mercredi 12 février 2014

Londres menace l'Ecosse de rupture monétaire



Des partisans de l'indépendance de l'Ecosse, le 21 septembre 2013 à Edimbourg.
Des partisans de l'indépendance de l'Ecosse, le 21 septembre 2013 à Edimbourg. | AFP/Andy Buchanan

Une Ecosse indépendante mais privée de la livre sterling ? C'est, semble-t-il, le scénario retenu par le ministre des finances britannique, George Osborne à sept mois du référendum sur le statut de la région nordiste. D'après la BBC, qui cite des sources proches du gouvernement, le chancelier de l'Echiquier affichera« probablement » son opposition à une union monétaire si les indépendantistes l'emportaient.

Ce n'est pas la première fois que le gouvernement britannique tient cette position, mais les déclarations rapportées du ministre renforcent encore la pression sur le gouvernement écossais, partisan d'une seule et même monnaie.
Le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, s'était déjà rendu en Ecosse fin janvier pour expliquer que l'indépendance écossaise combinée à une conservation de la livre conduirait à des problèmes similaires à ceux de la zone euro. Londres avait également laissé entendre que les autres membres duRoyaume-Uni (Angleterre, pays de Galles et Irlande du Nord) pourraient s'opposerà ce que la région conserve l'usage de cette monnaie.
 « BLUFF »
La vice-première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a vivement dénoncé le « bluff » de Londres.
« Si c'était la position du gouvernement de Westminster, cela le mettrait en contradiction avec la majorité de l'opinion en Ecosse et avec la majorité de l'opinion en Angleterre. Cela coûterait à leurs entreprises des centaines de millions delivres, créerait un trou énorme dans leur balance des paiements et les obligerait à reprendre l'ensemble de la dette britannique ».
Les enquêtes d'opinion montrent que la principale inquiétude des Ecossais concernant l'accession à l'indépendance est l'impact qu'elle aurait sur l'économie. Des solutions de remplacement, comme l'intégration de la zone euro ou la création d'une nouvelle devise, sont perçues comme plus coûteuses et plus risquées. Le gouvernement écossais a promis qu'une Ecosse indépendante reprendrait une partie à déterminer de la dette britannique.
Les récents sondages montrent une progression du oui à l'indépendance, promue par le Parti national écossais (SNP) d'Alex Salmond, mais combattue par les trois principaux partis britanniques. Le premier ministre, David Cameron a lancé un vibrant appel aux Ecossais pour qu'ils demeurent au sein du Royaume-Uni, précisant que ce dernier se trouverait affaibli par une scission.

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