jeudi 11 décembre 2014

En guise de représailles, Google ferme son service d'actualité en Espagne


VIDÉO sur lefigaro.fr
 - Une décision pour protester contre la taxe Google qui doit entrer en vigueur en 2015.
Plutôt fermer que payer. Google a annoncé jeudi son intention de mettre fin à son service Google Actualités en Espagne. En cause, la «taxe Google» approuvée par le Parlement espagnol et qui contraint les agrégateurs de contenus à rétribuer les sites d'information alimentant leurs services. Le texte doit entrer en vigueur le 1er janvier 2015 et le moteur de recherche annonce la suspension de son service en Espagne à partir du 16 décembre. La fermeture de Google News dans un pays donné est une mesure inédite depuis la création du service en 2002 et son expansion dans 70 pays.
On ignore le montant de la «juste compensation», qui, selon la loi, devra être versée aux sociétés de gestion des droits d'auteur selon des modalités restant à préciser. Pour Google, il s'agit d'une opposition de principe. «Étant donné que Google Actualité est un service qui ne génère aucun revenu - nous n'affichons pas de publicité sur le site Web -, cette nouvelle disposition est simplement intenable», expose Richard Gingras, responsable mondial de Google News.
À partir du 16 décembre, le site news.google.es affichera une page expliquant les raisons de la fermeture. Au même moment, l'ensemble des sites d'information basés en Espagne seront retirés de la totalité des 70 services d'actualités de Google à travers le monde. Il ne sera pas possible, par exemple, d'accéder aux articles d'elpais.com ou d'elmundo.es en entrant dans la version argentine ou mexicaine de Google News, comme c'est actuellement le cas.

«Un désastre annoncé»

En revanche, tous les liens vers les journaux espagnols seront maintenus dans le moteur de recherche google.es. Les résultats spontanés ne seront pas affectés, ni le bloc «En las noticias» (Dans l'actualité) précédant ces réponses, ni même l'onglet «Noticias» (Actualités) placé au-dessus du cadre de recherche.
Le ministère de la Culture espagnole a indiqué jeudi «poursuivre sa feuille de route». L'association AEDE, qui regroupe les plus grands journaux espagnols et qui avait réclamé la taxe Google, refuse de commenter «la décision d'une entreprise privée». Sur Internet, les analystes spécialisés n'ont pas de mots assez durs pour commenter l'effet de la taxe Google. Enrique Dans, professeur de Systèmes d'Information à l'IE Business School, dénonce sur son blog «un désastre annoncé». Il met en relation l'élaboration de la loi avec une évolution de la ligne éditoriale des grands journaux, jugée favorable au gouvernement Rajoy.
Le responsable de la communication de Google pour l'Union européenne, Al Verney, a insisté sur la disposition la plus inacceptable pour son entreprise: le fait que les médias, même opposés au principe de la taxe Google, ne puissent renoncer à la percevoir.
En Allemagne au contraire, les publications sont libres de demander ou non une rémunération. Google.de a maintenu son service «Actualités» et a simplement exclu les éditeurs qui lui réclamaient une indemnisation. Deux semaines après avoir abandonné Google News, le premier groupe médiatique allemand, Axel Springer, est revenu sur sa décision. Les sites du groupe avaient accusé une chute du trafic de 40 %.

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