mercredi 23 janvier 2013

Merkel "prête à discuter" des souhaits de la Grande-Bretagne

Merkel "prête à discuter" des souhaits de la Grande-Bretagne

Le Monde.fr avec AFP |• Mis à jour le
Le premier ministre britannique David Cameron.

La chancelière allemande Angela Merkel s'est dite mercredi 23 janvier "prête à discuter des souhaits britanniques" concernant l'Union européenne, après que le premier ministre britannique a promis, s'il était réélu, d'organiser un référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE d'ici 2017.

"Nous sommes naturellement prêts (...) à discuter des souhaits britanniques", a déclaré la chancelière en marge d'une conférence de presse, tout en précisant : "Mais nous ne devons pas perdre de vue que d'autres pays ont aussi des souhaits et que nous devons in fine trouver un compromis équilibré".
"Quand nous aurons négocié un nouvel accord (...), nous offrirons aux Britanniques un référendum avec un choix très simple : rester au sein de l'UE sur cette nouvelle base ou en sortir complètement, avait déclaré David Cameron lors d'un discours-clé sur l'Europe. Il est temps que les Britanniques aient leur mot à dire".
"RIEN NE DOIT ÊTRE EXCLU"
A propos de la renégociation des liens, le premier ministre a estimé que "rien ne doit être exclu", sans dire exactement quelles compétences il souhaitait voir rapatrier. La nouvelle relation du Royaume-Uni avec l'UE "sera une relation centrée sur le marché unique", a-t-il seulement esquissé. Et de mettre en garde : "Si nous ne répondons pas aux défis, le danger est que l'Europe échoue et que les Britanniques dérivent vers la sortie."
"Je ne souhaite pas que cela arrive, je veux que l'Europe soit un succès", a poursuivi le premier ministre, en soulignant "le désenchantement actuel de l'opinion publique" à l'égard de Bruxelles. "Je ne suis pas un isolationniste, a-t-il insisté. Je ne veux pas juste un meilleur accord pour la Grande-Bretagne. Je veux un meilleur accord pour l'Europe aussi."
"Il y en a qui suggèrent que nous pourrions devenir comme la Norvège ou la Suisse, avec un accès au marché unique tout en étant en-dehors de l'UE. Mais est-ce que ce serait vraiment dans notre intérêt ? [...] Il n'y a pas de doute que nous sommes plus puissants aux yeux de Washington, de Pékin ou de New Delhi parce que nous sommes un acteur puissant au sein de l'Union européenne, a-t-il souligné.
"C'est important pour notre capacité à accomplir des choses dans le monde. C'est important aux yeux des Etats-Unis et de nos autres amis dans le monde. C'est pourquoi beaucoup nous disent très clairement qu'ils souhaitent que le Royaume-Uni reste dans l'Union européenne. [...] Si nous quittons l'Union européenne, ce sera un aller simple, sans retour."
PAS D'EUROPE A LA CARTE

Les eurosceptiques particulièrement influents au sein du parti conservateur réclamaient à cor et à cri une telle consultation face "au déficit démocratique bruxellois". Mais en optant pour un référendum, David Cameron a fait la sourde oreille à tous ceux qui (dans son pays et à l'étranger) le mettaient en garde contre une dérive centrifuge.
Il ignore ainsi ses partenaires au sein de l'UE réticents ou hostiles à la perspective d'"une Europe à la carte" comme l'a encore indiqué mercredi le ministre français des affaires étrangères Laurent Fabius ; le président Barack Obama favorable au maintien du Royaume-Uni dans l'UE ; ses alliés libéraux-démocrates au sein du gouvernement britannique de coalition, résolument europhiles.
Le chef du parti travailliste d'opposition Ed Miliband avait pour sa part anticipé et déclaré dès mardi soir que, "dans son discours, David Cameron se présentera comme un premier ministre faible, à la remorque de son parti et non pas guidé par l'intérêt économique national".
Mercredi matin, par la voix de sa porte-parole, la Commission européenne a préféré saluer "le fait que David Cameron veuille rester dans l'Union européenne", en ajoutant qu'il était "dans l'intérêt de l'UE et dans l'intérêt du Royaume-Uni" que Londres soit un "membre actif" de l'Union.

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