samedi 19 janvier 2013

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le samedi janvier 2013

Prise d'otages en Algérie : des rescapés témoignent

T.d.L avec AFP | Publié le 18.01.2013, 15h36 | Mise à jour : 19.01.2013, 01h11

La télévision algérienne diffusait vendredi les témoignages de rescapés de la prise d'otages et insistait sur la nécessité de l'intervention des forces spéciales algériennes sur le site gazier de la région d'In Amenas.

La télévision algérienne diffusait vendredi les témoignages de rescapés de la prise d'otages et insistait sur la nécessité de l'intervention des forces spéciales algériennes sur le site gazier de la région d'In Amenas. | AFP/AL-JAZAIRIA 3 TV

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«Tout à coup les explosions. Ils ont cassé les portes tout en criant : on ne cherche que les expatriés». Les premiers témoignages vendredi des rescapés de la prise d'otages en Algérie permettent, alors que l'opération des forces spéciales algériennes est toujours en cours, d'ébaucher le récit d'événements au déroulement encore confus.

>L'attaque du site, mercredi à l'aube : «On n'a rien compris»

«On s'apprêtait à sortir de nos chambres», témoigne sur France Info un ingénieur algérien, datant le début de la prise d'otages mercredi matin «vers 5h30/5h45». «C'était l'heure du changement des équipes», sur le site gazier d'In Aménas, à 1.300 km au sud-est d'Alger. «Tout à coup, il y a eu les coups de feu, les explosions, on n'a rien compris, l'alarme s'est déclenchée», a poursuivi cet homme à la voix jeune, qui a gardé l'anonymat.



>Premiers échanges avec les terroristes : «On ne cherche que les expatriés, les Algériens vous pouvez partir !»

«Juste après, ils nous ont plongés dans le noir, ils ont réussi à couper l'électricité, ils ont pris possession de la base, ils sont entrés dans les chambres, ils ont cassé les portes tout en criant: on ne cherche que les expatriés, les Algériens vous pouvez partir!», selon ce témoin interrogé par téléphone depuis . «Ils ont récupéré les expats, ils les ont encerclés, ils les ont attachés. Ils se sont regroupés du côté du restaurant», a poursuivi l'ingénieur. Outre les centaines de travailleurs algériens, des Américains, des Britanniques, des Japonais, des Français, un Irlandais, des Norvégiens et des Philippins figuraient parmi les otages.

Les ravisseurs avaient «des accents qui paraissaient libyens, algériens», selon cet ingénieur algérien. «Je peux vous assurer que les gens qu'on a vus, qui nous ont laissés partir, n'étaient pas des noirs, mais de type maghrébin, normal. Ils étaient super bien armés, très à l'aise, 30-35 ans. On a entendu des tirs d'armements lourds», a-t-il poursuivi, évoquant des ravisseurs «munis de bombes».

Un autre témoin algérien affirme avoir vu «deux terroristes juste devant la porte, bien armés, barbus, en tenue afghane, l'un avec l'accent qui n'était pas algérien».

>L'assaut des forces algériennes : certains ravisseurs «fuient», certains otages s'évadent
D'après cet autre salarié algérien sur la base, les «rafales de balles» mercredi matin ont «duré plus de deux heures et demi. C'était les terroristes qui ont envahi la base». «Quand ils ont vu que l'armée algérienne a pris position, ils ont séparé les otages, les expats d'une part; les Algériens, ils les ont emmenés dans le foyer», selon ce témoignage également anonyme. Lors de cette opération militaire, «ils (les ravisseurs) ont pris la fuite», selon lui. «Maintenant, on est sans nouvelle de nos collègues expats qui travaillent avec nous. C'est eux qu'ils ont pris pour bouclier».

Brahim, chauffeur pour une équipe de techniciens de sonde de BP, raconte lui sur le site des «Observateurs» de France 24 son évasion :
«C’est vers 13 heures hier qu’ont commencé les premiers accrochages entre l’armée algérienne et les terroristes» raconte-t-il avant de poursuivre : «Alors que retentissaient des tirs nourris, nous avons coupé les grillages avec des pinces Monseigneur et nous sommes sortis tous ensemble en courant. Nous étions une cinquantaine accompagnés de trois employés étrangers». «Nous avons été accueillis par les brigades des forces spéciales qui se trouvaient à quelques dizaines de mètres de la base», témoigne-t-il.

>Plusieurs otages sont restés cachés pendant deux jours

«Je suis resté caché pendant presque 40 heures dans ma chambre», a raconté à la radio Europe 1 un Français, Alexandre Berceaux, salarié de la société française CIS Catering. «J'étais sous le lit, j'ai mis des planches un peu partout au cas où. J'avais un peu de nourriture, un peu à boire, je ne savais pas combien de temps cela allait durer», a ajouté le ressortissant français, qui pense avoir été sauvé par des militaires algériens. «Il y a des terroristes qui sont morts, des expatriés, des locaux», a-t-il assuré.

«Ca tirait beaucoup par séquences, cela dépendait», a-t-il témoigné sur l'assaut des forces algériennes. «On a d'abord trouvé trois Anglais qui étaient cachés dans le faux plafond, plus cette personne blessée, partie directement à l'hôpital», a-t-il ajouté. «Je pense qu'il y a encore des personnes cachées. Là ils sont en train de faire les comptes». «Personne ne s'y attendait. Le site était protégé. Il y a des forces militaires sur place», dit ce Français.

AUDIO. Le témoignage d'Alexandre Berceaux


> Le soulagement de la libération

Un ex-otage algérien a également exprimé son soulagement vendredi matin sur Europe 1, juste après sa libération. Avec lui se trouvaient un Français, trois Anglais, et un Ecossais qui a été blessé. «Pendant plus de 48 heures, je n'ai pas fermé l'oeil», explique-t-il. «L'armée était devant et derrière. Ils nous ont escorté jusqu'à In Aménas», a-t-il détaillé au sujet de sa libération.

AUDIO. Le témoignage d'un otage algérien, libéré


Un touriste français, qui se trouvait «par hasard» à proximité du site, a également rapporté vendredi à l'AFP le récit d'otages qui étaient parvenus à s'enfuir. Selon Jo Calmette, un retraité du Cap d'Agde (Hérault), «des techniciens algériens de la base ont pris l'initiative de découper un grillage. Et, à la faveur de la nuit, il y a une vingtaine de personnes qui se sont évadées, dont (une) Française». Récupérés par l'armée algérienne qui encerclait la base, les ex-otages ont alors regagné en car In Amenas, où tous ont été regroupés à la gendarmerie.

Parmi eux, «une jeune femme, infirmière urgentiste, qui a l'habitude de l'Afrique, une habituée du terrain», en poste sur le site gazier. «Elle n'avait pas l'air particulièrement inquiète, elle gérait au téléphone tranquillement son rapatriement vers Paris», a-t-il souligné, se souvenant d'une personne «qui n'avait pas l'air très émotive, sans panique».

Selon Jo Calmette, l'attaque du site de Tigantourine s'est déroulée sur deux fronts: «Il y a eu un groupe d'attaque et un groupe de soutien. Ce groupe de soutien a essayé de bloquer le petit aéroport incorporé à la base mais s'est fait immédiatement "gauler" par l'armée algérienne».

VIDEO. Otages en Algérie : les premières images des rescapés




LeParisien.fr

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