni les associations féministes ne réagissent12. Seul le Parti communiste de Bohême et Moravie a exprimé son opposition au projet de loi.

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